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Débordement de la guerre du Tigré

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Guerre du Tigré

Informations générales
Date 28 décembre 2020 – 2 novembre 2022
Lieu Région du Tigré, Éthiopie
Érythrée
Soudan
Changements territoriaux retrait du Front de libération du peuple du Tigré dans la région du Tigré
Capture de plusieurs villages disputé par le Soudan à la frontière éthiopienne
Belligérants
Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie

Drapeau de l'Érythrée Érythrée


Soutenues par :
Somalie
FUFFCE

Soutenues par :
Opposition politique érythréenne (allégeance)


Drapeau du Soudan Soudan


Union africaine
Forces en présence
Forces de défense nationale éthiopiennes
Forces de Défense Érythréenne
Agence National d'Intelligence et de sécurité somalienne
Milices Amhara
Milices Afars
Forces de Défense Tigréenne
Armée de Libération Oromo
Jihad islamique érythréen
Front de libération de l'Érythrée
Soutenues par :
Forces armées soudanaises

Les débordements de la guerre du Tigré ont eu un impact sur d'autres pays de la région environnante, en particulier au Soudan[1]. Ces débordements ont causé principalement la traversé de réfugiés éthiopiens, dont plus de 50 000 par la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan[2]. Il y a également eu des affrontements frontaliers, principalement entre les Forces armées soudanaises et les milices éthiopiennes, mais le gouvernement soudanais a également affirmé que des embuscades tendues par la Force de défense nationale éthiopienne avaient eu lieu[3]. La plupart des combats se sont concentrés dans le district d'Al Fushqa, une plaine fertile revendiquée à la fois par le Soudan et l'Éthiopie.

Chronologie

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Camp de réfugiés Tigréens au Soudan.

Le , le Soudan déclare avoir repris 11 villages capturés par les milices éthiopiennes[4]. Les combats dans la ville de Lilli après l'attaque des forces amharas ont déplacé 1 000 agriculteurs[4]. Le , le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Omer Ismail, annonce lors d'une conférence de presse que les forces armées soudanaises avaient repris les territoires contestés restants du district d'al-Fashqa, qui était auparavant occupé par des agriculteurs amharas[5].

Un travailleur de l'USAID dans un camp de réfugiés soudanais

Le , le Soudan envoie des renforts à la frontière éthiopienne[6]. Le lendemain, le Soudan arrête 45 combattants du TPLF qui sont passés au Soudan[7]. Le , des milices Amhara d'Éthiopie ont enlevé et tué un nombre indéterminé d'éleveurs soudanais[8]. Le , le Soudan déclare avoir repoussé deux attaques depuis l'Éthiopie et capturé un soldat éthiopien[9]. Le , l'Éthiopie construit une clôture pour empêcher les réfugiés de passer au Soudan[10].

Le , les forces éthiopiennes progressent de 5 km en territoire soudanais, tuant six civils[11]. Le , un hélicoptère soudanais Mil Mi-24 s'écrase près de la frontière éthiopienne[12]. Le même jour un avion militaire éthiopien franchit la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan[13]. L'armée soudanaise capture neuf camps militaires éthiopien[14]. Le , Une attaque transfrontalière par une milice éthiopienne tue deux bergers à Gallabat. Les assaillants ont volé 250 moutons lors de l'attaque[15].

Le , un groupe de miliciens éthiopiens a attaqué en territoire soudanais à cinq kilomètres de la frontière, détruisant une voiture et blessant un agriculteur, l'attaque a déplacé 25 personnes[16]. Le , L'Éthiopie a tiré des obus de mortier sur une patrouille soudanaise, obligeant le Soudan à répliquer par ses propres tirs de mortier dans l'est de la province d'Al-Gadaref[17]. Le 28 janvier, l'Éthiopie a commencé à déployer de l'artillerie, des chars et des systèmes antiaériens à la frontière avec le Soudan[18]. Le 30 janvier, des milices éthiopiennes ont enlevé 3 marchands dans la région de Basindah, obligeant le Soudan à déployer des renforts militaires dans la région[19].

Le , le Soudan déclare que des soldats éthiopiens sont entrés sur son territoire. Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré que le Soudan avait pillé et déplacé des citoyens éthiopiens depuis le 6 novembre 2020 et que l'armée soudanaise devrait évacuer la zone qu'elle a occupée de force. L'Éthiopie a également accusé le Soudan d'avoir pénétré sur son territoire[20]. Le , le Ministère des affaires étrangères a affirmé que les forces érythréennes étaient entrées dans la région d'al-Fashaga avec les forces éthiopiennes. Quatre jours plus tard, le 24 février, l'Érythrée a nié l'implication de ses forces dans les tensions aux frontières soudano-éthiopiennes. Déclarant qu'il souhaitait une solution pacifique au conflit et que son gouvernement comprend la position du Soudan concernant son droit d'étendre sa souveraineté sur son territoire[21].

