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Fontaine de la Croix-du-Trahoir

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Croix du Trahoir
La fontaine de nos jours

La fontaine de la Croix du Trahoir se situe au carrefour de la Rue de l'Arbre-Sec et de la rue Saint-Honoré (à hauteur du no 111), dans le du 1er arrondissement. Elle est inscrite au titre des monuments historiques[1].

La place de la croix du Trahoir

Ce carrefour se situait au croisement des principales voies nord-sud et est-ouest d'entrée dans Paris. Pendant plusieurs siècles, il a été un des carrefours les plus animés de Paris

Il doit son nom Trahoir, anciennement tiroir, à ce que l'on tirait les étoffes sur la place[2].

Des exécutions capitales y ont eu lieu jusqu'en 1698. Notamment les faux monnayeurs, avec l'argumentation que la maison où l'on fabriquait la monnaie était toute proche[2]. Des luthériens y ont aussi été brûlés vifs le [2].

La place a été utilisée jusqu'en 1739 pour couper les oreilles des serviteurs indélicats[3].

Elle comportait une roue de supplice pour servir d'exemple aux passants et une potence, parfois assimilée à l'« Arbre sec »[3]. C'est toutefois une erreur, car l'Arbre sec est un arbre mythique des récits de Marco Polo, parfois assimilé au Chêne de Mambré de l'Ancien Testament.

La place comportait une croix d'origine très ancienne pour favoriser les dernières prières des condamnés. Elle a été détruite en 1789[2]. Son soubassement en pierre avec des degrés servait d'étal à des bouchers et marchands de légumes[3].

Une station de chaises à porteurs a été créée en 1639. C'est là qu'a lieu l'arrestation de Pierre Broussel, conseiller au parlement de Paris, surnommé "le père du peuple", le . C'est un épisode marquant du début de la Fronde. Ce carrefour sera aussi le centre d'une répression sanglante, puis des barricades élevées jusqu'à la libération du conseiller. C'est la journée des barricades du [4].

La fontaine de la croix du Trahoir

La première fontaine de la Croix-du-Trahoir a été construite par Jean Goujon à l'initiative de François Ier en 1529. Elle a été reconstruite en 1606 puis déplacée de quelques mètres en 1636 pour améliorer la circulation dans la rue Saint-Honoré. Jacques-Germain Soufflot, chargé de la rebâtir en 1775, hérita d'une fontaine en très mauvais état. Il l'inscrivit dans un édifice polygonal situé à l'intersection des rues de l'Arbre-Sec et Saint-Honoré et confia à Boizot la sculpture de la nymphe qui apparaît rue Saint-Honoré[3]. Un mascaron permet à l'eau de la fontaine de s'écouler.

La fontaine porte l'inscription suivante :

LUDOVICUS XVI
ANNO PRIMO REGNI
UTILITATI PUBLICÆ
CONSULENS CASTELLUM
AQUARUM ARCUS JULI
VETUSTATE COLLAPSUM
FUDAMENTIS REÆDI-
-FICARI ET MELIORE CULTU
ORNARI JUSSIT.
CAROL. CLAUD. D'ANGIVILLER. COM
REGIS ÆDIFICIIS PROEP
Louis XVI,
la première année de son règne,
ordonne que le bien public
du château d'eau de l'arc de Julien,
effondré par la vétusté,
soit complètement réédifié
avec plus d'élégance
par Charles Claude d'Angiviller[5]
directeur des Bâtiments du Roi.

Bibliographie

  • Marie-Hélène Levadé et Hugues Marcouyeau, Les fontaines de Paris : l'eau pour le plaisir - Paris, 2008 - (ISBN 9782915345056)
  • Daniel Rabreau, Paris et ses fontaines - Paris, 1997 - (ISBN 9782905118806)

Notes

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