Michelangelo (paquebot)

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Michelangelo
illustration de Michelangelo (paquebot)
Le Michelangelo à Gênes avec le Raffaello, son sister-ship (années 1960).

Type Paquebot (1965-1975)

Caserne flottante (1977-1990)

Histoire
Chantier naval Ansaldo Shipyards, Gênes, Italie
Lancement 16 septembre 1962
Mise en service 12 mai 1965
Statut Démoli en 1991
Équipage
Équipage 720
Caractéristiques techniques
Longueur 276,2 mètres
Maître-bau 30,1 mètres
Tirant d'eau 10,40 mètres
Tonnage 45 911 tjb
Propulsion Turbines à engrenages activant deux hélices
Puissance 87 000 ch
Vitesse 26,5 nœuds (30 au maximum)
Caractéristiques commerciales
Pont 9
Passagers 1775
Carrière
Armateur Italian Line
Pavillon Italie (1965-1975)

Iran (1977-1990)

IMO 5234113
Coût 45 millions de dollars

Le Michelangelo est un paquebot italien construit à Gênes pour l'Italian Line. Il a pour navire-jumeau le Raffaello. Mis en service en 1965 sur la route de l'Atlantique Nord, il devient un navire de croisière en 1975. Vendu avec son sister-ship en 1976, il servira pendant 15 ans de caserne flottante à Bandar Abbas, en Iran. Il finit par être démoli en 1991 au Pakistan.

Contexte et construction[modifier | modifier le code]

En 1958, l'Italian Line, qui était en déclin depuis le naufrage de l'Andrea Doria en 1956, commença à concevoir les plans de deux nouveaux navires pour remplacer le Saturnia et le Vulcania sur la ligne de New York, et se remettre au niveau des autres compagnies maritimes : un concurrent se profilait, un nouveau super-paquebot en construction à Saint-Nazaire, le futur France de la Compagnie Générale Transatlantique. Cette décision fut soutenue par les milieux industriels, car les carnets de commandes des chantiers navals n'étaient pas très fournis. La décision finale fut prise en 1958. Le Michelangelo devait être construit par le chantier naval Ansaldo de Gênes.

Lancement et mise en service[modifier | modifier le code]

Construit dans la même cale sèche que ses fameux prédécesseurs le Rex et le Cristoforo Colombo, le Michelangelo fut lancé le . Il fut terminé en et appareilla pour la première fois le de Gênes pour New York. Sa silhouette classique et élancée se distinguait par une paire de cheminées pittoresques, disposées assez en arrière. Ces cheminées étaient constituées d'un treillis de tubes en aluminium, avec un grand déflecteur semi-elliptique au sommet, dont le rôle était d'assurer un meilleur tirage de la fumée. La coque, relativement amincie, avait forme de bulbe à la proue et permettait d'atteindre une vitesse maximale de près de 30 nœuds. Les intérieurs étaient bien étudiés et fabriqués avec attention d’après les plans de l'architecte naval Nino Zoncada[1], en collaboration avec des artistes et des spécialistes.

Le Michelangelo à New York en 1971. La structure des cheminées est bien visible.

Le , le Michelangelo fut endommagé sur l'Atlantique par une forte tempête qui fit trois victimes.

Caserne flottante et fin de vie[modifier | modifier le code]

En 1973, la crise du pétrole et la concurrence aérienne le firent retirer du service. En 1974 il fut utilisé en croisière d'agrément, mais ce n'était qu'une solution temporaire. Le Michelangelo sera immobilisé à Gênes le .

Par la suite, il sera amarré avec le Raffaello devant La Spezia. Les rumeurs les plus diverses courent dans les milieux maritimes au sujet de leurs sort futur. C'est finalement le Shah d'Iran qui s'en porte acquéreur. L'intention des autorités iraniennes est d'utiliser les deux navires comme bâtiments base pour la marine militaire. Le Michelangelo quitte l'Italie le , via le canal de Suez, pour le port de Bandar Abbas. Il survit à la révolution iranienne, sert de prison pour les opposants au nouveau régime, puis de caserne. Il est finalement vendu aux démolisseurs pakistanais en 1991. Sa démolition prendra 6 mois et se déroulera sur la plage de Gadani[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (it) La progettazione e la nascita pag.2, Project Michelangelo.
  2. (en) Paul H. Silverstone, Naval Intelligence, vol. 28, International Naval Research Organization, (JSTOR 44895250), p. 376