Chapelle du collège des Oratoriens de Dieppe

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Chapelle du collège des Oratoriens
Le collège et la chapelle en façade du quai Henri-IV.
Présentation
Type
Style
mauriste
Construction
XVIIe
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Région
Département
Commune
Adresse
31-33 quai Henri IV
Coordonnées
Carte

La chapelle du collège des Oratoriens de Dieppe, construite au XVIIe siècle[1], est contemporaine de la révocation de l'édit de Nantes en 1688 par l'édit de Fontainebleau, qui contraint les protestants à l'exil[2]. Il s'agit alors de réaffirmer la prédominance de la foi catholique sur Dieppe, qui était un bastion protestant[3].

C'est dans cette chapelle qu'officia pour la première fois Richard Simon[4].

Rôle des oratoriens dans l'histoire de Dieppe[modifier | modifier le code]

Le rôle social des oratoriens[modifier | modifier le code]

Les oratoriens ou congrégation de l'Oratoire (du nom de l'oratoire du Louvre à Paris, à l'origine église catholique, aujourd'hui temple protestant[5]) sont des religieux dont l'ordre fut fondé par saint Philippe Néri au XVIIe siècle[6]. Après avoir été un ordre pauvre, il se spécialise dans l’éducation des jeunes gens de la bourgeoisie et de la petite noblesse, concurrençant l'ordre des jésuites fondé par saint Ignace de Loyola au XVIe siècle[7].

Spécificités dieppoises de l'ordre[modifier | modifier le code]

La spécificité des oratoriens à Dieppe est le souci qu'ils accordent à l’exégèse biblique[8]. Bon nombre de grandes figures catholiques furent formées par les oratoriens, à commencer par Richard Simon, natif de Dieppe et membre du collège des oratoriens de cette ville. Richard Simon est considéré aujourd'hui dans les milieux universitaires comme la modernité même de l’exégèse biblique[9].

Architecture[modifier | modifier le code]

Architecture mauriste[modifier | modifier le code]

La chapelle offre un exemple du style architectural mauriste de la fin du XVIIe siècle. Inspirée par le dépouillement que prônaient alors les membres de la congrégation de Saint-Maur dont elle tire son nom, cette architecture faite de lignes, épurée et austère, contraste avec l'exubérance du baroque[10] auquel elle succède[11].

Vicissitudes de l'édifice[modifier | modifier le code]

L’édifice fut construit en 1614, mais détruit lors du bombardement de Dieppe en 1694 lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg[12]. Il s'agit donc d'une reconstruction.

La chapelle fut édifiée à l'emplacement de la maison de Jehan Ango, grand armateur du XVIe siècle qui fit fortune dans le commerce avec les Indes orientales, actuellement l’Indonésie[13]. Grand amateur de spiritueux, celui-ci avait fait construire des caves dont les celliers, avec leurs alambics, subsistent à ce jour sous la chapelle[14].

Note et référence[modifier | modifier le code]

  1. Association du patrimoine religieux, « La chapelle de l'ancien collège des oratoriens », sur patrimoine-religieux.fr, (consulté le ).
  2. Luc Daireaux, « Réduire les huguenots ». Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, (lire en ligne)
  3. Yves Krumenacker, « Les temples protestants français, XVIe – XVIIe siècles », Chrétiens et sociétés. XVIe – XXIe siècles, no spécial I,‎ , p. 131–154 (ISSN 1257-127X, DOI 10.4000/chretienssocietes.2736, lire en ligne, consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « Oratoire de Jésus ou Oratoire de France », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  5. Philippe Braunstein, L'Oratoire du Louvre et les protestants parisiens, Genève/Paris, Labor et Fides, , 349 p. (ISBN 978-2-8309-1432-0, lire en ligne)
  6. Charles Hauter, « Ponnelle, Louis et Bordet, Louis, Saint Philippe Néri et la société romaine de son temps. Avec lettre-préface de Mgr Baudrillart. Bloud, Paris, 1928 », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, vol. 9, no 3,‎ , p. 273–274 (lire en ligne, consulté le )
  7. Willem Frijhoff et Dominique Julia, « Les oratoriens de France sous l'Ancien régime. Premiers résultats d'une enquête », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 65, no 175,‎ , p. 225–265 (DOI 10.3406/rhef.1979.1642, lire en ligne, consulté le )
  8. Auguste Bernus, Richard Simon et son Histoire critique du Vieux Testament : la critique biblique au siècle de Louis XIV, Impr. G. Bridel, (lire en ligne)
  9. Jacques Le Brun, « François Laplanche et l'histoire de l'exégèse », sur Archives de sciences sociales des religions, (consulté le ).
  10. Frédérique Lemerle et Yves Pauwels, L'Architecture au temps du baroque : 1600-1750, Flammarion, (lire en ligne)
  11. Émilie Roffidal, « Architecture et décor sculpté au XVIIIe siècle », dans L'abbaye de Lagrasse. Mille ans de sculpture, Nouvelles Presses du Languedoc, (lire en ligne), p. 179–191
  12. Alexandre Bouteiller, Histoire de la ville de Dieppe depuis son origine jusqu'à nos jours, Delevoye, (lire en ligne)
  13. « Jean Ango: Life History of a Legend. - ProQuest », sur search.proquest.com (consulté le ).
  14. « Église – Cathédrale – Basilique – Chapelle - Chapelle de l'ancien Collège des Oratoriens - Dieppe », sur petitfute.com (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]