Jean Humbert-Droz

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Jean Humbert-Droz
Fonctions
Conseiller national suisse
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Conseiller d'État de Neuchâtel
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique

Jean Humbert-Droz, né le à La Chaux-de-Fonds et décédé le à Neuchâtel, est une personnalité politique suisse, membre du Parti libéral.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Humbert-Droz est né le 6 novembre 1899 à La Chaux-de-Fonds[1]. Il est le fils de Jean-Henri Humbert-Droz (1859-1935), un fabricant de boîtes de montres et député libéral au Grand Conseil du canton de Neuchâtel, et d'Adèle Duvoisin[1],[2].

Il effectue sa scolarité à La Chaux-de-Fonds[3]. Protestant, il fait partie de l'Union chrétienne de La Chaux-de-Fonds[4]. Après la fin de sa scolarité, il reprend avec son frère l'entreprise de son père[1],[3]. Il est nommé délégué de la Chambre suisse de l'horlogerie et y représentera plus tard le canton lorsqu'il sera conseiller d'État[1],[5]. Il est membre du comité de la Fondation du Laboratoire suisse de recherche horlogère[1].

Membre du Parti libéral, il milite d'abord d'abord chez les Jeunes Libéraux de La Chaux-de-Fonds[6]. Il est élu au Conseil général, le législatif, de La Chaux-de-Fonds en 1921 et y est un temps le chef du groupe libéral[1],[6]. En 1932, il quitte cet organe avec l'intention de se consacrer à son entreprise dans un contexte de crise économique[3].

Lors de la mort du Conseil d'État libéral Alfred Clottu, son parti le choisit toutefois, le 12 octobre 1933, comme candidat pour lui succéder[3],[6]. Le Parti radical-démocratique et le Parti progressiste national soutiennent également sa candidature[6]. Le 12 novembre 1933, il est élu au Conseil d'État, l'exécutif du canton de Neuchâtel, battant le candidat socialiste Ernest-Paul Graber par 14'374 voix contre 12'790[1],[3]. Il l'emporte dans toutes les communes du canton, sauf dans les deux villes horlogères de La Chaux-de-Fonds et du Locle, et dans les villages de Brot-Dessous, Buttes, Fleurier, Fontainemelon, Les Hauts-Geneveys et Saint-Sulpice[7].

Il entre en fonction au Conseil d'État le 15 décembre 1933 et y reste jusqu'à son décès en 1953[1],[3]. Lors de son arrivée au Conseil d'État, il est nommé à la tête du Département de l'industrie et militaire en pleine crise économique, alors que le canton compte 11'500 chômeurs[1],[3]. C'est pendant son mandat que sont approuvées différentes lois encadrant la vie économique: allocations familiales, congés payés, fermeture des magasins ou office économique neuchâtelois[3]. Il fait également adopter une loi sur les contrats collectifs, mais elle est annulée par le Tribunal fédéral[8]. Dans le domaine de l'assurance contre le chômage, il soutient la liberté pour les employeurs et les employés de choisir la caisse de leur choix[6]. Favorable à un libéralisme social, il veille toutefois à ce que la place de l'État dans l'économie reste restreinte[3],[9]. En 1942, il change de département et passe à la tête du Département des cultes[1]. C'est sous son égide qu'a lieu la réunion des deux églises réformées neuchâteloises, l'Église nationale et l'Église indépendante, en 1943[1]. En 1952, il annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat lors des élections cantonales de 1953[9]. Pendant les vingt ans qu'il passe au Conseil d'État, il a l'occasion de le présider à quatre reprises[5].

Il assume un temps la vice-présidence du Parti libéral neuchâtelois et est également actif politiquement au niveau national[3]. Il est ainsi président du Parti libéral et, de 1940 à 1946, conseiller national, où il succède à Marcel-René Krügel[1],[3]. Il renonce à son mandat de Conseiller national en 1946 afin de pouvoir se concentrer sur son travail de conseiller d'État[8]. Il préside également la commission de surveillance de l'orphelinat Borel à Neuchâtel[4].

Il meurt le 11 mars 1953 à Neuchâtel des suites d'une angine de poitrine[3]. Il est enterré le 14 mars dans la même ville en présence de nombreuses personnalités, dont le conseiller fédéral Max Petitpierre[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Isabelle Jeannin-Jaquet, « Humbert-Droz, Jean », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
  2. « Mort de M. Jean Humbert père », La Suisse libérale,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k et l « Le conseiller d'État Jean Humbert est mort subitement hier après-midi », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  4. a b et c « Les obsèques du conseiller d'État Jean Humbert », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  5. a et b Jean-Marie Nussbaum, « Les obsèques du conseiller d'État Humbert », L'Impartial,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  6. a b c d et e Gustave Neuhaus, « Jean Humbert - Conseiller d'État », La Suisse libérale,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  7. « M. Jean Humbert est élu conseiller d'État par 14'374 voix », Feuille d'avis de Neuchâtel,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  8. a et b C. B., « Décès du conseiller d'État Jean Humbert », Journal de Genève,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  9. a et b « Mort subite à Neuchâtel du conseiller d'État Jean Humbert, à l'âge de 63 ans », L'Impartial,‎ , p. 12 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]