Cham (film)

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Cham, anciennement titré Khmers islam, est un film documentaire français, réalisé par Bruno Deniel-Laurent et Guillaume Orignac au Cambodge dont la sortie internationale est prévue pour mars 2020[1].

Tournage

Le tournage du film a commencé au Cambodge en 2008. Il s'est poursuivi au cours des années suivantes afin de suivre les événements liés au procès des anciens dirigeants Khmers rouges, et en particulier la question du génocide des Chams. Ouvertes en 2014, les audiences publiques du procès spécialement consacrées au génocide des Chams se sont achevées en 2016. Les deux personnages principaux de Cham, Madame No Satas et Monsieur Him Mann, ont témoigné en [2].

Le , Khieu Samphân et Nuon Chea ont été reconnus coupables de génocide en raison des « exactions commises à l’égard des Vietnamiens, de la communauté musulmane chame et d’autres minorités religieuses » par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. Le film, qui intègre les conclusions du tribunal, sortira en .

Synopsis

Le film lève le voile sur la répression ayant frappé les Chams musulmans sous le régime des Khmers rouges (1975 - 1979). Sans occulter les souffrances endurées par l’ensemble de la population cambodgienne, Cham recueille la parole des musulmans, particulièrement visés par la machine de mort khmère rouge qui voyait en eux les « ennemis numéro un ».

La parole des rescapés, suscitée et recueillie par Hisham Mousar - juriste de l'ONG ADHOC -, démontre la férocité avec laquelle les Khmers rouges ont tenté d’exterminer l’importante communauté musulmane du Cambodge. Le film montre aussi le travail pédagogique et cathartique mis en œuvre par l'organisation ADHOC auprès des victimes du régime, et saisit la délicate transformation d’une mémoire intime longtemps ignorée en une expression collective répondant aux exigences des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens.

La problématique d'un génocide contre la minorité Chame est déterminante sur un plan juridique puisqu'elle a rendu possible l'inculpation de Khieu Samphân, Nuon Chea et Ieng Sary pour crime de génocide[3] et non seulement pour crimes contre l'humanité. D'un point de vue historique, elle démontre que l'idéologie khmère rouge, loin de se résumer à un maoïsme extrême, contenait aussi une composante raciste qui la distingue des autres dictatures communistes.

Fiche technique

Intervenants

  • Hisham Mousar, juriste, membre de l'ADHOC
  • Thy Somalaï, membre de l'ADHOC
  • No Satas, rescapée
  • Ahmad Safya, rescapée
  • Hadji Mussa Soleh, instituteur
  • Ohkna Khnour Kay Toam, chef de la communauté islamique de l'Imam San
  • Him Mann, rescapé

Notes et références

  1. [1]
  2. [2]
  3. [3], Libération, Les Carnets de Phnom Penh, 18 décembre 2009.

Voir aussi

Liens externes