Le , l'Éthiopie demande au Soudan de retirer ses troupes de la zone frontalière contestée avant le début des pourparlers de paix. La porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti, a déclaré que l'Éthiopie ne voulait plus entrer en conflit avec le Soudan. Elle a également déclaré que l'Éthiopie souhaitait revenir au compromis de 2008 qui permettrait aux troupes et aux civils éthiopiens d'entrer dans la région sans être dérangés. Enfin Mufti a déclaré qu'il y avait un tiers qui a poussé le Soudan à entrer en conflit avec l’Éthiopie[22]. Le même jour, le Soudan a déclaré qu'il ne retirerait pas ses troupes de la région frontalière et a déclaré que le déploiement de l'armée soudanaise sur la bande frontalière avec l'Éthiopie était une décision définitive et irréversible[23].

Le , l'armée soudanaise a continué de pousser dans le dernier bastion éthiopien de Bereket dans la région frontalière contestée d'al-Fashaga contre les forces présentes soutenues par l'Éthiopie. Entre-temps, le Soudan a affirmé que les forces érythréennes aidaient les Éthiopiens[24].

Le , le Soudan ferme le poste frontière de Gallabat - Metemma avec l'Éthiopie, deux jours après que des miliciens éthiopiens ont attaqué des douaniers soudanais en présence de l'armée éthiopienne[25]. Le , Walid Ahmad al-Sajjan, commandant de la cinquième brigade des forces armées soudanaises à Umm Barakit, déclare que l'armée soudanaise avait repris 95 % de la région contestée d'al-Fashaga à l'Éthiopie[26]. Le , le Soudan libère 61 soldats éthiopiens qu'il avait capturés et les a remis au gouvernement éthiopien par le poste frontière de Gallabat[27].

Le , Trois enfants Peuls sont enlevés par des milices éthiopiennes dans une zone proche de Gallabat et Metemma[28]. Le capitaine soudanais Bahaa El-Din Youssef, commandant de la région militaire de Gallabat, a ensuite été capturé alors qu'il poursuivait la milice à l'origine de l'enlèvement. Le lendemain, le Soudan a de nouveau fermé le poste frontière de Gallabat[29].

Le , l'armée soudanaise a déclaré que les forces éthiopiennes avaient tenté de s'emparer de la région d'Umm Barakit un jour plus tôt, mais avaient été contraintes de se retirer après une confrontation[30].

Le , au moins 20 soldats soudanais ont été tués dans une embuscade tendue par les forces éthiopiennes près de la frontière[31].

Autres localisation de débordements

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En Éthiopie, de nombreux combats ont eu lieu en dehors de la région du Tigré. Par exemple, de violents combats ont eu lieu dans la région Afar[32]. Le conflit oromo et la deuxième insurrection en Ogaden ont également été soutenus par le TPLF[33].

L'Érythrée, malgré son passé de relations hostile avec l'Éthiopie, se bat dans la région du Tigré aux côtés des forces éthiopiennes. L'Érythrée occupe actuellement un territoire au Tigré[34],[35].

Soudan du sud

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Le , les allégations selon lesquelles le Soudan du Sud offrait refuge à Debretsion ont conduit l'ambassadeur d'Éthiopie au Soudan du Sud à retourner brusquement en Éthiopie, et les diplomates sud-soudanais en Éthiopie auraient eu 72 heures pour quitter le pays[36].

Le 7 décembre 2020, de violents combats ont éclaté entre la Mission de l'Union africaine en Somalie et les troupes éthiopiennes dans le district d'Halgan, en Somalie, lorsque les troupes éthiopiennes ont tenté de désarmer les troupes tigréennes dans leurs rangs. Au total, 21 soldats éthiopiens d'origine tigréenne et 20 autres soldats éthiopiens ont été tués dans la mutinerie militaire interne[37].

Tout au long de la guerre du Tigré, plus de 60 000 réfugiés éthiopiens ont fui vers le Soudan[38][Passage à actualiser]. Les Nations Unies gèrent plusieurs camps de réfugiés au Soudan, notamment des camps à Um Rakuba, Tunaydbah et Hamdayet[39],[40]. Les réfugiés sont en grande partie Tigréens et Amharas[41].

