Lieu noir

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Pollachius virens

Le lieu noir (Pollachius virens), aussi dénommé colin et parfois encore appelé colin noir est une espèce de poissons prédateurs appartenant à la famille des Gadidae.

L'espèce voisine Pollachius pollachius est dénommée lieu jaune ou simplement colin.

Description[modifier | modifier le code]

Le lieu noir ou colin noir (France), ou goberge (Canada), présente une mâchoire inférieure proéminente et un ventre argenté. D'environ 50 cm à l'âge de 5 ans, il vit une trentaine d'années et peut alors atteindre 1,3 m. C'est un prédateur endurant[1],[2] dont la nage est relativement rapide[3],[4]

Écologie[modifier | modifier le code]

C'est un poisson carnivore qui effectue des migrations[5], autrefois abondant et jouant donc un rôle important dans l'écosystème marin. Son cycle nycthéméral a fait l'objet d'études qui ont montré, par exemple, que les bancs de juvéniles sont plus ou moins compacts selon l'heure du jour et de la nuit ou à l'aube et au crépuscule[6].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les juvéniles peuvent utiliser les habitats rocheux de la zone intertidale[7]

Ils peuvent alors nourrir divers oiseaux marins dont le cormoran Phalacrocorax aristotelis L.[8].

Parasitoses[modifier | modifier le code]

Comme celle de tous les poissons, cette espèce peut être parasitée, par exemple par :

Pêche industrielle[modifier | modifier le code]

C'est l'une des espèces d'intérêt commercial les plus recherchées en Atlantique avec la morue (Gadus morhua), l'aiglefin (Melanogrammus aeglefinus) et le merlu (Merluccius merluccius) qui vivent dans les mêmes environnements.

Les prélèvements annuels effectués par la flotte européenne en Atlantique Nord ont atteint 600 000 tonnes en 1970 et ont décru progressivement jusqu'à 300 000 tonnes en 2014, après une période de surpêche dans les années 2010 - 2011[11]. La Norvège réalise plus de la moitié des prélèvements[11].

Pêche de loisir en France[modifier | modifier le code]

Le lieu peut être pêché à partir de la plage d'Étretat en Normandie, aux mois de mars et avril, avec des artifices rouge et jaune.[citation nécessaire] Il est un peu moins important économiquement que les autres Gadidae.

Gastronomie[modifier | modifier le code]

Le lieu noir est souvent appelé colin, nom également attribué (dans une très large confusion) à d'autres espèces, la principale restant le merlu.

Le surimi est principalement produit à partir de la chair du lieu noir (ou goberge)[réf. nécessaire].

Les lieus noirs pêchés à proximité des fermes d'élevage de saumon ont un régime alimentaire dominé par les granulés pour saumon, ce qui modifie défavorablement le goût et la composition en acides gras de leur chair[12], (tout comme ceux de la chair du saumon d'élevage).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Johnston, I. A., & Moon, T. W. (1980). Endurance exercise training in the fast and slow muscles of a teleost fish (Pollachius virens). Journal of Comparative Physiology B: Biochemical, Systemic, and Environmental Physiology, 135(2), 147-156.
  2. He, P., & Wardle, C. S. (1988). Endurance at intermediate swimming speeds of Atlantic mackerel, Scomber scombrus L., herring, Clupea harengus L., and saithe, Pollachius virens L. Journal of fish biology, 33(2), 255-266|résumé.
  3. Videler, J. J., & Hess, F. (1984). Fast continuous swimming of two pelagic predators, saithe (Pollachius virens) and mackerel (Scomber scombrus): a kinematic analysis. Journal of experimental biology, 109(1), 209-228.
  4. Hess, F., & Videler, J. J. (1984). Fast continuous swimming of saithe (Pollachius virens): a dynamic analysis of bending moments and muscle power. Journal of Experimental Biology, 109(1), 229-251|http://jeb.biologists.org/content/jexbio/109/1/229.full.pdf?download=true résumé].
  5. Bjordal, Å., & Skar, A. B. (1992). Tagging of saithe (Pollachius virens L.) at a Norwegian fish farm: preliminary results on migration. ICES
  6. Smith, G. W., Glass, C. W., Johnstone, A. D. F., & Mojsiewicz, W. R. (1993). Diurnal patterns in the spatial relationships between saithe, Pollachius virens, schooling in the wild. Journal of Fish Biology, 43(sA), 315-325.
  7. Rangeley, R. W., & Kramer, D. L. (1995). Use of rocky intertidal habitats by juvenile pollock Pollachius virens. Marine ecology progress series, 9-17.
  8. Barrett, R. T. (1991). Shags (Phalacrocorax aristotelis L.) as potential samplers of juvenile saithe (Pollachius virens (L.)) stocks in northern Norway. Sarsia, 76(3), 153-156 |résumé
  9. Strømnes, E., & Andersen, K. (1998). Distribution of whaleworm (Anisakis simplex, Nematoda, Ascaridoidea) L3 larvae in three species of marine fish; saithe (Pollachius virens (L.)), cod (Gadus morhua L.) and redfish (Sebastes marinus (L.)) from Norwegian waters. Parasitology Research, 84(4), 281-285.
  10. a et b Bruno D.W & Stone J (1990) The role of saithe, Pollachius virens L., as a host for the sea lice, Lepeoptheirus salmonis Krøyer and Caligus elongatus Nordmann. Aquaculture, 89(3-4), 201-207.
  11. a et b « Lieu noir », Guide des espèces publié par Ethic Ocean.
  12. Skog, T. E., Hylland, K., Torstensen, B. E., & Berntssen, M. H. (2003). Salmon farming affects the fatty acid composition and taste of wild saithe Pollachius virens L. Aquaculture Research, 34(12), 999-1007

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]