Choc Volcker

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Le choc Volcker est une politique monétaire restrictive qui a permis une réduction de l'inflation aux États-Unis. Elle a été mise en place par Paul Volcker dans les années 1970.

Contexte[modifier | modifier le code]

Dans les années 1970, les États-Unis connaissent une phase d'inflation forte, en grande partie due aux chocs pétroliers. Le président des États-Unis Jimmy Carter nomme Paul Volcker à la tête de la banque centrale avec comme mission de maîtriser l'inflation. Pour ce faire, Volcker se base sur les théories de l'école monétariste, selon laquelle l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire : pour réduire l'inflation, il semblait nécessaire de réduire la masse monétaire. Cette politique est une politique de ciblage monétaire[1].

Le choc Volcker a eu lieu de 1979 à l'été 1982[1].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Augmentation du prix de la monnaie[modifier | modifier le code]

Cette restriction forte de la masse monétaire provoque une augmentation importante des taux d'intérêt[2]. En effet, si la demande de monnaie reste la même ou augmente, l'offre de monnaie est en baisse, ce qui provoque une hausse de la valeur de la monnaie[1]. En plus de cela, Volcker accompagne la baisse de la masse monétaire d'une augmentation des taux directeurs, qui passent de 9 % à 19 %[3].

Baisse de l'inflation et augmentation du chômage[modifier | modifier le code]

Le choc Volcker a bien fait chuter l'inflation. Parallèlement, il a eu pour effet une augmentation importante du chômage[1].

Augmentation du poids de la dette publique[modifier | modifier le code]

Les conséquences du choc Volcker n'ont pas seulement été nationales, mais aussi internationales. La hausse des taux d'intérêt s'est propagée à tous les pays[1]. Or, l'augmentation des taux d'intérêt rend plus coûteux le service de la dette, c'est-à-dire le coût des intérêts sur la dette publique[4].

Cela a été particulièrement vrai en Amérique latine : l'Argentine a vu sa dette gonfler rapidement de 45 milliards à 65 milliards de dollars en 1989. La dette du Brésil a également augmenté de 100 % en dix ans, passant de 50 à 100 milliards. La même situation a eu lieu en Afrique[4]. Le Mexique annonce son défaut de paiement en 1982[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Fabrice Mazerolle, Histoire des faits économiques: De la Révolution industrielle à nos jours, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-2642-2, lire en ligne)
  2. Raj Patel et Jason W. Moore, Comment notre monde est devenu cheap. Une histoire inquiète de l'humanité, Flammarion, (ISBN 978-2-08-142910-9, lire en ligne)
  3. Romaric Godin, La guerre sociale en France: Aux sources économiques de la démocratie autoritaire, La Découverte, (ISBN 978-2-348-04652-0, lire en ligne)
  4. a et b Naomi Klein, La Stratégie du choc: Montée d'un capitalisme du désastre, Actes Sud Littérature, (ISBN 978-2-330-15896-5, lire en ligne)
  5. Sylvia Delannoy, Géopolitique des pays émergents: Ils changent le monde, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-080695-0, lire en ligne)