L'Union indissoluble

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Loge militaire L'Union indissoluble
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Type
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L’Union indissoluble est le titre distinctif d’une loge militaire fondée le à l’Orient du régiment de Murray, unité d'infanterie wallonne créée dix ans plus tôt par Joseph, comte Murray de Melgum.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le régiment de Murray, précédemment appelé d’Arberg, est un régiment d’infanterie wallon, propriété de Joseph, comte Murray de Melgum depuis 1768.

À l'été de 1778, il se prépare pour un prochain départ en campagne. Réunie en tenue à Namur le , la Grande Loge provinciale des Pays-Bas autrichiens (marquis de Gages), examine alors la demande du lieutenant Nicolas Catoire, un de ses grands officiers et ancien vénérable de la Parfaite Union à l'Orient de Luxembourg, tendant à obtenir les lettres de constitution de L'Union indissoluble :

Ce jourd'hui, premier de la 5e semaine du mois Élul de la vraie lumière 5778, la Grande Loge provinciale, régulièrement convoquée [...] à l'Orient de Namur [...] a été ouverte à midi plein, par le très respectable, très vénérable et très cher Frère le marquis de Gages [...] occupant l'orient, assisté à l'occident des très vénérables frères surveillants comte de Coloma [...] et Lamquet de Wagnée [...] ce dernier en l'absence du Frère Fonson [...].
Les Frères décorés de l'habit de l'ordre et armés de leurs outils ont été placés par le maître de cérémonie [...].
Les sublimes travaux ont commencé par ceux d'Apprentis, suivis de Compagnons et de Maîtres. [...]
Le grand maître provincial traça l'esquisse suivante. [...]
4° A été fait lecture du placet présenté par le Frère Catoire ex-vénérable de la Parfaite Union [...] de Luxembourg demandant un permis de constitution d'une loge militaire au régiment de Murray dont le prochain départ [...] rend incertain les lieux et places où le roial service l'appelera. A été arrêté que la demande [...] seroit remise à la décision du très respectable grand maître en comité des grands officiers provinciaux [...][1].

Composition[modifier | modifier le code]

Il existe deux tableaux de L'Union indissoluble :

  • Le premier, édité par Bertrand Van Der Schelden, porte le titre de Namur - Orient militaire du régiment de Murray et fait partie du Tableau général de 1783 des loges constitutées dans les Païs-Bas autrichiens par [...] François Bonaventure Joseph Dumont, marquis de Gages, gentilhomme de la noblesse du païs et comté d'Hainaut, &&&, grand maître provincial de la très ancienne société des francs et acceptés maçons dans les Païs-Bas autrichiens compris les noms des maîtres qui les dirigent et des officiers dignitaires et membres qui les composent. Il fournit le nom de trente-sept membres et celui de deux frères servants.
  • Le second, publié par Fernand Clément, est daté de 1786 et est intitulé Tableau des Frères qui composent l'Orient militaire du régiment de Murray, infanterie, sous le titre distinctif de l’Union Indissoluble dont le principal est établi à l'Orient de Namur et le reste détaché dans les climats de Bruxelles. Il répertorie cinquante-deux noms, dont quinze sont regroupés sous une rubrique Frères externes. Des trois frères servants rituels et des trois frères servants externes, un seul est cité par Clément.

