Jean Mone
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Jean Mone, Jehan Mone ou Jean Money, est un sculpteur lorrain, né à Metz vers 1490, et mort à Malines vers 1548.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean Mone est le fils de Jehan Mone, ou Money, mort en 1498 d'après Paul Saintenoy, et de Poissante de Bongard.
Il a été un des sculpteurs de la cour de l'empereur Charles Quint en Flandre où il a contribué à introduire le style de la Renaissance italienne.
Jean Mone est à Aix-en-Provence entre 1512 et 1513 où il réalise des sculptures pour la façade de la cathédrale Saint-Sauveur. Entre 1517 et 1519, il est à Barcelone où, avec le sculpteur Bartolomé Ordóñez, il sculpte un écran de chœur dans la cathédrale Sainte-Croix et de Sainte Eulalie. Il se rend ensuite en Italie.
En 1521, Jean Mone est à Anvers où il fait la connaissance d'artistes dont Albrecht Dürer qui note dans son journal qu'il a fait son portrait. Il a alors passé le reste de sa vie en Flandre. Après la mort de Maximilien Ier, en 1519, le nouvel empereur Charles Quint s'intéresse à l'art de la Renaissance qu'il avait vu en Italie et en France. Il cherche à faire venir des artistes étrangers à sa cour de Malines. En 1522, Jean Mone est nommé sculpteur de la cour, en 1524 il est artiste de l'Empereur. En 1533, il porte le titre de « maître artiste de l'Empereur ». Il est fixé à Malines à partir de 1536.
Il réalise une série de commandes, surtout des tombeaux. Il a sculpté en 1528 le tombeau du cardinal-archevêque de Tolède Guillaume de Croÿ, mort en 1521, qui se trouvait à l'origine dans l'église des Célestins d'Heverlee avant son transfert dans l'église des Capucins d'Enghein.
En 1533, il a réalisé un retable en albâtre représentant les sept Sacrements dans la chapelle Trazegnies de l'église Saint-Martin ou Notre-Dame de Hal.
En 1536, Louis van Bodeghem, architecte de la Maison du roi, vient à Malines pour évaluer un retable d'autel commandée par les exécuteurs testamentaires de Philippe le Beau pour orner le maître autel de la chapelle de la Cour à Bruxelles représentant la Passion du Christ et les Évangélistes. Il est jugé insuffisant en . Un nouveau maître autel est commandé. Entre 1538 et 1541, il a sculpté le retable de la Passion du Christ qui se trouvait à l'origine dans la chapelle de la Cour à Bruxelles, avant d'être donné en 1610 à l'abbaye de la Cambre. Il se trouve aujourd'hui dans la chapelle Maes de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles[1].
Il a réalisé en 1540 le tombeau d'Antoine de Lalaing et de sa femme, Isabeau de Culemburg, se trouvant dans l'église Sainte-Catherine de Hoogstraten[2],[3].
Par jugement du grand conseil de Malines des 14 et 24 mai 1539, Jean Mone a obtenu de Charles Quint la seigneurie de Luttange que ce dernier avait confisquée à un seigneur de la maison de Gournay qui avait combattu pour le roi de France François Ier[4],[5].
En 1539, il hérite d'une fortune importante au décès d'une parente lorraine[6].
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Retable en albâtre de la basilique Saint-Martin de Halle
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Retable représentant des scènes de la Passion dans la chapelle Maes de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles
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Lithographie par Louis Haghe du tombeau d'Antoine de Lalaing et d'Elisabeth de Culembourg dans l'église Sainte-Catherine de Hoogstraten
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Région Bruxelles capitale. Inventaire du patrimoine mobilier : retable de la Passion
- C. Lemaire, « Projet de funérailles pour un chevalier de la Toison d'Or: Antoine de Lalaing (1480-1540). Jan Mone et le tombeau de Lalaing et d'Isabeau de Culemburg dans l'église Sainte-Catherine de Hoogstraten », Revue belge d'archéologie et d'histore de l'art, no 75, , p. 93-116
- Pop Sciences université de Lyon : Le gisant d'Antoine de Lalaing, ou le miroir funéraire de son existence
- François Perrin de Dommartin, « Luttange », dans Le Héraut de Lorraine, Nancy, A. Crépin-Leblond imprimeur-éditeur, (lire en ligne), p. 89
- Bibliographie nationale 1866, p. col. 100
- Bibliographie nationale 1866, p. col. 101
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Hymans, « Mone (Jean) », dans Biographie Nationale, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, t. 15 Moens-Noyer, Bruxelles, Bruylant-Christophe & Cie imprimeurs-éditeurs, (lire en ligne), col. 100-102
- Paul Saintenoy, « Le statuaire Jan Mone. Jehan Money maître artiste de Charles Quint. Sa vie, ses œuvres », Mémoires de l'Académie royale de Belgique. Classe des Beaux-Arts, Académie royale de Belgique, 2e série, t. II, , p. 3-81 (lire en ligne) et 18 planches
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Art lorrain : Jean Mone
- Britannica : Jean Mone
- Agorha ! Jean Mône