Dolmen du Reclus
Dolmen du Reclus | |
Entrée de l'édifice. | |
Présentation | |
---|---|
Type | Allée couverte |
Période | Néolithique |
Fouille | 1931 |
Protection | Classé MH (1930) |
Caractéristiques | |
Dimensions | 5,30 m x 1,30 m x 1,40 m |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 50′ 26″ nord, 3° 42′ 45″ est |
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Commune | Bannay |
modifier |
Le dolmen du Reclus est une allée couverte, située sur le territoire de la commune de Bannay, dans le département français de la Marne, en Champagne.
Historique
[modifier | modifier le code]L'abbé Pierre Favret restaure le monument en .
Architecture
[modifier | modifier le code]L'allée couverte est décentrée par rapport au tumulus, disposé perpendiculairement à son axe (« en écharpe »). Ses deux extrémités ne sont pas englobées sous le tumulus et sont donc ouvertes sur l'extérieur. À l'entrée du monument, la dalle de couverture en grès est recouverte d'un énorme bloc de meulière. L'allée est délimitée par deux rangées de quatre orthostates, en grès ou en meulière. Elle mesure 5,30 m de longueur sur 1,30 m de largeur et 1,40 m de hauteur. À une date indéterminée, l'allée couverte s'est effondrée latéralement, sous la poussée du tumulus.
Décor intérieur
[modifier | modifier le code]À l'instar des hypogées, l'allée couverte du Reclus comporte une représentation anthropomorphe, quoique d'un style très différent. Au fond du monument, à 4 m de l'entrée, du côté droit, le quatrième pilier, large de 1,30 m, est orné sur le tiers de sa surface d'une représentation sculptée d'un tronc féminin, plus grand que nature (0,90 m de haut). Il s'agit d'une sculpture figurative, dont les seins proéminents, le nombril, le ventre bombé comme celui d'une femme enceinte et le triangle pubien façonné en creux évoquent davantage une Vénus que la « déesse des morts » représentée sur les mégalithes de la culture Seine-Oise-Marne.
L'œuvre a été exécutée avec une grande économie de moyens, au prix d'une certaine dissymétrie, en exploitant les reliefs naturels de la roche, selon une technique déjà en usage à l'époque magdalénienne : l'un des côtés du corps est délimité par le rebord de la dalle, les seins épousent les volumes de la pierre et le sexe est figuré par une cavité naturelle. Curieusement, le rapport de fouilles de l'abbé Favret ne mentionne pas cette représentation.
Le deuxième pilier, à gauche de l'entrée, comporte un relief, peut-être naturel, qui ressemble à une tête de cervidé. Un cas semblable existe à l'intérieur de l'allée couverte de la Ganguille[1].
En appliquant l'hypothèse formulée par le docteur Rozoy, il faut provisoirement conclure que la Vénus du Reclus et la tête de cervidé sont la conséquence d'une violation du monument et de sa réutilisation cultuelle par la culture qui a succédé aux constructeurs de l'allée couverte.
Mobilier funéraire
[modifier | modifier le code]Les fouilles de l'abbé Favret ont permis de découvrir des débris d'ossements humains, des fragments de poterie, un outillage lithique en silex, dont six haches polies qui avaient été déposées contre les parois intérieures des deux premiers supports, de chaque côté de l'entrée. Cette découverte peut être rapprochée des représentations de hache, sculptées sur les parois des hypogées du département[2].
Selon l'abbé Favret, c'est dans l'allée couverte du Reclus, qu'il date de la fin du Néolithique supérieur, et dans les hypogées environnantes, que sont apparues les premières manifestations du culte de la hache, « arme sacrée, protectrice des tombeaux »[3].
Protection
[modifier | modifier le code]L'édifice a été classé monument historique [4] le .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- J.-G. Rozoy, « L'allée couverte de la Ganguille à Saint-Marcel (Ardennes) », Bulletin de la société archéologique de France, vol. 60, nos 9-10, , p. 610-622
- Favret 1935
- Favret 1932
- « Dolmen dit "du Reclus" », notice no PA00078869, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- P.M Favret, « La hache gardienne des tombeaux à l'époque néolithique, en Champagne », Bulletin de la société archéologique champenoise, no Janvier-Décembre, .
- P.M Favret, « L'allée couverte sous tumulus du Reclus », Revue archéologique, vol. V, no Avril-Juin, .