Frédéric-Albert Winsor

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Frédéric-Albert Winsor
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Winsor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Frederick Albert Winsor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Frédéric Albert Winsor (1763 à Brunswick, principauté de Brunswick-Wolfenbüttel - à Paris) est un inventeur allemand, l'un des pionniers du gaz d'éclairage au Royaume-Uni et en France.

En Allemagne[modifier | modifier le code]

En 1801, en Allemagne, Frédéric-Albert Winsor, qui avait traduit en allemand et en anglais le rapport de Philippe Lebon à l'Institut de France à propos du gaz d'éclairage, publie sur ce sujet, à Brunswick, un essai en trois langues qu'il dédie à SAS le duc régnant, qui avait été témoin avec toute sa cour de ses expériences sur l'éclairage produit par la distillation des bois de chêne et de sapin.

En Angleterre[modifier | modifier le code]

La même année, il vient à Londres faire des expériences, en public, au Lyceum Theatre[1]. Il devient alors l'un des acteurs principaux dans l'avènement du gaz de houille comme gaz d'éclairage, d'abord en Angleterre, plus tard en France.

En 1807, les défauts du gaz de houille sont multiples. Bien plus que le potentiel explosif des gaz, la dangerosité du monoxyde de carbone (CO), le premier d'entre tous les problèmes est l’odeur insupportable, due pour l’essentiel au sulfure d'hydrogène (H2S).

Winsor à force d'argumentation et de pieux mensonges[2], réussit à convaincre l'administration londonienne de l’innocuité du gaz d'éclairage.

Le point de départ de cette nouvelle industrie est probablement, en 1804, la publication que fait Winsor à Londres, du prospectus d'une compagnie nationale pour la lumière et la chaleur, et dans lequel il promet à ceux qui déposent cent francs, un revenu annuel d'au moins 14250 fr. et qui peut, probablement, dépasser dix fois cette somme[1].

En 1805 plusieurs fabriques de Birmingham, sont éclairées au gaz par Frédéric-Albert Winsor et par son concurrent l'inventeur William Murdoch. À cette époque aussi, des appareils existent qui donnent des résultats assez satisfaisants[1].

En 1812, Winsor fonde la Gas Light and Coke Company (aussi connue sous le nom de Westminster Gas Light and Coke Company) qui produit du gaz et du coke. Elle était située sur la Horseferry Road dans le quartier londonien de Westminster. De celle-ci descend l'actuelle British Gas plc[3]. La société constituée par charte royale le , sous le sceau du roi George III du Royaume-Uni est la première à fournir Londres en gaz de charbon. Elle était régi par une "Cour d'administrateurs", qui se réunit pour la première fois le . La capitalisation initiale est d'un million de livres (environ £ 9 milliards aux prix de 2005), en 80 000 parts[4].

La première usine à gaz est réalisée par Friedrich Accum sur Curtain Road à Londres pour compte de la Gas Light and Coke Company.

En France[modifier | modifier le code]

En 1816, La compagnie Winsor arrive à Paris. Les premières réalisation, le passage des Panoramas, l'éclairage du Luxembourg et le pourtour de l'Odéon suscitent dans la population parisienne autant d'approbation que de désapprobation, d'enthousiasme que de peurs, notamment quant au risque d'explosion des gazomètres[5],[6].

Winsor abandonne l'entreprise qui s'avère désastreuse et elle est reprise par un certain Pauwels[7]: la Compagnie française, comme elle est nommée prend son siège, faubourg Poissonnière et fonctionne jusqu'en 1833, époque où elle est supprimée.

Louis XVIII, désireux de rattacher à son règne quelques grandes innovations, et voyant en France la décadence d'une industrie qui fleurit en Angleterre, investit personnellement dans une autre entreprise qui prend le titre de Compagnie royale d'éclairage par le gaz. Par la suite, en 1822, Louis XVIII ordonne qu'on vende l'établissement, et les acquéreurs[8] lui conservent son premier nom.

Une troisième société, la Société anglaise, détenue par des Anglais est autorisée. Trois sociétés sont ainsi en concurrence pour l'éclairage de Paris.

Winsor meurt en 1830 à Paris et est enterré au cimetière du Père-Lachaise, dans la division 37[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Désiré Magnier, Nouveau manuel complet de l'éclairage au gaz, ou Traité élémentaire et pratique à l'usage des ingénieurs, directeurs, etc. Librairie encyclopédique de Roret, 1849 (Livre numérique Google)
  2. « Le gaz, disait Winsor, est un calmant très-doux, un remède efficace contre les irritations de poitrine : aussi les médecins habiles, ajoutait-il, ont recommandé d'en mettre dans des vessies, sous le chevet des personnes affectées de maladies pulmonaires, afin que, transpirant peu à peu de son enveloppe, il se mêle à l'air que respire le malade et en corrige la trop grande vivacité. » Puis, se laissant entraîner sur cette pente, il reprenait : « Dans le foyer même de l'exploitation, l'air, au lieu d'être infecté d'une fumée nuisible, ne contient que des atomes de goudron et d'huile en vapeurs, d'acide acétique et d'ammoniaque. Or, on sait que chacune de ces substances est un anti-septique. L'eau goudronnée s'emploie comme un médicament intérieur ; les huiles essentielles sont aussi utiles qu'agréables à respirer ; l'acide acétique ou le vinaigre est un anti-putride, et l'ammoniaque est, comme l'hydrogène, un puissant sédatif. » Et il terminait en disant qu'il serait à souhaiter que les vaisseaux qui entreprennent des voyages de long cours emportassent quelques tonneaux des résidus de la fabrication du gaz, comme précaution hygiénique. Dans Magnier
  3. British Gas Academy
  4. Prce index, HM Treasury
  5. Jean Emmanuel Charles Nodier, Amédée Pichot, Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel] Livre numérique Google
  6. Jean-Baptiste Fressoz, « Gaz, gazomètres, expertises et controverses. Londres, Paris, 1815-1860 ».
  7. L. Pauwels. Mémoire de M. Pauwels fils aîné, directeur gérant de la Compagnie française d'éclairage par le gaz, en réponse aux rapports faits sur sa gestion (https://books.google.com/books?id=2P1CAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP2#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google)
  8. Le fils de Jean-Antoine Chaptal aidé par son ami Jean-Pierre-Joseph d'Arcet. Denis Varaschin (dir.), Risques et prises de risques dans les sociétés industrielles, Bruxelles, PIE Peter Lang, , 218 p. (ISBN 978-90-5201-345-9, SUDOC 119065916, lire en ligne).
  9. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père-Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 786

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]