L'Âne et le Chien
L'Âne et le Chien | ||||||||
Dessin de Grandville (1838-1840) | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pays | France | |||||||
Genre | Fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1678 | |||||||
Chronologie | ||||||||
| ||||||||
modifier |
L'Âne et le Chien est la dix-septième fable du livre VIII de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.
Pour cette Fable, La Fontaine s'inspire de celle d'Abstémius : " Du Chien qui ne porta pas secours à un âne attaqué par un loup parce que l'âne lui avait refusé un peu de pain" (Hecatonmythium, CIV).
Texte de la fable
[modifier | modifier le code]Il se faut entraider, c'est la loi de nature :
L'Âne un jour pourtant s'en moqua :
Et ne sais comme il y manqua,
Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du Chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d'un commun maître.
Ce maître s'endormit. L'Âne se mit à paître :
Il était alors dans un pré
Dont l'herbe était fort à son gré.
Point de chardons pourtant ; il s'en passa pour l'heure :
Il ne faut pas toujours être si délicat ;
Et faute de servir ce plat
Rarement un festin demeure.
Notre Baudet s'en sut enfin
Passer pour cette fois. Le Chien, mourant de faim,
Lui dit : " Cher compagnon, baisse-toi, je te prie ;
Je prendrai mon dîné dans le panier au pain. "
Point de réponse, mot ; le Roussin d'Arcadie
Craignit qu'en perdant un moment,
Il ne perdît un coup de dent.
Il fit longtemps la sourde oreille :
Enfin il répondit : Ami, je te conseille
D'attendre que ton maître ait fini son sommeil ;
Car il te donnera sans faute à son réveil,
Ta portion accoutumée :
Il ne saurait tarder beaucoup.
Sur ces entrefaites un Loup
Sort du bois, et s'en vient ; autre bête affamée.
L'Âne appelle aussitôt le Chien à son secours.
Le Chien ne bouge, et dit : Ami, je te conseille
De fuir, en attendant que ton maître s'éveille ;
Il ne saurait tarder ; détale vite, et cours.
Que si ce Loup t'atteint, casse-lui la mâchoire:
On t'a ferré de neuf ; et si tu me veux croire,
Tu l'étendras tout plat[N 1]. Pendant ce beau discours
Seigneur Loup étrangla le Baudet sans remède.
Je conclus qu'il faut qu'on s'entraide.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'Âne et le Chien, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 322
Notes
[modifier | modifier le code]- Emploi adverbial pour "à plat"
Liens externes
[modifier | modifier le code]- L'Âne et le Chien (audio : 2 minutes 03 secondes) par éduscol / Ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse, Opération " Un livre pour les vacances 2019 "
- L'Âne et le Chien, Musée Jean-de-La-Fontaine à Château-Thierry.