Ksar Tafilelt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ksar Tafilelt
Ksar Tafilelt
Vue de Tafilelt depuis sa tour.
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Ghardaïa
Daïra Bounoura
Commune Bounoura
Statut Quartier
Géographie
Coordonnées 32° 27′ 39″ nord, 3° 41′ 28″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte topographique d'Algérie
Ksar Tafilelt
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte administrative d'Algérie
Ksar Tafilelt
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
Voir sur la carte topographique d'Algérie (nord)
Ksar Tafilelt

Ksar Tafilelt (en arabe قصر تافيلالت) est un quartier rattaché à la commune de Bounoura, dans la vallée du Mzab, dans la wilaya de Ghardaïa en Algérie.

Cette localité, construite selon les principes de l'architecture ksourienne à partir des années 1990, est connue pour sa conception écologique[1],[2].

Localisation[modifier | modifier le code]

Murs du ksar de Tafilelt.
Vue de Tinemmirine depuis la tour de Tafilelt.
Rue de Tafilelt.

Tafilelt est incluse dans la commune de Bounoura au nord de la wilaya de Ghardaïa, à 4 km de Ghardaïa et à 600 km au sud d'Alger[3]. Elle est située au sud du ksar historique de Beni Isguen, nichée au sommet d'un plateau qui domine la vallée du Mzab[1],[4]. Elle est entourée d'autres quartiers récents comme Tinemmirine, Tawenza et Tinaâm.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'idée de la construction d'une ville écologique naît dans les années 1990, dans un contexte de crise du logement et de construction massive de logements en béton[1].

C'est en 1997 qu'a lieu la création de la fondation Amidoul par Ahmed Nouh. Celle-ci achète le terrain de vingt-deux hectares (0,22 km2) à l'État, puis promeut le projet et propose des prêts à taux zéro pour l'achat de maisons.

Les premières distributions de logements ont lieu en 2000[5]. Le projet constitue une réponse sociale à la crise du logement laissant des populations majoritairement pauvres et jeunes sans terrain à s’offrir pour se loger. La priorité a été donnée aux familles ainsi qu' aux femmes qui ont des enfants à charge ou des parents à charge[6].

La ville est inaugurée en 2004 par le président Abdelaziz Bouteflika[7].

En 2013, le seuil de 6 000 habitants, vivant dans un millier de maisons, est atteint[5].

En 2014, la ville reçoit le prix de la Ligue Arabe pour l'environnement[8].

En , lors de la COP 22 à Marrakech, elle obtient le premier prix de la ville durable[7].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Écologique[modifier | modifier le code]

Rue de Tafilelt.

La ville est construite selon les principes de l'architecture ksourienne, et adaptée à la proximité du désert[1]. Les rues sont étroites pour y garder de l'ombre et casser les vents de sable du Sahara. Le béton n'est pas utilisé, au profit de la pierre, du plâtre et de la chaux, qui sont moins chers, plus facilement disponibles et meilleurs isolants. Les fenêtres sont barrées par des moucharabieh, ce qui permet plus de fraîcheur à l'intérieur des bâtiments. Les maisons ne font pas plus d'un étage (7,6 m), et sont de couleur ocre et blanche. La modernité s’insère dans le projet par « l’introduction de l’élément «cour» pour augmenter l’éclairage et l’aération de l’habitation ainsi que l’élargissement de ses espaces intérieurs » (A. Nouh[6]).

Les habitants de la ville entretiennent une forêt entretenue selon les règles de l'agriculture biologique, et des animaux : chèvres, moutons et singes, nourris en partie grâce aux déchets alimentaires. Chaque personne doit ainsi s'occuper d'un palmier, d'un arbre d'ornement et d'un arbre fruitier[1].

La mauvaise qualité du sol a nécessité trois ans d'efforts avant de réussir à faire pousser quoi que ce soit, et un système de traitement des eaux usées a été mis en place, qui permet l'irrigation[8]. 50 % des eaux usées sont ainsi recyclées[9].

Vie quotidienne[modifier | modifier le code]

Les 6 000 habitants de la ville sont majoritairement des mozabites de religion musulmane ibadite. Une charte rend obligatoire la touiza, c'est-à-dire la participation aux travaux d'intérêt général, comme la construction ou la propreté[1].

Les maisons sont réparties en îlots de 28 à 30 maisons, dans lesquelles chacun est responsable de la propreté à tour de rôle[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f AFP, « KSAR TAFILELT, UTOPIE ÉCO-CITOYENNE DEVENUE RÉALITÉ AUX PORTES DU SAHARA ALGÉRIEN », sur Capital, (consulté le ).
  2. Nora Gueliane, Les nouveaux ksours de la vallée du M’Zab (1995-2016). De la permanence et des mutations de la solidarité sociale dans leurs réussites et leurs échecs (Thèse de doctorat), Paris, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne)
  3. Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 242
  4. Projet Tafilalet de Beni Isguen (Ghardaïa) : Une ville écologique, une architecture millénaire, Cresus du 04/12/2016
  5. a b et c Abdou Semmar, « Algérie : une colline rocailleuse transformée en « cité idéale » », sur L'Obs, (consulté le ).
  6. a et b « [Vidéos] Tafilelt : la cité sociale et écologique émergée du désert algérien | Build Green » (consulté le )
  7. a et b APS, « Le ksar Tafilelt de Béni-Isguen obtient le 1er prix de ville durable », sur Huffington Post Maghreb, (consulté le ).
  8. a et b Djamila Ould Khettab, « Tafilalet : première ville écologique dans le désert algérien », sur Middle East Eye, (consulté le ).
  9. « Ksar Tafilelt, une ville aux portes du Sahara modèle d'écocitoyenneté », sur RTBF.be, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]