Kāhili

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Peinture de 1825 de Robert Dampier représentant la princesse Nāhiʻenaʻena tenant un kāhili.
John Adams Cummins et Samuel Parker, deux notables du royaume d'Hawaï, encadrant la princesse Keelikōlani en tant que paʻa-kāhili vers 1870.

Un kāhili est un sceptre du royaume d'Hawaï. La hampe est constituée d'un os long d'un aliʻi ennemi vaincu et le plumeau de plumes d'oiseaux de proie[1],[2]. Le paʻa-kāhili est le titre de celui qui transporte et arbore le kāhili à côté de son souverain[1].

Symbolique et protocole[modifier | modifier le code]

Le kāhili est le symbole de la royauté à Hawaï[1],. Il représente le pouvoir divin actif dans sa forme destructive[2]. Dans le protocole, il est toujours placé au-dessus de la tête du souverain[2]. Chaque kāhili est unique si bien qu'ils reçoivent tous un nom qui leur est propre[2]. Son lien puissant avec son souverain permet même de le représenter lorsque celui-ci est absent[2]. Seul un aliʻi peut détenir un kāhili.

L'incorporation d'un os d'un aliʻi vaincu permet peut-être de faire le lien entre le nouveau souverain et la nouvelle terre gagnée en rappelant la légitimité de la conquête[2].

Outre son usage symbolique, un kāhili peut être utilisé lors de rituels de sorcellerie voire dans certains cas de crever les yeux des ennemis vaincus[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les premiers contacts européens avec des kāhili se font en 1825 lorsque James Cook en récupère sept parmi de nombreux autres objets polynésiens[3] et que le peintre Robert Dampier réalise un portrait de la princesse Nāhiʻenaʻena tenant un kāhili[4].

Fondé en 1889, le muséum Bishop à Honolulu possède une kāhili room regroupant une importante collection de ces sceptres et de portraits de souverains.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Mary Kawena Pukui, Hawaiian Dictionary : Hawaiian-English, English-Hawaiian, Université d'Hawaï, , 572 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 112
  2. a b c d e f et g (en) Valerio Valeri, Kingship and Sacrifice : Ritual and Society in Ancient Hawaii, Université de Chicago, , 446 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 152
  3. (en) Thane K. Pratt, Conservation Biology of Hawaiian Forest Birds : Implications for Island Avifauna, Université Yale, , 707 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 62
  4. (en) Ruth M. Tabrah, Hawaii : A History, W. W. Norton, (présentation en ligne)

Lien externe[modifier | modifier le code]

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