Littérature comparée

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La littérature comparée est une approche multi-disciplinaire qui consiste en l'étude conjointe ou contrastive des littératures de différentes aires linguistiques, mais aussi de différents médias et types d'arts. Le comparatiste peut s'intéresser aux littératures nationales, tout comme à la musique, à la peinture, au cinéma, etc. La pratique de cette discipline exige la maîtrise de plusieurs langues et des connaissances dans plus d'un domaine de recherche. Par sa nature pluraliste, la littérature comparée encourage les échanges entre les disciplines et les lieux de recherche. À la fin du XVIIIe siècle se multiplient les ouvrages de comparaison (en sciences, morale), la littérature comparée naît dans ce contexte où se rencontrent l'érudition et le goût pour les voyages (exotisme), prenant d'abord le nom de littérature étrangère (ou littératures étrangères) au XIXe siècle.

Enseignement

La littérature comparée est enseignée dans tous les départements de littérature des universités françaises et dans de nombreuses universités américaines (par exemple l'Université d'Indiana, ou l'université Cornell). Dans le monde francophone, cette discipline est également enseignée, entre autres, à l'Université de Montréal et à l'université de Genève. La littérature comparée dite de l'ancienne « école française » s'est autrefois concentrée sur les relations biographiques d'auteurs appartenant à différents pays ou écrivant en différentes langues. Aujourd'hui, sous l'influence, notamment, des recherches américaines, elle s'est ouverte aux études thématiques, idéologiques, culturelles, etc. Son champ disciplinaire couvre la théorie de la littérature (poétique, littérature générale), les relations de la littérature avec les arts, à la traductologie, le dialogue des cultures, etc.

En France

La première chaire de « littérature étrangère » est créée à la Sorbonne en 1830 pour Claude Fauriel (1772-1844), auquel succède en 1839 Frédéric Ozanam (1813-1853). La première chaire française de « littérature comparée » proprement dite est créée en 1896 à la Faculté des Lettres de Lyon pour Joseph Texte (1865-1900). Il faut attendre 1925 pour qu'un intitulé de chaire comparable apparaisse à la Sorbonne. Fernand Baldensperger (1871-1958) et Paul Hazard (1878-1944, élu à l'Académie Française en 1940 sans avoir jamais pu y siéger à cause de la guerre) fondent en 1921 la Revue de littérature comparée qui existe toujours et qui est la principale revue universitaire française où s'illustre cette discipline.

L'ouvrage de Paul Hazard La Crise de la conscience européenne, paru en 1935, est une œuvre qui illustre particulièrement bien les ambitions de la discipline naissante[1]. L'enseignement de la littérature comparée à la Sorbonne sera ensuite marqué par des personnalités comme Charles Dédéyan (1910-2003) et René Etiemble (1909-2002). Personnalités assez opposées, les deux comparatistes lors de la scission de la Sorbonne en plusieurs universités après 1968 choisissent respectivement Paris IV et Paris III (la « Sorbonne nouvelle ») pour poursuivre leur carrière. En 1981, Pierre Brunel fonde à Paris IV le Centre de Recherche en Littérature comparée CRLC, premier organe de recherche autonome consacré à la discipline. D'autres centres importants se développeront ensuite dans la plupart des universités françaises dispensant un enseignement littéraire, notamment à Paris III (Centre d'études et de recherches comparatistes, CERC, fondé par Jean Bessière), Paris VII (Centre de recherches comparatistes sur les littératures anciennes et modernes, CLAM), Paris X (Centre de recherches « littératures et poétiques comparée », CRLPC, Clermont-Ferrand (Centre de Recherches sur les Littératures Modernes et Contemporaines, CRLMC, devenu CELIS après le départ à la retraite de son fondateur, Alain Montandon). La spécificité de la discipline universitaire est reconnue par le Conseil National des Universités (CNU), dont elle constitue la 10e section, « Littératures comparées ». En revanche, la recherche en littérature comparée n'a jusqu'ici jamais été représentée comme telle au sein du CNRS.

Nombre de comparatistes des universités françaises sont regroupés dans la SFLGC (Société Française de Littérature Générale et Comparée), rattachée à l'AILC (Association Internationale de Littérature Comparée), dont le congrès, en , a eu lieu à Paris[2].


Études

Terry Cochran, Plaidoyer pour une littérature comparée, Montréal, Éditions Nota Bene, coll.« Nouveaux Essais Spirale », 2008.

Notes

  1. Pierre Brunel, « La littérature comparée : Qu’est-ce-que la Littérature générale et comparée ? », canal académie, 11 septembre 2011.
  2. http://icla-ailc-2013.paris-sorbonne.fr/.

Voir aussi

Liens externes