Château de Mez-le-Maréchal
Château de Mez-le-Maréchal | |
Vue aérienne | |
Nom local | Mez-le-Maréchal |
---|---|
Période ou style | Château philippien |
Type | Château fort |
Début construction | 1190 |
Propriétaire initial | Robert III Clément |
Destination initiale | Résidence |
Propriétaire actuel | Florian Renucci |
Destination actuelle | Habitation privée et site de recherches archéologiques |
Protection | Inscrit MH (1940, 2023) Classé MH (2024) |
Coordonnées | 48° 09′ 00″ nord, 2° 47′ 32″ est |
Pays | France |
Région française|Région | Centre Val de Loire |
Département français|Département | Loiret |
Commune française | Dordives |
Site web | https://www.chateau-mezlemarechal.com |
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Le château de Mez-le-Maréchal est un château médiéval situé sur la commune de Dordives, dans la partie nord-est du département du Loiret en France.
Le château de Mez-le-Maréchal et les ruines de l'église du Mez sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques[1], initialement en 1940 puis en 2023. Le château, y compris la tour quadrangulaire, les bâtiments compris dans l'enceinte, les douves et leur talus de contrescarpe, font l'objet d'un classement par arrêté du [1].
Localisation
[modifier | modifier le code]Le château de Mez-le-Maréchal situé sur la commune de Dordives, dans la partie nord-est du département du Loiret, dépend administrativement de la région Centre-Val de Loire. Située à 100 km au sud de Paris, la ville de Dordives appartient néanmoins à la sphère économique du Bassin parisien.
Un environnement favorable
[modifier | modifier le code]Ce château bénéficie d’un environnement hydrologique qui a certainement favorisé son implantation géographique.
Deux vallées fluviales, celle du Betz[2], petite rivière du Gâtinais, affluent de la rive droite du Loing, et celle du ruisseau des Ardouses, lui-même affluent du Betz[3], ont formé une large vallée est-ouest débouchant sur la vallée du Loing, à deux kilomètres. Cette vallée largement ouverte, avec un axe fluvial attesté depuis l’époque gallo-romaine, est traversée par la route romaine de Sens à Orléans, dite le "chemin de César" dont le tracé passe par les terres du Mez[4].
Le Betz étant sujet à de fréquentes sorties de lit, le château a été construit à deux mètres au-dessus du niveau de la rivière, mais à un mètre au-dessous du niveau du ruisseau des Ardouses, ce qui fait que les douves du château sont alimentées de façon constante[5]. De plus, un talus de vingt mètres de large sur deux mètres de hauteur sert de contrescarpe du côté du Betz[6], dont les eaux coulent à quelques mètres, et met ainsi le château hors d’atteinte de crues centennales.
Un riche contexte géologique
[modifier | modifier le code]La commune de Dordives, limitrophe de la Seine-et-Marne, au sud, présente toutes les caractéristiques géologiques du Bassin parisien.
Ainsi, les formations typiques des vallées fluviales laissent affleurer des vestiges bien visibles dans les paysages, et ont servi de tout temps de matériaux de construction.
Il s’agit d’abord de la craie campanienne, sous forme de poudingues contenant des galets de dimensions variables, liés par une argile maigre[7]. Ce sont pour la région de Dordives des chailles jurassiques du Nivernais, galets parfaitement roulés semblables à ceux d’un rivage actuel, signe de dépôts fluviatiles.
Vient ensuite le calcaire de Château-Landon, calcaire lacustre qui couvre les parties sud-est et est du Bassin parisien. Calcaire siliceux, très dur, avec des marnes de différentes couleurs et généralement caverneux, c’est une excellente pierre de construction [8]encore exploitée industriellement à Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne)[9]. Il affleure souvent à la surface en particulier aux environs immédiats du Betz et de Dordives.
Cette géologie locale a donc permis de trouver, à proximité immédiate ou aux alentours[10], de quoi construire un édifice important sans avoir recours à de lointaines carrières, à des trajets coûteux ou des acheminements aléatoires.
