Aller au contenu

Martin Bécan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Martin Becanus
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
VienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Simon Rittingdonus, Simonianus RittingidonusVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Ordre religieux

Martin Bécan, connu aussi sous le nom latinisé de Becanus, né le à Hilvarenbeek (Brabant-Septentrional) et décédé le à Vienne, est un jésuite des Pays-Bas espagnols, théologien et controversiste catholique de la Contre-Réforme.

Son vrai patronyme serait Schillebeckx ou Schellekens. Il fit ses études au Collegium Tricoronatum[1] de Cologne, et une fois devenu maître ès arts () entra dans la Compagnie de Jésus le suivant. Il enseigna au même Collegium les humanités jusqu'en 1590, puis la philosophie de 1590 à 1593. Il poursuivit des études de théologie et fut reçu docteur dans cette discipline en 1594.

Il enseigna ensuite la théologie catholique pendant vingt-deux ans, d'abord à Wurtzbourg, puis à Mayence, enfin à Vienne (appelé dans cette dernière ville par l'empereur Matthias Ier en 1613). À partir de 1620, il fut confesseur de l'empereur Ferdinand II.

Il étonnait la cour en refusant l'aide de tout domestique, faisant lui-même son lit, passant le balai dans sa chambre et allant chercher lui-même l'eau nécessaire à sa toilette.

En dehors de nombreuses réponses et réfutations opposées aux ouvrages particuliers de Bécan, il s'est publié plusieurs livres du genre Anti-Becanus, entre autres celui du calviniste allemand Johannes Crocius[2] (2 vol., Marbourg, 1626), celui du luthérien Johann Matthäus Meyfart (Anti-Becanus, sive Manualis controversiarum theologicarum confutatio, 2 vol., Leipzig, 1627), l'ouvrage collectif (cinquante dissertations) publié sous la direction de Johannes Cocceius (Refutation Compendii Manualis Martini Becani jesuitæ, Franeker, 1647).

Beaucoup d'ouvrages de Martin Bécan furent repris dans l'arrêt du Parlement de Paris du visant la « Société soi-disant de Jésus » (les Jésuites) (au titre de « l'enseignement et pratique d'attentats à l'autorité et à la vie des rois par les membres de ladite Société ») et condamnés à être « lacérés et brûlés dans la cour du Palais, au pied du grand escalier d'icelui, par l'exécuteur de la haute justice ».

Droit des contrats

[modifier | modifier le code]

Contrairement à la vision de Niccolò Tedeschi qui considérait que les créanciers excommuniés ne pouvaient faire respecter leurs engagements jusqu'à ce qu'ils soient absous, Bécan considère que l'engagement contractuel survit aux différences religieuses. Selon lui, en raison du droit naturel, l'engagement continue de lier les deux parties, peu importe l'hérésie qui peut frapper l'une d'elles[3].

  • De desperata Calvinistarum prædestinatione, Mayence, 1602.
  • Brevis refutatio quarundam propositionum Philippi Plessæi Calvinistæ de Eucharistia.
  • Aphorismi doctrinæ Calvinistarum, ex eorum libris, dictis et factis collecti, Mayence, 1608.
  • De fide haereticis servanda, 1608.
  • Serenissimi Jacobi, Angliæ regis, Apologiæ et monitoriæ Præfationis ad imperatorem, reges et principes refutatio, Mayence, 1610.
  • Tractatus de Deo et attributis divinis Munich, 1611.
  • Summa theologiæ scholasticæ, quatre volumes, Mayence, 1612.
  • Duellum Martini Becani cum Guilielmo Tooker de primatu regis Angliæ, Mayence, 1612.
  • Controversia Anglicana de potestate regis et pontificis, contra Lancelottum Andream, sacellanum regis Angliæ, qui se episcopum Eliensem vocat, pro defensione illustrissimi cardinalis Bellarmini, Mayence, 1612.
  • De republica ecclesiastica libri quattuor, contra Marcum Antonium de Dominis, archiepiscopum Spalatensem, nunc desertorem et apostatam, Mayence, 1618.
  • Analogia Veteris ac Novi Testamenti, in qua primum status Veteris, deinde consensus, proportio et conspiratio illius cum Novo explicatur, Mayence, 1620
  • Manuale controversiarum theologicarum hujus temporis, in quinque libros distributum, Wurtzbourg, 1623[4].
  • Opuscula theologica, trois volumes, Paris, Jérôme Drouart, 1617-31.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Collegium Tricoronatum ou Collège des Trois Couronnes : collège de l'ancienne université de Cologne, fondé en 1450, pris en charge par la municipalité en 1552 (d'où son nom, venant des trois couronnes qui figurent sur les armes de Cologne), confié aux jésuites officiellement en 1582.
  2. Johannes Crocius (1590-1659), frère de Ludovicus Crocius (1586-1653 ou 55).
  3. (en) Wim Decock, « Trust Beyond Faith. Re-Thinking Contracts With Heretics and Excommunicates in Times of Religious War », Rivista Internazionale di Diritto Comune, vol. 27,‎ , p. 301-328
  4. « BIBLIOGRAPHIE », dans Energie, Elsevier, (ISBN 978-0-08-024782-3, lire en ligne), p. 491–497

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Martin Bécan, dans Louis Ellies Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII, p. 62-63 (lire en ligne)
  • Jean-Noël Paquot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas..., t. VIII, p. 343-369.
  • Carlos Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. I, p. 1091-1111.
  • Werner Raupp: Becanus (Bécan, Verbee[c]k, Van der Bee[c]k; Schellekens, Scell-), Martinus (Martin), dans : Frühe Neuzeit in Deutschland, 1620–1720. Literaturwissenschaftliches Verfasserlexikon (VL 17), t. 1, Berlin/Boston: De Gruyter 2019, col. 481–502 (avec bibliographie détaillée).

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]