DARVO

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DARVO est un acronyme pour « nier, attaquer et inverser la victime et l'agresseur » (en anglais : Deny, Attack, and Reverse Victim and Offender). Il s'agit d'une stratégie de manipulation courante dans le contexte de violences psychologiques[1],[2],[3]. L'agresseur nie que l'abus ait jamais eu lieu, attaque la victime pour avoir tenté de tenir l'agresseur responsable et prétend qu'il est en réalité la victime dans la situation, inversant ainsi la réalité des rôles[1],[3]. Cela implique généralement non seulement de « jouer la victime », mais aussi de blâmer la victime[2].

Origines[modifier | modifier le code]

L'acronyme et l'analyse sur laquelle il est basé sont l'œuvre de la psychologue Jennifer Freyd (en) pour qui la première étape du DARVO, le déni, correspond au gaslighting[1],[3].

Selon elle :

« […] J'ai remarqué que les agresseurs ont tendance à harceler, menacer, et transformer en cauchemar la vie de quiconque essaie de les tenir responsables de leurs propres actions ou leur demande de changer de comportement. Ces attaques, dont le but est d'intimider et d'instiller la peur, se matérialisent sous la forme de menaces d'action en justice, des mises en cause directes et indirectes de la crédibilité des personnes critiques, et ainsi de suite. On essaiera souvent de ridiculiser la personne qui demande des comptes […] [L]'agresseur crée rapidement une impression générale qu'il est injustement attaqué alors que sa victime est, en fait, l'agresseur. Les rôles et responsabilités sont entièrement inversés […] L'agresseur est agressif et la personne qui tenterait de lui faire prendre ses responsabilités est mise sur la défensive[4]. »

Exemples[modifier | modifier le code]

Les exemples allégués de DARVO lors d'événements publics comprennent :

  • Le comportement de R. Kelly lors d'un entretien lié à une procédure pénale à son encontre pour abus sexuels sur mineurs [5]
  • Le comportement de l'ancien président des États-Unis Donald Trump pour se défendre contre les allégations de harcèlement sexuel et nombre d'autres actes répréhensibles[6],[7],[8],[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Jennifer Freyd (en), « II. Violations of Power, Adaptive Blindness and Betrayal Trauma Theory » [archive du ], Freyd Dynamics Lab, Department of Psychology, University of Oregon, (consulté le ).
  2. a et b (en) Sarah Harsey, « Perpetrator Responses to Victim Confrontation: DARVO and Victim Self-Blame », Journal of Aggression, Maltreatment & Trauma (en), vol. 26, no 6,‎ , p. 644–663 (DOI 10.1080/10926771.2017.1320777).
  3. a b et c (en) Manya Wakefield, « How Narcissists Use DARVO to Escape Accountability » [archive du ], Narcissistic Abuse Rehab, (consulté le ).
  4. (en) Jennifer Freyd (en), « II. Violations of power, adaptive blindness, and betrayal trauma theory », Feminism & Psychology, vol. 7, no 1,‎ , p. 22–32 (DOI 10.1177/0959353597071004, S2CID 143672491, lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  5. (en) Cindy Dampier, « R. Kelly's CBS meltdown has a name, says researcher: 'That's DARVO' » [archive du ], Chicago Tribune, (consulté le ).
  6. (en) Louise F. Fitzgerald et Jennifer Freyd (en), « Trump's DARVO defense of harassment accusations » [archive du ], The Boston Globe, (consulté le ).
  7. (en) Jennifer Freyd (en), « What is DARVO? » [archive du ], University of Oregon, (consulté le ).
  8. (en) Cynthia Vialle-Giancotti, « You've been DARVOed and you don't even know it », The Clayman Institute for Gender Research, Stanford University, .
  9. (en) Matthew Rozsa, « Trump wasn't just an abnormal figure—psychiatrists say his rhetoric caused real trauma », Salon,‎ (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]