L'architecture médiéviale
[modifier | modifier le code]Aspect général
[modifier | modifier le code]Ce château fort présente une enceinte continue du XIIIe siècle, formant un carré de 64 m de côté[11], avec quatre tours rondes aux angles[12], et une porte d’entrée flanquée de deux tours, rondes elles aussi. Cette porte possède encore son assommoir et des rainures dans l’embrasure témoignent du passage d’une herse maintenant disparue. Les courtines ont une hauteur moyenne de 7,50 m et une épaisseur de 1,95 m. Le niveau du chemin de ronde, arasé aujourd’hui, s’élève lui aussi à 7,50 m. Il reste des logis médiévaux du XIIIe siècle, accolés aux courtines à l’est et au sud[13].
Excentrée dans le quart sud-ouest de la cour, s’élève sur quelque 16 mètres de hauteur [14]une imposante tour maîtresse rectangulaire, construite à la fin du XIIe siècle[15].
La tour-logis
[modifier | modifier le code]Construite avant l’enceinte, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, la tour-logis, rectangulaire, de 15 m sur 13,5 m, est complétée par quatre tourelles d’angle [16]semi-circulaires et semi-engagées. Le tout est construit soigneusement en petit appareil de moellons équarris, renforcé aux angles par des chainages de pierres de taille. Les trous de boulins des échafaudages sont encore très visibles.
L’accès à la tour-logis se fait de plain-pied avec la cour par une large porte d’entrée au sud.
Deux niveaux simplement planchéiés divisent l’espace intérieur. Au rez-de-chaussée, des jours aux fentes évasées vers l’extérieur donnent de la lumière, et de larges fenêtres éclairent le deuxième niveau sur les quatre faces.
Les tourelles forment des espaces annexes. Celle du nord-est est occupée par un escalier à vis [17]hélicoïdal qui donne accès au deuxième niveau. Celle du sud-est abrite, au rez-de-chaussée, un petit oratoire à voûtes d’arêtes.
Les tours de l’enceinte et le chemin de ronde
[modifier | modifier le code]Ces tours, circulaires, s’élèvent sur deux niveaux, sauf deux d’entre elles au sud-est et au nord-est qui ont été surélevée d’un niveau.
On accède à la salle du rez-de-chaussée des tours par une porte à coussinets et linteaux, aménagés dans l’angle de la courtine; la salle de l’étage est couverte par une voûte d’ogives à quatre branches. Sur les six tours de l’enceinte, deux conservent encore des traces de cet aménagement[18]. Ces salles également circulaires sont équipées d’archères à simple ébrasement [19]: il y en a trois au rez-de-chaussée, quatre à l’étage. Leur répartition n’est pas laissée au hasard.
Au premier niveau, l’une des trois archères permet de viser en direction de l’axe de la porte d’entrée de l’enceinte, les deux autres en direction des courtines.
Au deuxième niveau, les quatre archères sont installées dans les angles morts de celles du niveau inférieur.
En outre, les murs des tours d’angle sont traversés à la hauteur du deuxième niveau par le chemin de ronde pour le passage d’une courtine à l’autre[20]. Ce chemin de ronde devient alors un couloir qui peut être fermé par une porte en cas d’attaque, renforçant ainsi la protection des tours[21].
La recherche archéologique
[modifier | modifier le code]Depuis 2018 le château fait l'objet de recherches archéologiques menées par l'association Les Amis du Mez[22].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- 1888 : Thoison Eugène, Les séjours des rois de France dans le Gâtinais, 481-1789, A. Picard, Paris, 1888
- 1891 : Poullain. (1891). Le Mez-le-Maréchal : Notice. Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais.
- 1980 : Gaumont Robert, Châteaux et manoirs de l’Orléanais, CLD, 1980
- 1988 : Mesqui Jean, Ile-de-France gothique. T.2 : les demeures seigneuriales, Paris, 1988, p.220-225
- 2017 : Baumgartner G, Le château de Mez-le-Maréchal à Dordives, de la noblesse à la roture, Bulletin de la société d'émulation de l'arrondissement de Montargis , t 171, 2017, p.18-37
- 2021 : Michel Piechaczyk, “Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal”, Archéologie médiévale, 51 | 2021, 272.
- 2023 : Hayot, Denis. L'architecture fortifiée capétienne au XIIᵉ siècle : un paradigme à l'échelle du royaume. Monographies Centre Val de Loire. Centre de castellologie de Bourgogne, 2023.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Château de Metz-le-Maréchal et église de Mez », notice no PA00098766, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture consulté le 01 octobre 2024.
- Office International de l'Eau, « Cours d'eau : le Betz » , sur Sandre (consulté le )
- « Etat initial du Betz », dans EPAGE du Bassin du Loing, Travaux de restauration hydromorphologique du Betz à Bransles – Bassin du Betz, , 49 p. (lire en ligne), p. 8
- Michel Ed., « Dordives, Plan du château de Mez-le Maréchal », dans Monuments religieux, civils et militaires du Gâtinais (département du Loiret et de Seine-et-Marne) depuis le XIᵉ siècle au XVIIᵉ siècle, Orleans, Herluison, , 402 p. (lire en ligne), p. 104-106
- Renucci F., « Les vallées du Betz et des Ardouses », dans Piechaczyk M., Château de Mez-Le-Maréchal Dordives (Loiret) : Rapport archéologique de prospection thématique 2019., Amis du Mez, , 222 p. (lire en ligne), p. 27
- Roesch G., Renucci F., « Etude des microreliefs : Le modèle numérique de terrain », dans Piechaczyk, Château de Mez-le-Maréchal - Rapport de prospection thématique 2020, Association des Amis du Mez, , 348 p. (lire en ligne), p. 317-326
- Foucault A., Raoult J-F., Dictionnaire de géologie, géophysique, préhistoire, paléontologie, pétrographie, minéralogie, Dunod, , 388 p.
- Pomerol C. , Feugueur, Bassin de Paris, Île-de-France, Paris, Masson, , 174 p., p. 24-25
- « Carrières de Souppes » (consulté le )
- Piechaczyk M., « Dordives – Château de Mez-le-Maréchal” : Prospection thématique (2019) », ADLFI. Archéologie de la France, (lire en ligne )
- Mesqui Jean, Châteaux-forts et fortifications en France, Paris, Flammarion, , p. 239
- Seydoux Philippe, « Mez-le-Maréchal à Dordives », dans Châteaux de la Puisaye et de l’Auxerrois, Paris, Morande, , p. 56
- Mesqui, « Châteaux et chasses royales dans les forêts de l'Orléanais au Moyen Âge. Le nomadisme résidentiel et ses effets sur l'activité castrale », dans Faucherre Nicolas, Gautier Delphine, Mouillebouche Hervé, Le nomadisme châtelain. IXe – XVIIe siècle : Actes du sixième colloque international au château de Bellecroix. 14-16 octobre 2016, Dijon, Centre de castellologie de Bourgogne, , p. 311
- Piechaczyk Michel, « Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal” », Archéologie médiévale, no 50, , p. 330-331 (lire en ligne)
- Stein, « Le Mez-le-Maréchal », dans Congrès archéologique de France: Séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques, Paris, Derache, , 756 p. (lire en ligne), p. 233-241
- Civel Nicolas, La fleur de France. Les seigneurs d'lle-de-France au XIIe siecle, Brepols, , 602 p., p. 133
- Châtelain André, Châteaux-forts et féodalité en Ile-de-France XIe – XIIIe siècle, Créer,
- Piechaczyk Michel (Révillion S. et Verjux C.), « Service Régional de l’Archéologie. Bilan scientifique 2019. : Epoque médéviale : DORDIVES Château de Mez-le-Maréchal (p172) », sur Culture.gouv, (consulté le )
- Hayot Denis, « Fiche Mez-le-Maréchal », dans L'architecture fortifiée capétienne au XIIIe siècle. Thèse de doctorat en Histoire de l'art et archéologie,
- Piechaczyk M., « Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal », Archéologie médiévale, no 51, (lire en ligne )
- Borel, E., Renucci, F., « Château de Mez-le-Maréchal (Dordives, Loiret). Bilan de trois années de recherches sur les niveaux de circulation du chemin de ronde. », Journées archéologiques de la région Centre - Val de Loire (Orléans, 4-5 mars 2022).,
- Les Amis du Mez, « Association Les Amis du Mez » (consulté le )