Dais de Charles VII

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Le Dais de Charles VII
Le Dais de Charles VII
Artiste
Sans doute d’après Jacob de Littemont
Date
Vers 1430-1440
Type
Laine et soie
Lieu de création
Dimensions (H × L)
292 × 285 cm
Propriétaire
No d’inventaire
OA 12 281
Localisation
Commentaire
Protection

Le Dais de Charles VII est une tapisserie du XVe siècle découverte en septembre 2008 dans une demeure privée et acquise par le Musée du Louvre en mai 2009.

Acquisition[modifier | modifier le code]

Le dais, ou plus exactement un dosseret, a été acquis par le Musée du Louvre pour un montant total de 5,6 millions d'euros et a rejoint le département des objets d'art grâce au mécénat de la Société des amis du Louvre, qui a apporté 2,8 millions d'euros[1] (avec une participation du Fonds du patrimoine et des fonds propres du Louvre)[2]. Il s'agit d'un objet majeur pour le Louvre mais aussi pour l’histoire de l’art français[3], dont personne ne soupçonnait l’existence avant septembre 2008.

Il s’agit en effet d’une œuvre apparue à cette date dans une demeure privée, et qui était considérée par ses anciens propriétaires comme étant du XIXe siècle. Rapidement informés, par l'antiquaire qui l'avait déniché, les conservateurs du Louvre découvrirent alors ce qui est sans doute le seul dais royal encore conservé, qui plus est dans un état de fraîcheur exceptionnel.

Le dais est exposé au Louvre depuis le , au sein de l'aile Richelieu, au premier étage, salle 6.

Description[modifier | modifier le code]

Un dais, selon le dictionnaire de l’Académie Française, est « un ouvrage de bois ou de tenture fixé sur un châssis, disposé en marque d’honneur au-dessus du maître-autel d’une église, d’un trône, de la place d’un grand personnage, etc. »

Sur un fond rouge vermeil où brille un grand soleil d’or entouré d’une multitude d’astres[Note 2], deux grands anges en vol, aux vêtements fleurdelisés, tiennent une couronne gemmée sommée de fleurs de lys : tout indique que cette tapisserie fut tissée pour un roi de France. L’étude stylistique et historique permet de conclure qu’il s’agit d'un dais de Charles VII. De plus, le soleil d’or entouré de petits soleils sur un fond rouge est en effet emblématique de Charles VII « le Victorieux » (1422-1461).

L’état de conservation exceptionnel du dosseret et son intérêt historique ne sont pas tout. L’œuvre est d’une grande beauté à couper le souffle. L’auteur du carton a été identifié[3] : il s’agit vraisemblablement de Jacob de Littemont, grand maître d'origine flamande du XVe siècle, peintre de Charles VII, auteur notamment de la verrière de l’Annonciation de la cathédrale de Bourges, vers 1450[4].

La restauration de la tapisserie a été confiée à la manufacture royale de tapisseries De Wit[5], à Malines (Mechelen), en Belgique.

Signification[modifier | modifier le code]

Formant un dais, cette tapisserie permettait, lorsque le roi était assis sur son trône, de faire apparaître derrière lui deux anges descendant du ciel pour le couronner, affirmant ainsi l’essence divine de sa royauté[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Arrêté du publié au Journal officiel n°0298 du , page 19783 texte n°36
  2. Les motifs de cet étendard rappellent ceux de la Tapisserie des Cerfs ailés présenté au Musée départemental des antiquités de Rouen.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Société des Amis du Louvre, « Dais pour le trône de Charles VII », sur amisdulouvre.fr (consulté le ).
  2. Ministère de la Culture, « Acquisition d'un dais pour le trône de Charles VII » [PDF], sur culturecommunication.gouv.fr, (consulté le ).
  3. a b et c Didier Rykner, La Tribune de l'Art, vendredi 17 septembre 2010.
  4. RTBF, « Un dais somptueux pour le trône de Charles VII rejoint le Louvre », sur rtbf.be, (consulté le ).
  5. De Wit, « De Wit depuis 1889 : Manufacture Royale de Tapisseries », sur dewit.be (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Élisabeth Antoine, « Une découverte : le dais de Charles VII », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France,‎ , p. 305-309 (lire en ligne).
  • Élisabeth Antoine, « Découverte d'un chef-d'œuvre inconnu : un dais pour le trône de Charles VII », Grande Galerie. Le Journal du Louvre, no 13,‎ , p. 54-61.
  • Monica Stucky-Schürer, « Un couronnement perpétuel » : Charles VII (1403-1461) et la tapisserie du trône du Louvre, Bâle, Swabe Verlag, , 106 p. (ISBN 978-3-7965-3306-8).

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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