Notes et références

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  1. (en) Khalid Abdelaziz, Ali Mirghani, Nafisa Eltahir, « Analysis-Spillover from Tigray conflict adds to pressure on Sudan », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « 'I Have Lost Everything': Ethiopian Refugees Flee For Their Lives », NPR.org (consulté le )
  3. (en) « Sudan regains full control of border with Ethiopia: Ministry », www.aljazeera.com (consulté le )
  4. a et b (en) « Situation Report EEPA Horn no 39. – 28 December », Europe Extername Programme with Africa, .
  5. (en) « Sudan declares full control of border territory settled by Ethiopians », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Situation Report EEPA Horn no. 44 – 3 January », European External Programme with Africa, (consulté le ).
  7. (en) « Situation Report EEPA Horn no. 45 – 4 January 2021 » [PDF], Europe External Programme with Africa, (consulté le ).
  8. (en) « Situation Report EEPA Horn No. 46 – 5 January » [PDF], European External Programme with Africa, (consulté le ).
  9. « Situation Report EEPA Horn No. 48 – 07 January », European External Programme with Africa, (consulté le ).
  10. (en) « Situation Report EEPA Horn no. 51 – 10 January » [PDF], European External Programme with Africa, (consulté le ).
  11. (en) « Situation report EEPA Horn no 54 – 13 January » [PDF], European External Programme with Africa, (consulté le ).
  12. (en) « Sudanese military helicopter crashes near Ethiopian border », AP NEWS, (consulté le ).
  13. (en) Reuters Staff, « Sudan says Ethiopian military aircraft crossed border », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en-GB) « Envoy: Sudan army seized 9 Ethiopia camps », Middle East Monitor, (consulté le ).
  15. (ar) « هجوم اثيوبي جديد يقود إلى استشهاد رعاة سودانيين بمحلية القلابات الشرقية », اخبار السودان,‎ (consulté le ).
  16. (ar) الانتباهة, « توغل مليشيات إثيوبية بعمق 5 كيلومترات داخل الفشقة الكبرى وإصابة مزارع », اخبار السودان,‎ (consulté le ).
  17. Abdel-Raheem, « Sudanese patrol shelled by Ethiopian forces: Report », Agence Anadolu, (consulté le ).
  18. (en) « Ethiopia Moves Artillery to Sudanese Border After Deadly Clashes », Bloomberg.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (ar) « السودان ينشر تعزيزات عسكرية في الحدود الشرقية بعد اختطاف مليشيات إثيوبية لـ 3 تجار – سودان تربيون », sudantribune.net (consulté le ).
  20. (en) Reuters Staff, « Sudan says Ethiopian forces crossed border, raising tensions », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (ar) « إريتريا تتبرأ من التورط في المناوشات الحدودية بين السودان وأثيوبيا – سودان تربيون », Sudan Tribune (consulté le ).
  22. (en) « Ethiopia tells Sudan to pull back from borders before talks », Arab News, (consulté le ).
  23. « Sudan says will not withdraw from disputed area », Agence Anadolu,‎ (lire en ligne).
  24. (en) « Sudan army pushes to control disputed area with Ethiopia », Agence Anadolu, .
  25. « Sudan closes Gallabat border crossing after Ethiopian militiamen's attack », Sudan Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (ar) « السودان: استرداد 95% من أراضي الفشقة الحدودية مع إثيوبيا », Al Arabiya,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) Barham Abdelmoneim, « Sudan hands over 61 captive soldiers to Ethiopia », Anadolu Agency,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (en) « Sudanese children abducted near Ethiopian border », Sudan Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (ar) « مليشيا اثيوبية تقتاد قائد عسكري سوداني والسلطات تغلق معبر القلابات الحدودي – سودان تربيون », Sudan Tribune,‎ (consulté le )
  30. (en) Khalid Abdelaziz, « Sudan says it repelled attempted incursion by Ethiopian forces », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. (en) « At least 20 Sudan troops dead after clash on Ethiopia border », .
  32. (en) « Fresh fighting in Ethiopia's Afar as army mounts 'offensive' », France 24, (consulté le ).
  33. (en) « Nine anti-gov't groups team up as Ethiopia recalls ex-soldiers », www.aljazeera.com (consulté le )
  34. (en) « In Ethiopia's war, Eritrea's army exacted deadly vengeance on old foes », sur Reuters (consulté le )
  35. (en-US) « Former enemies, Ethiopia and Eritrea are fighting on the same side in Tigray war », The Africa Report.com, (consulté le ).
  36. (en) « BREAKING: Ethiopia expels South Sudan diplomats », Sudans Post, (consulté le ).
  37. (en) « Situation Report EEPA Horn No. 18 07 December », Europe External Programme with Africa.
  38. (en) « Caught in the crossfire, Ethiopian minority flees to Sudan », aljazeera.com, (consulté le ).
  39. (en) « UNHCR relocates first Ethiopian refugees to a new site in Sudan », UNHCR, (consulté le ).
  40. (en) « Ethiopia's Tigray Refugee Crisis Explained », unrefugees.org (consulté le ).
  41. (en) Mohiedeen, « More Refugees From Ethiopia Stream Into Sudan », VOA, (consulté le ).