Conrad d'Offida

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Conrad d'Offida
Image illustrative de l’article Conrad d'Offida
Comment la Vierge est venue chez frère Conrad à Offia et a mis son fils dans ses bras, par Marie Spartali Stillman (1892).
Bienheureux
Naissance vers 1241
Offida
Décès   (65 ans)
Bastia Umbra
Ordre religieux ordre des frères mineurs
Vénéré à Offida (Italie)
Béatification
(approbation de culte)
par Pie VII
Vénéré par les franciscains, l’Église catholique
Fête 12 décembre

Conrad d'Offida (Offida, vers 1241 - Bastia Umbra, ) est un franciscain italien reconnu bienheureux par l'Église catholique.

Conrad était très estimé de ses frères franciscain, l'hagiographie lui attribue plusieurs miracles. Très doué pour la prédication, il est chargé par ses supérieurs de prêcher aux populations. Une fois mort, ses reliques sont l'enjeu de translations (voire de rivalités) entre sa ville d'origine et la capitale régionale. Un culte populaire se développe très vite sur sa tombe et son culte est officiellement autorisé en 1817. Sa mémoire est célébrée le 12 décembre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Conrad est naît à Offida vers 1241. Il entre chez les frères mineurs à 15 ans dans le couvent d'Ascoli Piceno[1]. Il est envoyé au couvent de Forano où il rencontre le bienheureux Pierre de Treia (it) et se lie d'amitié avec lui[2]. Après sa profession religieuse, il interrompt ses études, car il se considère appelé aux plus humbles services. Il devient donc ainsi frère cuisinier, frère mendiant, ou frère portier. Il fréquente des lieux propices à la contemplation, tels que le bois de Monte della Verna ou le calvaire de saint François. Pendant plus de quinze ans, il partage ainsi son temps entre la contemplation et le travail manuel[1].

Par obéissance à ses supérieurs, il doit reprendre ses études et il est ordonné prêtre. Il est ensuite appelé par ses supérieurs à entreprendre un travail de prédication pour laquelle il est particulièrement doué. Son hagiographe écrit que « ses sermons passionnés touchaient le cœur des plus endurcis »[3].

Ses supérieurs le nomment ensuite au sanctuaire de l'Alverne où il se consacre à la contemplation. Selon son hagiographie, il bénéficie d'apparitions de la Vierge Marie, d'anges et de saints[4],[2]. Les pèlerins de l'Alverne demandent à recevoir la bénédiction du frère Conrad et se recommandent à ses prières. Conrad préfère quitter le sanctuaire et obtient la permission d'aller au couvent de Sirolo où il est chargé de la prédication. Conrad s'applique tellement à marcher sur les traces de saint François, que les compagnons survivants de ce saint disent qu'il est la copie vivante du Poverello. Ses contemporains rapportent qu'au cours de sa longue vie religieuse, il portait toujours le même habit et marchait toujours pieds nus, sans sandales[5],[6],[3].

La légende dorée du saint déclare que « l'ange gardien de Conrad était le même qui avait auparavant rempli cet office pour saint François », et que le « bienheureux Giles est revenu sur terre pour lui enseigner les mystères de la contemplation ». Conrad était très estimé de ses frères franciscains, ainsi, lorsque le frère Léon (compagnon et confesseur de saint François) sent sa mort prochaine, il fait appeler Conrad pour lui remettre l'ensemble de ses écrits[3].

Lorsque le pape Célestin V donne la permission à quelques frères franciscains de fonder la congrégation des Célestins[N 1] en 1294, congrégation dans laquelle la règle de saint François était observée « dans toute sa pureté », le frère Conrad se joint à eux. Mais cette congrégation est supprimée par le pape Boniface VIII en 1303, et Conrad revient aussitôt sous l'autorité des supérieurs de l'ordre franciscain, par souci d'obéissance à la règle[3],[2].

Le frère Conrad décède le à Bastia Umbra (en Ombrie) alors qu'il prêche une mission[4],[7].

Notoriété et culte[modifier | modifier le code]

En 1320, son corps est transporté à Pérouse[N 2] dans l'église San Francesco, où son culte s'épanouit[5],[2].

Par la suite, ses reliques vont être à nouveau translatées, mais les sources ne s'accordent pas[N 3]. Selon la Catholic Encyclopedia, les reliques de Conrad sont placées dans le chœur de la cathédrale de Pérouse, avec celles du bienheureux Égide d'Assise[3], pour le journal d'Offida, les reliques présentes dans l'église San Francesco (de Pérouse) sont l'objet d'une translation solennelle vers Offida, où elles sont déposées dans la collégiale de la ville le [8].

Par un bref du , le pape Pie VII approuve le culte rendu au bienheureux Conrad, et fixe sa fête au 12 décembre[5],[1]. Aujourd'hui, sa fête est célébrée dans l'Ordre des Frères mineurs le 19 décembre, mais le 12 décembre dans le reste de l’Église catholique[7],[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ne pas confondre la branche « Célestine » des Franciscains, avec l'Ordre des Célestins lié à l'ordre des bénédictins. Voir (en) Robinson, Paschal, « Celestines », The Catholic Encyclopedia, New York, The Encyclopedia Press, vol. 16,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. D'après le Journal d'Offida, ses reliques sont carrément « volées » par les habitants de Pérouse.
  3. Il est également possible que les reliques du bienheureux soient réparties sur différents lieux.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (it) « Beato Corrado di Offida Sacerdote dei Frati Minori », sur Santi e Beati, (consulté le ).
  2. a b c et d (it) Raoul Manselli, « CORRADO da Offida, beato », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 29,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d e et f (en) « Blessed Conrad of Offida », The Catholic Encyclopedia, Robert Appleton Company, vol. 4,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Père Hugolin, O.F.M, Nos saints ou abrégé de la vie des saints et des bienheureux franciscains, Québéc, (lire en ligne), p. 300
  5. a b et c François Giry, Les petits Bollandistes, t. XIV, Bloud & Barral, (lire en ligne), p. 385 à 387
  6. Thaddaeus Ferré, Histoire de l'ordre de Saint François, (lire en ligne), p. 90
  7. a et b « Bienheureux Conrad d'Offida », sur Nominis (consulté le ).
  8. (it) « Beato Corrado da Offida, anniversario della sua morte (1306) », Offida Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Raoul Manselli, « CORRADO da Offida, beato », Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 29,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) « Blessed Conrad of Offida », The Catholic Encyclopedia, Robert Appleton Company, vol. 4,‎ (lire en ligne, consulté le ).