Nicolas Chapuy

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Nicolas-Marie-Joseph Chapuy
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Nicolas-Marie-Joseph Chapuy, souvent nommé simplement Nicolas Chapuy, né en 1790 à Paris et mort le dans la même ville, est un lithographe français, spécialisé dans le dessin de monuments.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le jeune Chapuy se dirige d'abord vers les études scientifiques et entre à l'École polytechnique. Il se destine ensuite au génie maritime mais en est exclu pour ses opinions bonapartistes. Il vit d'expédients jusqu'à sa rencontre avec Théodore de Jolimont ; ce dernier lui propose de devenir son assistant pour une vaste série nommée Cathédrales françaises dessinées d’après nature et éditées par M. Leblanc et Godefroy Engelmann, et à laquelle collabora Jean-Baptiste Arnout[1].

Œuvre[modifier | modifier le code]

La cathédrale d'Auxerre, par Chapuy (1828).

L'œuvre majeure de Chapuy est la série de lithographies Cathédrales françaises dessinées d’après nature, qu'il commence avec Théodore de Jolimont, poursuit seul, enfin mène à son terme en formant des élèves. Chaque monographie comporte un court texte « historique et descriptif » associé à une dizaine de grandes planches[1].

Pour constituer, l'artiste a voyagé à travers toute la France. La première cathédrale lithographiée est celle de Paris, en 1823. De 1824 à 1828, sont décrits Amiens (1824), Orléans (1825), Reims (1826), Strasbourg (1827), Chartres, Auxerre et Sens (1828)[1]. En 1828, il visite et reproduit les cathédrales de Poitiers, Bordeaux, Arles et Albi, sans compter les églises de Nérac et Marmande[2]. Puis la série continue avec Dijon (toujours en 1829), Autun (1830) et Senlis (1831)[1].

À partir de 1840, Hauser, l'éditeur de Chapuy, lui demande d’élargir son champ d'action et l'envoie en Espagne, en Italie, en Allemagne, dans l'Empire austro-hongrois (Autriche, Slovénie) ; pour faire face à la masse de travail demandée, il commence à recruter et à former de plus jeunes artistes[2]. Il fait ainsi preuve d'une subjectivité romantique très visible dans sa représentation du portail nord de la cathédrale de Chartres, par exemple[3].

La technique de Chapuy, plutôt que de dépeindre la totalité du monument de la manière la plus exhaustive possible, consiste à tenter de reproduire des « ambiances » : effets de clair-obscur, abondance de figurants, présence de nombreux détails décoratifs[4].

En dehors des cathédrales et autres monuments religieux, Chapuy dessine une grande diversité de monuments. Ainsi, en 1824, il publie un Voyage pittoresque de Lyon ancien et moderne[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Guinard 1966, p. 452.
  2. a et b Guinard 1966, p. 451.
  3. (de) Bernd Carqué et Daniela Durand, Visualisierung und Imagination : materielle Relikte des Mittelalters in bildlichen Darstellungen der Neuzeit und Moderne, Gœttingue, Wallstein Verlag, , 643 p. (ISBN 978-3-8353-0047-7, lire en ligne), p. 41.
  4. Guinard 1966, p. 453.
  5. « Lyon pittoresque - Vues de Lyon à travers estampes, dessins et photographies », sur Bibliothèque municipale de Lyon, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Paul Guinard 1966] Paul Guinard, « La découverte du Languedoc par les dessinateurs romantiques : Dauzats et Chapuy à Albi », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Persée, vol. 78, no 77,‎ , p. 449-459 (DOI 10.3406/anami.1966.5059, lire en ligne)
  • [Peggy Rodriguez 2005] Peggy Rodriguez, « Les “Cathédrales françaises” de Nicolas Chapuy entre pittoresque et étude analytique », Histoire de l’art, CNRS, no 56,‎ , p. 13-26 (ISSN 0992-2059, lire en ligne, consulté le )