Lorandite

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Lorandite
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]
Image illustrative de l’article Lorandite
Lorandite rouge sur orpiment, Allchar, Macédoine, 3,4 × 2,7 × 2,4 cm
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique AsS2Tl TlAsS2
Identification
Masse formulaire[2] 343,435 ± 0,01 uma
As 21,82 %, S 18,67 %, Tl 59,51 %,
Couleur rouge cochenille, rouge carmin, gris de plomb, noirâtre, jaune ocre
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique ;
P 21/a
Clivage excellent sur {100}, très bon sur {201}, bon sur {001}
Cassure flexible
Habitus prismatique, tabulaire, pyramidal, grenu
Échelle de Mohs 2-2,5
Trait rouge, rouge cerise
Éclat métallique, adamantin
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=2.720
Biréfringence biaxial (+) ;
Pléochroïsme faible, y: rouge pourpre, z: orange-rouge
Dispersion optique large, r >> v
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence translucide à transparent
Propriétés chimiques
Densité 5,5288 - 5,5362
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La lorandite est une espèce minérale du groupe des sulfosels de formule TlAsS2.

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Peinture représentant Loránd Eötvös
Loránd Eötvös.

La lorandite a été décrite en 1894 par József Krenner; elle fut nommée ainsi en l'honneur du Professeur Loránd Eötvös (1848-1919), physicien, mathématicien et politicien de Budapest.

Topotype[modifier | modifier le code]

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

La lorandite fait partie d'un groupe de minéraux aux compositions chimiques semblables : le groupe des sulfosels de l'archétype SbS (sulfure d'antimoine) et plus précisément du sous-groupe contenant les minéraux appartenant à ce groupe et possédant en plus l'élément thallium (Tl).

Sous-groupe de la lorandite

Cristallographie[modifier | modifier le code]

structure cristalline de la lorandite
  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 12.28(1) Å, b = 11.30(1) Å, c = 6.101(6) Å, β = 104,6 °, Z = 8, V = 819,26 Å3
  • Densité calculée = 5,51-5,53

Propriétés physiques[modifier | modifier le code]

Habitus
La lorandite se trouve sous la forme de petits cristaux prismatiques ou tabulaires sur {201}, pyramidaux, présentant de nombreuses formes, striés parallèlement selon [001], ou encore aciculaires et en grains. Les cristaux peuvent atteindre 5 centimètres, ils sont flexibles, et leur clivage forme des lamelles et des fibres avec une déformation plastique.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie
Bien que rare, la lorandite est le minerai de thallium le plus répandu. Elle a une origine hydrothermale et se forme généralement à des températures relativement basses.
Minéraux associés
stibine, réalgar, orpiment, cinabre, vrabite, greigite, marcassite, pyrite, tétraédrite, sphalérite, arsenic, barytine.

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Chine
Zimudang Au-Hg-(Tl) deposit/Lanmuchang Tl-(Hg) deposit, Xian de Xingren, Préfecture autonome buyei et miao de Qianxinan, Guizhou[4],[5]
Xiangquan Tl deposit, Xian de He, Préfecture de Chaohu, Anhui[6]
  • États-Unis
Rambler Mine, Red mountain, Encampment, District de Encampment, Comté de Carbon, Wyoming
New Rambler Mine, New Rambler District, Comté d'Albany[7]
Getchell Mine, Adam Peak, District de Potosi, Comté de Humboldt, Nevada[8]
Enfield Mine (Jerritt Canyon gold mine; Bell mine; Marlboro Canyon; Allchem; Generator Hill pits), Independence Mountains District, Comté d'Elko, Nevada[9]
  • Iran
Mine Zareh Shuran, Takab, Azerbaïdjan occidental[10]
  • Macédoine
Allchar (Alsar), Roszdan[3]
  • Suisse
Carrière de Lengenbach, Im Feld, Binntal, Canton du Valais[11]

Croissance des minéraux[modifier | modifier le code]

Des monocristaux de lorandite peuvent être cultivés à partir d'un mélange de nitrate de thallium (TlNO3), d'arsenic et de soufre élémentaires en solution aqueuse concentrée d'ammoniac. Le mélange est placé dans un autoclave et est maintenu à une température élevée (~ 250 °C) pendant plusieurs jours. Cette méthode donne des cristaux prismatiques allongés le long de [001] et rouge foncé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a et b Math. és Term.tud.Ert.(1894) 12, 473
  4. Zhiwei Bao, Zhenhua Zhao, Guha, J., and Williams-Jones, A.E. (2004): Geochemical Journal 38, 363-381.
  5. Zhang Baogui, and Zhang Zhong (2001): The biological and reworking metallogenic models of the Lanmuchang Tl deposit. Paper at the 11th Annual V.M. Goldschmidt Conference.
  6. Zhou, T.F., Fan, Y., Yuan, F., Wu, M.A., Hou, M.J., Voicu, G., Hu, Q.H., Zhang, Q.M., and Yue, S.C. (2005): Mineralogy and Petrology 85(3/4), 243-251
  7. Dana 7:I:293,439.
  8. Mineral News: 19(12): 1, 3.
  9. Mineral. Rec.:20:469.
  10. Mehrabi, B., Yardley, B.W.D., and Cann, J.R. (1999): Mineralium Deposita 34, 673-696.; Asadi, H.H., Voncken, J.H.L, Kühnel, R.A., and Hale, M. (2000): Mineralium Deposita 35, 656-671.
  11. Graeser, S. (1967): Contrib. Mineral. Petrol. 16(1), 45-50.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Krenner (1894), Mat. Termés. Ért.: 12: 473
  • Krenner (1895), Mat. Termés. Ért.: 13: 258
  • Krenner (1897), Zs. Kr.: 27: 98
  • (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. I : Elements, Sulfides, Sulfosalts, Oxides, New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 834 p. (ISBN 978-0471192398), p. 437–439
  • L. G. Berry, et R. M. Thompson (1962) "X-ray powder data for the ore minerals", Geol. Soc. Amer., Mem. 85, 146–147
  • K. A. Vlasov, éd. (1966) Mineralogy of rare elements, v. II, 592–597
  • A. S. Radtke, C. M. Taylor, Richard C. Erd, et F. W. Dickson (1974) "Occurrence of lorandite, TlAsS2, at the Carlin gold deposit, Nevada", Econ. Geol., 69, 121–174
  • Tonči Balić-Žunić, Emil Makovicky, et Yves Moëlo (1995) "Contributions to the crystal chemistry of thallium sulfosalts III. The crystal structure of lorandite (TlAsS2) and its relation to weissbergite (TlSbS2)", Neues Jahrbuch für Mineralogie - Abhandlungen, 168, 213–235
  • Z. Kristall.: 30: 272-294
  • Contributions to Mineralogy and Petrology: 16: 45-50
  • Acta Crystallographica: 12: 1002-1006