Cormoran (voilier)

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Cormoran
illustration de Cormoran (voilier)
Un Cormoran
logo de la classe
Plan Dervin

Gréement Sloop houari
Équipage
Équipage 2 ou 3
Caractéristiques techniques
Longueur 4,50 m
Maître-bau 2 m maxi
Tirant d'eau 0,50 / 1,20 m
Déplacement 430 kg
Voilure 22 m²

Inspiré des petits bateaux de pêche locaux, le Cormoran est un type de voilier originaire de la baie de Morlaix dans le Finistère[1].

Apparu en 1922, c'est un bateau marin et élégant avec son avant bien défendu, sa petite voûte à l'arrière, son bout-dehors et son grééement élancé. Il mesure 4,50 mètres. Sa coque est dotée d’un lest et d'une dérive ; son gréement est de type sloop houari.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans un article de la revue nautique Le Yacht de 1946, l'origine du Cormoran est datée de 1922[2], sur la base d'un plan d'un architecte naval et construit par un chantier de Carantec (Finistère).

Le Cormoran fait partie du paysage maritime de la baie de Morlaix. À l'origine, c'est un « canot à dérive de 4 mètres 50 pour plage, estuaires et rade » [2].

Dès les années 1920[2], ces bateaux participent aux régates locales et s'y taillent de beaux succès.

Afin d'éviter tout excès lié à la recherche de performances au détriment des qualités marines propres à ce type de bateau, un premier cadre est fixé en 1931 lors de l'assemblée générale de la Fédération des Sociétés de Régates de la région de Morlaix[3], imposant une longueur de coque maximale (4m50) et limitant la surface des voiles.

En 1932, un règlement à restriction est établi[4] :

Caractéristiques du Cormoran en 1932
Longueur maximale de la coque 4,50 m
Largeur minimale 1,80 m
Tirant d'eau dérive haute minimum 0,40 m et 0,60 m maximum
Tirant d'eau dérive basse 1,10 m maximum
Surface de voilure[5] Handicap National 18 m² maximum

À l'intérieur de ce cadre, les architectes navals peuvent imaginer de nouvelles formes, de nouvelles lignes d'eau, de nouveaux volumes. Ce ne sont donc pas des bateaux strictement identiques. Mais tous s'inscrivent rigoureusement dans le cadre officiellement fixé. Le Cormoran est donc ce que l'on appelle une série à restrictions.

En 1934, les propriétaires se constituent en club[6], adoptent officiellement la dénomination de Cormoran et choisissent le sigle qui devra figurer sur la grand-voile.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le nombre de Cormorans croît rapidement, de nombreux architectes navals[7] dessinent de nouveaux plans et plusieurs chantiers navals en construisent pour des plaisanciers qui naviguent essentiellement en Bretagne.

Pendant le conflit, les activités nautiques sont interrompues, interdites par l'occupant.

Mais dès 1946 les chantiers navals de la baie de Morlaix, en particulier à Carantec et à Roscoff reçoivent de nouvelles commandes et des architectes de renom dessinent de nouveaux plans[8].

Les décennies 1960 et 1970 voient le nombre de pratiquants de Cormorans fortement diminuer du fait de l'émergence de nouvelles pratiques nautiques et de voiliers désormais construits en matériaux composites et en contreplaqué.

Mais en 1984 un architecte et constructeur de Roscoff[9], dessine un nouveau plan et construit un Cormoran dont il tire un moule permettant la construction en composite. Plus d'une centaine de Cormorans seront construits sur cette base par plusieurs chantiers en Bretagne. Ce renouveau de la flotte de Cormorans a vigoureusement relancé l'activité régatière de la série tout comme la pratique de pêche de loisir et de promenade.

Il a également amené des constructeurs et des architectes à concevoir de nouveaux plans et proposer de nouvelles formes, tant en composite qu'en bois.

Depuis 2011, la série des Cormorans est constituée en Classe officielle, affiliée à la Fédération Française de Voile.

Le Cormoran en France[modifier | modifier le code]

Depuis 1922, il a été construit plus de 315 Cormorans dont environ 150 naviguent aujourd'hui[10].

L'essentiel des Cormorans est basé en Bretagne, mais l'on en trouve également dans d'autres régions en France, ainsi qu'à l'étranger (Angleterre, Allemagne, Norvège, Grèce...)[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La revue Le Chasse Marée, No 134, juin 2000, page 14.
  2. a b et c Journal de la Marine, Le Yacht du 1er septembre 1946 No 3022, page 330
  3. La Dépêche de Brest et de l'Ouest du 21 décembre 1931
  4. Journal de la Marine, Le Yacht du 1er septembre 1946, No 3022, page 333
  5. En Handicap National, pour le calcul de la surface de la voile d'avant, ce n'était pas la longueur réelle du guindant qui était prise en compte, mais la longueur mesurée entre le point d'amure et la face avant du mât.
  6. La Dépêche de Brest et de l'Ouest du 12 septembre 1934
  7. Journal de la Marine, Le Yacht du 24 mars 1934 No 2661, page 153
  8. L'Architecture navale en 1947 ; éditions Le Chasse Marée-Armen pages 21-24
  9. Le Chasse Marée No 134, juin 2000
  10. La liste de tous les Cormorans référencés se trouve sur le site de l'ANCC.
  11. Cf. carte

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]