Hôtel de Lesdiguières (Paris)

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Hôtel de Lesdiguières
Hôtel de Lesdiguières en 1737 sur plan Turgot
Présentation
Type
Destination initiale
Hôtel particulier
Destination actuelle
Détruit en 1877 pour le percement du boulevard Henri IV
Style
Construction
1580 puis 1740
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Coordonnées
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Localisation sur la carte du 4e arrondissement de Paris
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L'hôtel de Lesdiguières est un hôtel particulier parisien détruit en 1877, qui se situait à l'angle des rues de la Cerisaie et de Lesdiguières. Ses jardins s'étendaient avant leur aliénation vers 1740 entre la rue Castex et la rue de Lesdighières jusqu'à la rue Saint-Antoine (n° 11 à 15).

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel est construit en 1580-1587 pour le financier Zamet, une des créatures de Catherine de Médicis, puis acquis en 1614 par le connétable François de Bonne de Lesdiguières.

Parmi les personnalités ayant habité cet hôtel, on compte le cardinal de Retz qui y recevait madame de Sévigné, Pierre Corneille, Molière.

À la mort d'Alphonse Blanchefort de Créqui duc de Lesdiguières, l'hôtel revint en 1712 par droit de succession au Maréchal de Villeroy. L'hôtel fut somptueusement garni de meubles du roi pour accueillir Pierre le Grand et sa suite[1]. Le tsar Pierre le Grand est reçu en 1717. Le , Louis XV, âgé de sept ans, y rendit visite au tsar[2]. Une plaque sur l'immeuble du 10 rue de Lesdiguières rappelle cette rencontre.

Un projet d'aménagement de l'hôtel réalisé par Robert de Cotte en 1717 est abandonné. Après la mort du Maréchal en 1730, son petit-fils abandonne en 1735 l'hôtel qui est reconstruit plus petit. Le reste de la propriété avec le jardin est vendu à des lotisseurs. L'allée du jardin le long du petit arsenal est transformée en passage de la rue de la Cerisaie à la rue Saint-Antoine. Des maisons sont construites le long de ce passage ouvert à la circulation en 1765 qui devient la rue de Lesdiguières et l'autre partie du jardin est acquise par le couvent de la Visitation-Sainte-Marie[3].

Le conseiller d'État Drouyn de Vandeuil acquiert en 1776 l'hôtel qui est en partie occupé dans les années 1850 par un pensionnat de jeunes filles avant sa destruction en 1877 lors du percement du boulevard Henri IV[4].

Description[modifier | modifier le code]

L'hôtel dont le corps de logis était orienté Est-Ouest et son jardin sont installés sur un grand terrain. On accèdait dans la cour d'honneur par une entrée sur la rue de la Cerisaie encadrée par deux terrasses. Un long bâtiment abritant une galerie, dont le revers sur le jardin est agrémenté d'une terrasse était situé au fond de la cour d'honneur. Un bâtiment à gauche de la cour abritait les communs, les écuries et la basse-cour. Le jardin était renommé pour la beauté de ses parterres et ses treillages le long des murs. Les plans font apparaître peu de modifications entre 1680 et 1717 sauf la transforamtion d'une petite cour à l'est en parterre et l'ensemble paraît encore inchangé en 1737 sur le plan de Turgot. La grande cour d'honneur et les bâtiments qui l'entouraient seront supprimés vers 1740 avec le jardin. Seuls subsisteront les bâtiments à l'angle de la rue Lesdiguières et de la rue de la Cerisaie peut-être remaniés. D'après les dessins et photos des années précédant sa destruction en 1877, son architecture semble cependant dater plutôt du début du XVIIe siècle, donc de l'acquisition par Lesdiguières, que de 1740[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Saint-Simon, Mémoires, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1986, t. VI, p. 352.
  2. Saint-Simon, op. cit., p. 355.
  3. Lefeuve, Charles, Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison Tome 2, Paris, C. Reinwald, , 515 p. (lire en ligne), p. 312-317
  4. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, eptemnbre 2010, 638 p. (ISBN 978-2-84096-683-8), p. 243
  5. « Différents plans relatifs à l'hôtel de Lesdiguières », sur bnf.fr