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Métis (mythologie)

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Métis
Déesse de la mythologie grecque
Naissance d'Athéna (Métis est figurée allégoriquement sous le siège de Zeus), tripode à figures noires, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre (CA 616).
Naissance d'Athéna (Métis est figurée allégoriquement sous le siège de Zeus), tripode à figures noires, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre (CA 616).
Caractéristiques
Nom grec Μῆτις
Fonction principale Déesse de la sagesse et de la ruse
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité
Parèdre Zeus
Famille
Père Océan
Mère Téthys
Premier conjoint Zeus
• Enfant(s) Athéna
Deuxième conjoint Inconnu
• Enfant(s) Poros

Métis (en grec ancien Μῆτις / Mêtis, littéralement « le conseil, la ruse ») est, dans la mythologie grecque archaïque, une Océanide, fille d'Océan et de Téthys. Elle est la personnification de la sagesse et de la ruse.

Métis apparaît pour la première fois chez Hésiode, qui la décrit comme celle « qui sait plus de choses que tout dieu ou homme mortel[1] ». Elle est la première épouse de Zeus. Alors que Métis est enceinte d'Athéna, Gaïa prédit à Zeus qu'un fils de Métis sera appelé à le supplanter. Zeus, par la ruse, avale l'Océanide. Du fond de ses entrailles, Métis aidera ensuite Zeus à discerner le bien du mal. Métis vit pour l'éternité dans l'estomac de Zeus[2]. Au terme de la grossesse, Athéna surgit tout armée du crâne de son père aidé par Héphaïstos[3].

Le mythe connaît de nombreuses variantes. Dans un texte également rattaché à Hésiode, Zeus prend Métis pour maîtresse après qu'Héra a accouché seule d'Héphaïstos[4]. Chez un commentateur de l’Iliade, Zeus avale Métis alors qu'elle est enceinte d'Athéna par le Cyclope Brontès[5].

Les auteurs tardifs ajoutent de nombreux détails. Selon le Pseudo-Apollodore, le jeune Zeus lui demande de l'aide dans sa lutte contre Cronos ; elle fait boire à celui-ci un émétique qui le force à régurgiter les enfants qu'il avait avalés[6]. Elle devient ensuite la première épouse de Zeus, après avoir essayé de lui résister en se métamorphosant constamment pour lui échapper[7].

Dans la tradition orphique, Métis est l'une des forces primordiales, à l'instar d'Éros aux côtés duquel elle trône[8]. Platon fait d'elle la mère de Poros, qui désigne d'abord le passage, le chemin, puis l'expédient[9].

Iconographie

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Métis est souvent représentée comme un petit personnage caché, par exemple sous le siège de Zeus. Dans l'iconographie antique, elle porte deux visages.

Interprétation

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Pour Jean Haudry, le fait que de Métis devait naître un fils qui devait supplanter Zeus, comme lui-même avait précédemment supplanté Cronos, est un vestige d'une ancienne doctrine des âges du monde qui a disparu à l'époque classique[10]. En avalant Métis, Zeus échappe au danger, mais encore il s'incorpore la puissance que représente la déesse. Zeus « se fait lui-même tout entier savoir et intelligence rusés ». Métis assure ainsi à Zeus la conquête du pouvoir royal, son exercice et son maintien définitif[11].

  1. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], vers 886-887. Traduction de Paul Mazon pour la Collection des Universités de France.
  2. Théogonie, vers 888-900.
  3. Théogonie, vers 924-926.
  4. Chrysippe cité par Galien, Sur les doctrines d'Hippocrate et de Platon, III, 8 = Hésiode frag. 343 MW ; inversement dans l’Hymne homérique à Apollon (vers 331-352), Héra enfante Typhon par dépit après la naissance d'Athéna. Gantz, p. 51.
  5. Scholie exégétique au vers VIII, 39 de l’Iliade ; Gantz, p. 51.
  6. Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 2, 1.
  7. Apollodore, I, 3, 6.
  8. Acousilaos, frag. 1 Diels = Orphicorum Fragmenta, 56, 60, 65, 83, 85, 97, 168-170, 184 Kern. Bornw, p. 134.
  9. Platon, Le Banquet [détail des éditions] [lire en ligne], 203b.
  10. Jean Haudry, La Religion cosmique des Indo-européens, Milan et Paris, Archè / Les Belles lettres, « Études indo-européennes », 1987, p. 107-108.
  11. Jean-Pierre Vernant, Mètis et les mythes de souveraineté, Revue de l'histoire des religions, Année 1971, 180-1, pp. 29-76

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Bibliographie

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  • (grc + fr) Hésiode (trad. du grec ancien par Annie Bonnafé, préf. Jean-Pierre Vernant), Théogonie, Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », , 184 p. (ISBN 978-2743621384). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Norman O. Brown, « The Birth of Athena », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, vol. 83 (1952), p. 130-143.
  • Detienne, Marcel, Vernant, Jean-Pierre, Les ruses de l'intelligence: le mètis des Grecs, Paris, Éditions Flammarion, coll. "champs essais", 2009(en) Timothy Gantz, Early Greek Myth, Johns Hopkins University Press, [détail de l’édition], p. 51.
  • Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Grands dictionnaires », (1re éd. 1951) (ISBN 2-13-050359-4), p. 295.

Article connexe

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Liens externes

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