Ces deux listes sont ici fondues en une seule et les noms s'y succèdent dans l'ordre alphabétique. La place qu'ils occupent dans les documents originaux est mentionnée entre parenthèses : (année-numéro d'ordre). La graphie exacte des patronymes est privilégiée chaque fois que possible. Enfin, des dates de naissance ou de décès sont fournies lorsqu'elles sont connues. Ces interventions sont justifiées en note.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cité d'après Bertrand Van der Schelden, La Franc-Maçonnerie belge [...], p. 304-305 et 347, n. 97.
  2. Vénérable de la Parfaite Union à l'Orient de Luxembourg en 1777, ancien maître de cérémonie et second surveillant de la Grande Loge provinciale des Pays-Bas autrichien en 1778 : Bertrand Van der Schelden, La Franc-Maçonnerie belge [...], p. 84, 259 et 307.
  3. Alain Petiot, Au service des Habsbourg. Officiers, ingénieurs, savants et artistes lorrains en Autriche, Messene, , 146 p. (ISBN 978-2-911043-71-0), p. 47 et 87,Alain Petiot, Les Lorrains et l'empire : Dictionnaire biographique des Lorrains et de leurs descendants au service des Habsbourg de la maison d'Autriche, Mémoires et documents, , 534 p. (ISBN 978-2-914611-37-4), p. 183.
  4. Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 169-173.
  5. Félix-Victor GOETHALS, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 4, Bruxelles, Imprimerie de Polack-Divivier, n. p., s. v. « Neufforge ».
  6. À ne pas confondre avec Paul Daniel de Pau (1719-1768) : Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 425-430 et 547.
  7. Notice biographique dans (1995) : Cécile DOUXCHAMPS-LEFÈVRE & Georges HANSOTTE, Sambre-et-Meuse. Ourthe, Paris, CNRS (Grands notables du Premier Empire, 22-23), p. 69-70.
  8. Le 3 février 1780, Georges de Reichel, enseigne au régiment du Murray, assiste en qualité de témoin au mariage du futur général Legros dit de Saint-Martin : A. MARTIN, « Le général Legros », dans Le Folklore barbançon, 18e année (1938), p. 232.
  9. Il s'agit du fils posthume de Charles Louis Albert de Thiennes. Sa mère, Marie Anne Françoise de Lichtervelde (1736-1797), épouse en secondes noces Joseph, comte Murray de Melgum, colonle-propriétaire du régiment : Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 506-513.
  10. Isidore DE STEIN D'ALTENSTEIN, Annuaire de la noblesse de Belgique, 15e année, 1861, p. 227.
  11. Félix-Victor GOETHALS, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 4, Bruxelles, Imprimerie de Polack-Divivier, 1852, n. p. [907], s. v. « t’Serclaes ».
  12. Charles POPLIMONT, La Belgique héraldique. Recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, t. 11, Paris, Imprimerie de Henri Carion, 1867, p. 263.
  13. Le 4 mars 1778, il épouse Félicité Marie Antoinette Josèphe de Wastines. Son frère aîné, Jean Alexis Louis (1750-1781), a également servi dans le régiment de Murray, au rang de capitaine : Félix-Victor GOETHALS, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 4, Bruxelles, Imprimerie de Polack-Divivier, 1852, n. p. [1096-1097], s. v. « Wolff».
  14. Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 595, et Emmanuel Auguste HELLIN, Histoire chronologique des évêques, et du chapitre exemt de l’église cathédrale de S. Bavon, à Gand ; suivie d’un recueil des épitaphes modernes et anciennes de cette église, Gand, Pierre de Goesin, 1772, p. 506.
  15. Hervé DOUXCHAMPS, La famille Douxchamps. Histoire sociale et professionnelle d’une famille namuroise, Namur – Heule - Bruxelles, U. G. A. (Anciens Pays et Assemblées d’États), 1973, p. 111.
  16. Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 513, identifie ce personnage comme étant le comte Valentin Esterházy (1740-1805). Au sujet de ce dernier, consultez : Ernest DAUDET (éd.), Mémoires du comte Valentin Esterhazy avec un introduction et des notes, 2e édition, Paris, Librairie Plon, 1905, et Mathieu AUBERT, « Valentin Esterházy, l’usage d’un monde », dans Öt Kontinens, Budapest, Eötvös Loránd Tudományegyetem, 2007, p. 31-40.
  17. Félix-Victor GOETHALS, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 2, Bruxelles, Imprimerie de Polack-Divivier, 1849, n. p. [582], s. v. « Goubau ».
  18. Guy SCHRANS, Vrijmetselaars te Gent in de XVIIIde eeuw, Gand, Liberaal Archief (Verhandelingen, 13), p. 194-195.
  19. En 1781, un baron Le Blavier de la Rocq, échevin de Nivelles, est sollicité afin d’appuyer la demande d’affiliation d’une loge locale à la Grande Loge provinciale des Pays-Bas (Hugo DE SCHAMPHELEIRE, notice no 208, dans André UYTTEBROUCK (dir.), Un siècle de franc-maçonnerie dans nos régions […], p. 165). Il s’agit d’Alexandre Joseph Ghislain Blavier ( 1755-1830), fils d’Anselme, seigneur de la Rocq, Thy et Darmy, et de Marie Jeanne de Madre de Bassicourt (A. A. VORSTEMAN VAN OIJEN, « Notices généalogiques sur la noble famille de Dopff », dans les Publications de la Société historique et archéologique dans le duché de Limbourg, t. 4 (1867), p. 369-392, spéc. p. 381.
  20. A. MARTIN, « Le général Legros », dans Le Folklore barbançon, 18e année (1938), p. 224.
  21. Ne faudrait-il pas lire de Moreau de Bioul ? À noter le mariage (Namur, 9 septembre 1788) de Jean Baptiste Guillaume Charles, vicomte de Patin, major au régiment de Murray, et de Marie Joséphine Xavière de Moreau de Bioul (1771-1821) : Charles POPLIMONT, La Belgique héraldique. Recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, t. 8, Paris, Imprimerie de Henri Carion, 1866, p. 288.
  22. Félix-Victor GOETHALS, Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, t. 4, Bruxelles, Imprimerie de Polack-Divivier, 1852, n. p. [123], s. v. « Praet ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • 1923 : Bertrand VAN DER SCHELDEN, La Franc-Maçonnerie belge sous le régime autrichien (1721-1794). Étude historique et critique, Louvain, Librairie Universitaire Uystpruyst (réédition anastatique, Bruxelles, Éditions Labor, 2006), p. 252.
  • 1924 : Fernand CLÉMENT : « Contribution à l’histoire de la respectable loge La Bonne Amitié à l'orient de Namur », dans le Bulletin du Grand Orient de Belgique, p. 139-288, spéc. 177-179.
  • 1951 : F. G. : « Les Loges militaires et leur influence sur l'essor de la franc-maçonnerie en Belgique », dans le Bulletin du Suprême Conseil de Belgique, nos  67 et 68 (1949-1950), p. 105-175, spéc. 130.