Consom'action

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La consom’action ou consommation responsable est un néologisme qui exprime cette idée selon laquelle on peut « voter avec son caddie » en choisissant à qui l'on donne son argent, en choisissant de consommer de façon citoyenne et non plus seulement de manière consumériste.

Le consom'acteur ou la consom'actrice est un consommateur qui décide d'utiliser consciemment son pouvoir d'achat pour défendre les idées en lesquelles il/elle croit. Dans le contexte actuel devenir consom'acteur peut par exemple se manifester par les choix suivants : acheter bio, des produits issus de commerce équitable, éviter les produits sur-emballés, favoriser le commerce de proximité, adopter une banque solidaire (telle que la La Nef), etc. L'entreprise qui vend des produits rattachés à la Consom'action défendra le concept de « décroissance douce », en proposant des produits écologiques et éco-durables innovants. Selon Michel Bogé, président de l’association Consomacteurs[1], il s'agit de promouvoir l’écologie par l’économie. Nous sommes dans une Economie coupée du vivant, contrairement à la Consom'action qui prône une Economie vivante (proche de la nature, etc). Basculer de notre civilisation matérialiste quantitative du ‘toujours plus’ en civilisation spiritualiste qualitative du mieux-être, puisqu’on ne peut pas avoir une croissance infinie dans un monde fini.

Le porte-monnaie a du pouvoir

Les actes de consommation quotidiens infléchissent les modes de production. Voter, consommer : la différence n'est pas si grande. En votant, les citoyens donnent le pouvoir à des personnes qui expriment des idées en accord avec les leurs. En consommant, c'est tout comme, car choisir des produits et des services qui portent certaines valeurs permet d'infléchir le monde dans lequel on vit. Et en l’absence de vote efficace, les citoyens utilisent alors leurs décisions de consommation comme moyen d'action.

La consom'action gagne du terrain

Plus de 80 % des consommateurs estiment qu'indiquer les bonnes conditions de fabrication du produit constitue un bon argument de vente[2]. Du fait de l’évolution des consciences et des nouvelles technologies de communication, les attentes des consommateurs évoluent vite, leur sensibilisation au développement durable s’approfondit et ils sont de plus en plus nombreux à mettre en cohérence leurs actes d’achats avec leurs déclarations en prêtant une plus grande attention aux caractéristiques sociales, environnementales et éthiques des produits qu'ils achètent.

Qu'est-ce que cette entreprise fait pour moi ? Comment participe-t-elle à l'évolution harmonieuse de la société ?

Dans quelles conditions ces chaussures ont-elles été fabriquées ? Des enfants ont-ils travaillé pour les produire ?

Cette marque contribue-t-elle à la sauvegarde de la planète ?

Ce produit est-il nocif pour ma santé ?

Ces questions, que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à se poser au quotidien, résument les enjeux de la consom'action.

Le boycott : une arme de la consom'action

Les consom'acteurs utilisent le boycott de certaines marques ou réseaux de distribution qui ne sont pas capables de leur vendre des produits bons pour eux, bons pour la société, bons pour la planète, et privilégient l'achat de produits issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable.

Le phénomène du boycott augmente du fait de l’évolution des consciences et des nouvelles facilités de communication. Jusqu’ici, on se rassurait en pensant qu’il s’agissait uniquement d’un réflexe anglo-saxon[citation nécessaire], mais la consom'action ne connaît plus de frontières depuis que l’économie et l’accès à l’information se sont mondialisés. Grâce à Internet, des consommateurs sensibilisés à certaines causes peuvent désormais se relier et partager un même mot d’ordre face à la même marque, et ceci d’un bout à l’autre du globe. Cela se vérifie aux États-Unis, où le boycott fait partie de la culture économique mais aussi en Asie, où ce phénomène connaît beaucoup de succès et même en France, où 70 % des consommateurs se disent prêts à participer à des campagnes de boycott[citation nécessaire].

Le boycott est un mode de protestation qui correspond parfaitement aux tendances de fond de notre société actuelle : individualiste mais solidaire. Le face-à-face Syndicat / Patronat fait place à un face-à-face Consom'acteurs / Multinationales, Citoyens / Lobbyings car les consom'acteurs sont des citoyens qui utilisent leur pouvoir d'achat comme l’ultime arme citoyenne pour compenser leur impuissance en tant qu’électeurs. Les multinationales sont en expansion. Or elles sont, par définition, moins astreintes au contre-pouvoir du politique et des élus d’un pays, donc aussi à celui de leurs électeurs. En l’absence de vote efficace, les citoyens utilisent alors leur seul autre moyen d’exercer un contre-pouvoir : le boycott ou chantage au non-achat.

Par essence, les syndicats ont toujours logiquement méprisé le boycott comme mode d’action. Habitués à négocier par le biais d’un bras de fer interne, ils assimilent le boycott à une arme « démagogique » qui met en péril les ventes et fragilise donc encore davantage leur position. De ce point de vue, ils sont effectivement dépassés par une nouvelle génération d’activistes, partie prenante du mouvement altermondialiste, pour qui le boycott est au contraire un moyen idéal pour faire pression sur les multinationales. Ce dépassement d’une culture militante par une autre a été particulièrement flagrant au moment de l’affaire Danone.

Le boycott est un phénomène que les entreprises ne peuvent ignorer, sous peine d’en être pénalisées. C’est la loi de l’offre et de la demande. Comment ignorer un collectif de citoyens qui vous interpelle par le biais de la demande ? Un appel au boycott a beaucoup plus d’impact qu’on ne le croit. Il peut être la goutte d’eau qui va définitivement déstabiliser un marché déjà en difficulté.

Le buycott : la solution positive

À l'inverse du boycott, il existe une autre forme de mobilisation. Carrotmob utilise le buycott (une forme d'activisme des consommateurs où une communauté achète un maximum de biens ou services d'une entreprise sur une petite période de temps) afin de récompenser l'engagement qu'a pris une entreprise de réaliser des changements environnementalement ou socialement responsables dans sa façon de fonctionner.

Dans un buycott Carrotmob, les entreprises rivalisent pour être les plus socialement et environnementalement responsables.

Bibliographie

Filmographie

  • The Corporation, film documentaire critique envers les multinationales (2003).

Notes et références

  1. Consomacteurs, http://consomacteurs.com/content/4-a-propos
  2. Étude Ethicity 2008

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes