Château Malvand

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Château Malvand
Image illustrative de l’article Château Malvand
Le château Malvand vu depuis la Route de Lausanne.
Nom local Château de «La Malvande»
Résidence «La Tour»
Période ou style Demeure patricienne
Début construction 1713
Fin construction
Propriétaire initial famille de Malvenda
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel familles Ohayon et Lathion
Destination actuelle à l'abandon
Protection Objet inscrit à l'inventaire genevois
Coordonnées 46° 14′ 36″ nord, 6° 08′ 57″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Région historique Pays de Gex
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
localité Chambésy (Le Vengeron)
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Château Malvand
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
(Voir situation sur carte : canton de Genève)
Château Malvand

Le château Malvand, dit aussi château de «La Malvande» ou Résidence «La Tour», est un château situé dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse.

Localisation[modifier | modifier le code]

Photo satellite, par Swistopo, du château et de son domaine.

Au cours de son existence, le château a relevé de diverses localités, jusqu'à ce que la commune de Pregny devienne un territoire genevois officiellement le [1].

Le château se situe dans la localité de Chambésy, dans le sous-secteur du Vengeron et se trouve dans le lieu-dit La Capite. Le domaine à une surface totale de 45 629 m2 [2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Résidence «La Tour»[modifier | modifier le code]

Le domaine de Malvand, appartenant à la famille de Malvenda (famille noble originaire de Valence affiliée à la Monarchie catholique espagnole), était l'un des plus importants de la région. À l'origine, la résidence était composée d'une grosse tour, qui donna son nom au bâtiment : Résidence «La Tour». À cette époque, tous les alentours; à savoir les vignes du coteau de Chambésy, ainsi que les terres et les bois de la Foretaille, appartenaient au domaine[3].

La résidence resta dans la même famille jusqu'en 1618, où le domaine fut partagé en trois parts pour les filles de Melchior. À savoir : Andréa (ayant épousé le sieur de Choudens) qui eut la résidence «La Tour»; Françoise (ayant épousé Jean Fabri) qui eut des terres du domaine et Élisabeth (ayant épousé Jean Blondel) qui eut, par son mariage, la maison de maître «La Coudira».

Andréa de Choudens-Malvenda eut une fille nommée Aimée qui épousa Jean-François de Malherbe à qui elle apporta en dot toute la résidence «La Tour». En 1652, Jean-François de Malherbe vendit la résidence à Samuel Malcontent.

Dessin de la résidence «La Tour» en 1718.

En 1713, Abraham Sauter rachète la résidence à Étienne Malcontent ainsi que les terrains alentour[N 1]. Il décide alors de construire, à côté de l'ancienne grande tour, une maison « de 50 pieds de long sur 40 de large »[N 2]. Il créa également une terrasse, un jardin potager et améliora les étables et les granges.

Château Malvand[modifier | modifier le code]

En 1724, Abraham Sauter décide d'échanger toute la propriété contre les terres de Jacob Huber se trouvant à Bourdigny. Par la suite, Jacob Huber apporta également quelques modifications à la résidence et aux jardins : il démolit l'ancienne tour et fit bâtir deux ailes à la maison. Le bâtiment prit alors le nom de «château Malvand».

Huber répara et agrandit les granges et les écuries et y ajouta des remises. Il planta « deux salles de marronniers et une longue allée se terminant par un cabinet de charmes ». Enfin, il fit l'acquisition du vaste domaine voisin du château du Vengeron (se trouvant sur le territoire de la commune de Collex-Bossy et actuelle commune de Bellevue)[N 3]. En 1742, un cours d'eau appartenant aux seigneurs de Tournay et qui est composé de quatre sources différentes, situé dans le domaine du château, est acquis par Jacob Huber. Ce dernier le corrigera afin de pouvoir s'en servir ainsi qu'alimenter le hameau de Chambésy-Dessous. En 1751, les descendants de Jacob Huber vendirent les deux propriétés de la Malvande et du Vengeron à Isaac Vernet, l'un des plus riches bourgeois de la République. À sa mort en 1773, les deux propriétés furent léguées à Catherine Fabri-Vernet. Cette dernière apporta divers transformations et embellissements à la maison : elle transforma les deux ailes et fit construire les deux grandes dépendances actuelles. À la mort de Catherine Fabri-Vernet en 1795, la propriété passa à sa fille Renée Fabri (épouse de Nicolas Théodore de Saussure) qui y habita et en resta propriétaire jusqu'à sa mort en 1847. À la mort de cette dernière, sa fortune fut partagée entre ses neveux et nièces de la famille Saladin : c'est l'aîné Charles Saladin qui acheta le domaine de l'hoirie, le restaura, et le donna à son fils Ernest Saladin. à la mort de celui-ci en 1911, le domaine fut légué à son petit-neveu Ernest Rilliet qui le revend, en 1943, à la société Chambésy-les-Pins. Le domaine a ensuite été morcelé en plusieurs parcelles sur lesquelles de nombreuses villas ont été construites.

En décembre 1958, le château est acheté par Mme Torsten Kreuger qui rénova et transforma les dépendances.

Le 16 octobre 1987, le domaine et les bâtiments sont inscrits sur la liste des objets inscrits à l'inventaire par le Département des Travaux Publics du canton de Genève[5].

Projets sur le domaine[modifier | modifier le code]

Dans les années 2010, un promoteur immobilier rachète le domaine dans l'idée d'y construire un centre économique régional qui regrouperait entre 1 500 et 2 000 employés. Il est question d'un hôtel de luxe et de logements semis-médicalisés. Le projet est une première fois déposé en 2015. Le 1 février 2016, la commission des monuments, de la nature et des sites (CMNS) émane un préavis favorable sous conditions : le maintint, la rénovation et la mise en valeurs des bâtiment historiques existants.

Cependant, pour concrétiser ce projet, il lui faut l'aval du Conseil municipal de Pregny-Chambésy ainsi que du Grand Conseil genevois, afin de changer la dénomination de la zone d'aménagement du Domaine comprenant neuf parcelles[N 4],[6]. Le 21 février 2017, le Conseil municipal de Pregny-Chambésy se prononce défavorablement à ce projet et rejette le changement de classification du Domaine[7],[8]. Deux rapports datant du 4 février 2019 et du 16 mai 2019, de la commission d’aménagement du canton sont également publié et recommandent aux parlementaires du Grand Conseil, de rejeter le changement de zone d'aménagement du Domaine de la Malavande[9],[10].

Le 7 juin 2019, le Grand Conseil genevois accepte, par 52 oui contre 37 non et 4 abstentions, la loi n° 12 148 sur le changement de zone d'aménagement du Domaine de la Malvande[N 5],[11],[12]. Le Conseil d'État approuve le plan de site le 14 avril 2021[13].

Protections[modifier | modifier le code]

Le château ainsi que les dépendances ont été inscrit à l'inventaire le 16 octobre 1987[5]. Le jardin, la cour d'honneur, l'avant-cour entre les communs, le verger, le jardin potager, le parc paysager, les allés d'arbres et les cordons boisés sont recensés dans l'inventaire ICOMOS des parcs et jardins historiques de la Suisse[14].

Photographies[modifier | modifier le code]

Propriétaires du château[modifier | modifier le code]

  • ? - 1534: André I de Malvenda et Gonsalve de Malvenda;
  • 1534 - XVIIe siècle: André II de Malvenda;
  • XVIIe siècle - 1618: Melchior de Malvenda;
  • 1618 - ?: Andréa de Choudens-Malvenda;
  • ? - 1652: Aimée de Malherbe;
  • 1652 -?: Samuel Malcontent;
  • ? - 1713: Étienne Malcontent;
  • 1713 - 1724: Abraham Sauter;
  • 1724 - 1751: Jacob Huber;
  • 1751 - 1773: Isaac Vernet;
  • 1773 - 1795: Catherine Fabri-Vernet;
  • 1795 - 1847: Renée de Saussure-Fabri;
  • 1847 - ?: Charles Saladin;
  • ? - 1911: Ernest Saladin;
  • 1911 - 1943: Ernest Rilliet;
  • 1943 - 1958: Société Chambésy-les-Pins;
  • 1958 - 1973: Mme Torsten Kreuger;
  • 1973 - 2010: ?;
  • Depuis 2010: Dan Ohayon (de la société RI Realim SA).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Terrains appartenant à Isaac Brochet, la famille de Malherbe, la famille de Nicolas, à Jacob Chouet et à Louis de la Maisonneuve.
  2. Il s'agit de la partie centrale de ma maison actuelle.
  3. Une Maison forte est érigée, dans le domaine du Vengeron, en 1340, par la famille Tavel. Celle-ci vend le « château » et ses terres à la famille Fernex en 1499. Pendant un demi-siècle, il change plusieurs fois de propriétaire et dès 1555, la famille Favre en devient propriétaire pendant un siècle et demi. En 1693, c’est la famille Vaudenet qui possède la propriété jusqu’en 1731. Elle est vendue au banquier Huber qui est déjà propriétaire de la propriété voisine de Malvand à Chambésy. La famille Huber vend finalement ses deux propriétés en 1751 à la famille Vernet. En 1788, par héritage, c’est la famille Saladin qui en devient propriétaire ; puis, par alliance, elle est transmise à la famille Rilliet. En 1961, la construction de l’autoroute fera détruire le « château » [4].
  4. Le Domaine se trouvait, à l'époque, en "zone 5" (dite "zone villa"). De plus, le Domaine était compris dans la zone soumise à la Loi sur la protection générale des rives du lac.
  5. Cette loi modifie les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy par la création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat et modifie également le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 117-121
  2. « SITG | Carte interactive », sur www.etat.ge.ch (consulté le )
  3. Guillaume Fatio et Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 261-269
  4. Commune de Bellevue, « Saviez-vous qu’ici...en 1961, se dressait encore sur le site de la bretelle d’accès de l’autoroute le « château », ou maison forte, du Vengeron dont la présence est attestée dès 1341. Ceci explique le nom de cette parcelle : « Champ-du-Château ». » Accès libre [PDF], sur www.mairie-bellevue.ch (consulté le )
  5. a et b République et Canton de Genève : Département des Travaux Publics, « Arrêté approuvant l'inscription à l'inventaire du domaine de la Malvande, bâtiments n° 26/27/28, parcelle nº 891 » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  6. « Grand Conseil de Genève », sur ge.ch (consulté le )
  7. Michel Bovey, « PV de la séance du Conseil Municipal », (consulté le )
  8. Céline Garcin, « Pregny-Chambésy ose dire non à un «fleuron de l’économie» », Tribune de Genève,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne, consulté le )
  9. commission d’aménagement du canton, « Rapport de la commission d’aménagement du canton chargée d’étudier le projet de loi du Conseil d’État modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande »
  10. commission d’aménagement du canton, « Rapport de la commission d’aménagement du canton chargée d’étudier le projet de loi du Conseil d’État modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande »
  11. « Grand Conseil de Genève - Mémorial », sur ge.ch (consulté le )
  12. Conseil d’État Genevois, « Loi modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy (création d’une zone 4A destinée à un établissement hôtelier, à des activités administratives et à l’habitat) et modifiant le périmètre de protection générale des rives du lac autour du domaine de la Malvande (12148) », (consulté le )
  13. République et Canton de Genève : Conseil d'État, « Arrêté approuvant le plan de site nº 29999-530 «La Malvande», situé sur le territoire de la commune de Pregny-Chambésy » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le ).
  14. (de) ICOMOS, « Liste der historischen Gärten und Anlagen » Accès libre, sur www.icomos.ch (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1978 (2000)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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