Johanna Lehr
Johanna Lehr est une historienne française, spécialiste des persécutions antijuives en France durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est également psychologue clinicienne (Paris 7)[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Études
[modifier | modifier le code]Johanna Lehr soutient, en 2010, une thèse de doctorat en Sciences Politiques à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne intitulée « La résistance fait(e) école : La deuxième guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en France »[2]. Elle y montre notamment comment le renouveau intellectuel juif après la Shoah autour de l’école d’Orsay a pris racine dans l’expérience de la guerre et de la Résistance. Elle participe en parallèle avec l’équipe de Yahad-in Unum à recueillir la parole des derniers témoins de la Shoah par balles en Europe de l’Est[3].
Recherches
[modifier | modifier le code]Depuis 2018, ses recherches postdoctorales portent sur la vie des Juifs à Paris durant l’Occupation[4],[5]. Elle a ainsi travaillé sur le devenir des Juifs morts au camp de Drancy[6], sur les sociétés de pompes funèbres israélites[7], sur les Juifs passés par la prison de la Santé[8],[9], sur la vie quotidienne des femmes[10] ou encore sur le rôle du dépôt de la préfecture de Police de Paris dans la persécution quotidienne[11].
Prises de positions
[modifier | modifier le code]Johanna Lehr est aussi impliquée dans les questions de mémoire. Elle a notamment pris position pour que la politique de restitution des biens spoliés aux Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale ne se limite pas aux œuvres d'art mais fasse aussi justice aux petits artisans dépossédés de leurs machines à coudre[12]. Elle s’est aussi prononcée en faveur d’une politique plus ambitieuse de soutien à la recherche sur la Shoah[13],[14].
Depuis septembre 2023, elle est chercheuse non-résidente à l'USC Shoah Foundation[1].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Johanna Lehr, La Thora dans la cité. L’émergence d’un nouveau judaïsme religieux après la Seconde Guerre mondiale, Lormont, Le Bord de l’Eau, février 2013[15].
- Johanna Lehr, De l’école au maquis. La Résistance juive en France, Paris, Vendémiaire, mai 2014[16].
- Johanna Lehr, Au nom de la loi. La persécution quotidienne des Juifs à Paris sous l’Occupation, Paris, Gallimard, 2024[17],[4],[5].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Johanna Lehr », sur USC Shoah Foundation (consulté le )
- Johanna Lehr, « La résistance fait(e) école : La deuxième guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en France », theses.fr, Paris 1, (lire en ligne, consulté le )
- Centre France, « Les fusillades de masse organisées par le 3e Reich, au Cercil, ce mardi », sur www.larep.fr, (consulté le )
- Jean-Christophe Buisson, « Extrait de l'émission Historiquement Show de Jean-Christophe Buisson consacrée au livre de Johanna Lehr, "Au nom de la loi" », sur luqi.fr, (consulté le )
- « Au nom de la loi, de Johanna Lehr : être Juif à Paris sous l’Occupation. Une critique de l'ouvrage publiée dans Le Figaro », sur Le Figaro, (consulté le )
- Johanna Lehr, « Les morts au camp d’internement de Drancy (1941-1944) », 20 & 21. Revue d'histoire, vol. 143, no 3, , p. 99–111 (ISSN 2649-664X, DOI 10.3917/vin.143.0099, lire en ligne, consulté le )
- « Conférences sur l'archéologie. Vestiges funéraires des internés juifs morts à Paris sous l’Occupation », sur Inrap, (consulté le )
- Denis Cosnard, « Libérés de prison sur le papier, déportés le lendemain : l’histoire cachée des juifs de la Santé », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Johanna Lehr, « De la Santé vers Drancy. Trajectoires de persécution des contrevenants au statut des juifs en France (1941-1944) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 76e année, no 3, , p. 547–579 (ISSN 0395-2649, DOI 10.1017/ahss.2020.127, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Johanna Lehr - United States Holocaust Memorial Museum », sur www.ushmm.org (consulté le )
- Denis Cosnard, « Les derniers secrets du « dépôt », la prison oubliée du centre de Paris », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Johanna Lehr, « « La moitié des dossiers de spoliation de biens juifs en France reste à ce jour non instruite » », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Johanna Lehr, « « L’absence de soutien à la recherche sur la Shoah en France paraît difficilement compréhensible » », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Une historienne estime que la France ne soutient pas assez la recherche sur la Shoah », (consulté le )
- « La Thora Dans La Cité – Le Bord de l'Eau » (consulté le )
- De l'école au maquis ; la résistance juive en France - Johanna Lehr - Vendemiaire - Grand format - Librairie Gallimard PARIS (lire en ligne)
- « Au nom de la loi - Connaissances - GALLIMARD - Site Gallimard », sur www.gallimard.fr (consulté le )
Liens externes
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