Copinage
Le copinage (en anglais cronyism) est une forme de favoritisme qui consiste à accorder des postes, des contrats ou d’autres opportunités professionnelles à des amis, des proches ou des personnes partageant les mêmes perspectives et idéaux politiques, sans tenir compte de leurs compétences ou qualifications[1]. Le népotisme, dérivé de l'italien « neveu », désigne le favoritisme envers les membres de la famille[1].
La différence entre le copinage et l'embauche sur recommandation (dite cooptation) ou au sein d'un réseau professionnel est que dans ces derniers cas, bien que la préférence soit donnée à une personne recommandée, celle-ci dispose bel et bien des qualifications requises et se voit être nommée par ses comparses[2].
Risques liés au copinage
[modifier | modifier le code]Le copinage[3] peut s'agir d'une forme de corruption lorsqu’il repose sur l’octroi d’avantages, de postes ou de contrats en échange de soutien politique, sans considération pour l’intérêt public ou la compétence. Cette pratique compromet l’intégrité des institutions en détournant les ressources publiques et en faussant les processus décisionnels [4].
Mesures contre le copinage
[modifier | modifier le code]Max Weber pense pouvoir prévenir ce genre de dérives par la nomination de fonctionnaires selon leur expérience ou leurs qualifications[5]. D'autres méthodes sont employées dans certains pays, comme le recrutement sur concours ouvert, qui est censé permettre d'éviter le copinage. Plus récemment, avec les mesures de la nouvelle gestion publique, la suppression de la progression automatique dans la hiérarchie, l'embauche sur contrat, elle aussi préconisée par Weber ou l'évaluation sur les résultats, sont des méthodes qui ont pour but d'enrayer les inefficiences notamment liées au copinage.
Il reste toutefois difficile de combattre cette pratique, qui reste plus ou moins légale, surtout dans des systèmes comme le système des dépouilles américain, qui permettait de nommer à des postes de haut fonctionnaire des membres du parti ou des sympathisants de l'élu politique. Ce système a pour but original d'éviter les pesanteurs administratives potentiellement créées par des hauts fonctionnaires en désaccord politique avec l'élu au pouvoir. Toutefois, les dérives sont évidemment faciles.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Santa Clara University, « Favoritism, Cronyism, and Nepotism », sur www.scu.edu (consulté le )
- ↑ Éditions Larousse, « Définitions : cooptation - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
- ↑ Maroun Eddé, La destruction de l'État: essai, Bouquins, coll. « Essai (Bouquins) », (ISBN 978-2-38292-334-4)
- ↑ Malcolm S. Salter, The fading light of democratic capitalism: how pervasive cronyism and restricted suffrage are destroying democratic capitalism as a national ideal ... and what to do about it, Cambridge University Press, coll. « Cambridge elements. Elements in reinventing capitalism », (ISBN 978-1-009-58765-5, 978-1-009-58766-2 et 978-1-009-58764-8)
- ↑ Max Weber. (1995). Économie et société, T.1. Paris. Éditions Plon, Agora. (1re édition 1921)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Délit de favoritisme en France
- Népotisme
- Pantouflage
- Système des dépouilles
- Piston (entreprise)
- Capitalisme de connivence
- Recherche de rente
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gilles Gaetner, La République des copains, Flammarion, 2005.
- Vincent Nouzille, La République du copinage, Fayard, 2011.
