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Coup de lance

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Coup de lance sur un Pur-sang.

Un coup de lance est une dépression musculaire, généralement située dans la partie inférieure de l'encolure d'un cheval. Cette marque est expliquée par la position du poulain in-utero.

Le coup de lance fait l'objet de diverses croyances, entre autres liées à sa dénomination même. En français, cette dépression musculaire est expliquée par un coup de lance qu'aurait reçu un étalon Turc lors d'un tournoi, tandis qu'en anglais, elle l'est par l'apposition d'un doigt du Prophète sur l'encolure des cinq juments élues.

Origine[modifier | modifier le code]

Le « coup de lance » est visible dès la naissance du cheval. Selon l'IFCE, son origine est à chercher dans la position du fœtus de poulain dans le ventre de sa mère : le coup de lance correspondrait à une marque imprimée par les sabots des membres postérieurs[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le maître de forge Pierre-Clément Grignon consacre une longue « observation hippotomique » au coup de lance du cheval. Il dissèque pour cela un cheval porteur de cette marque[2]. Dans ses observations publiées en 1775, il note que certains chevaux portent le coup de lance dès leur naissance[3]. Il confirme l'observation de M. Daubenton, selon laquelle il s'agit d'une « conformation particulière de certains chevaux »[3], et estime que cette marque peut résulter d'un coup de lance ou d'une autre blessure[4], ou bien d'une malformation congénitale[5]. Enfin, il remarque que les chevaux Espagnols, Turcs, Barbes et Tartares portent ce coup de lance[5].

Croyances associées[modifier | modifier le code]

Selon Le nouveau parfait maréchal ou la connoissance générale et universelle du cheval de François-Alexandre de Garsault (1755), Le coup de lance passe pour une « très bonne marque », dont l'origine est liée à un cheval turc qui reçut un coup de lance à cet endroit, qui devint reproducteur en haras, et dont toute la descendance conserva cette « marque d'honneur »[6].

D'après Grignon, cette histoire a été racontée par Jacques de Solleysel, qui la tenait lui-même d'auteurs plus anciens[4].

En anglais, cette dépression musculaire est nommée Prophet's thumbmark (marque du doigt du Prophète)[7]. Elle s'associe à une légende selon laquelle le Prophète de l'Islam, pour remercier cinq juments (Al Khamsa) d'être revenues vers lui malgré leur soif, apposa l'un de ses doigts dans la partie inférieure de leur encolure, pour les bénir et les remercier de leur loyauté[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les particularités », sur equipedia.ifce.fr (consulté le ).
  2. Grignon 1775, p. 266.
  3. a et b Grignon 1775, p. 268.
  4. a et b Grignon 1775, p. 269.
  5. a et b Grignon 1775, p. 270.
  6. François Alexandre de Garsault, Le nouveau parfait maréchal ou la connoissance générale et universelle du cheval, divisé en sept traités: avec un Dictionnaire des termes de cavalerie, Ganeau, (lire en ligne), p. 16.
  7. (en) Louise Dentith, « Assessing equine conformation », Equine Health, vol. 2012, no 3,‎ , p. 36–38 (ISSN 2047-9867, DOI 10.12968/eqhe.2012.1.3.36, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) Elwyn Hartley Edwards, Horses: Their Role in the History of Man, Willow Books, (ISBN 978-0-00-218216-4, lire en ligne), p. 36.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

[Grignon 1775] Pierre-Clément Grignon, « Observation hippotomique contenant la description d'un accident particulier à certains chevaux étrangers et que les écuyers appellent coup de lance », dans Memoires de physique sur l'art de fabriquer le fer d'en fondre & forger des canons d'artillerie, sur l'histoire naturelle et sur divers sujets particuliers de physique et d'économie, Delalain, (lire en ligne)