Centrale hydroélectrique de Romanche Gavet
Barrage de Livet
Pays | |
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Région | |
Département | |
Coordonnées | |
Cours d'eau |
Vocation |
Électricité |
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Opérateur | |
Date du début des travaux | |
Date de mise en service | |
Coût |
400 millions d'euros |
Statut |
En fonctionnement |
Type |
Barrage mobile à clapets |
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Hauteur (lit de rivière) |
6,3 m |
Hauteur (fondation) |
13,5 m |
Nom |
Lac de Livet |
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Altitude |
705 m |
Centrale de Gavet | |
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Coordonnées | |
Exploitant | |
Type de centrale | |
Hauteur de chute |
280 m |
Débit d'équipement |
40 m³/s |
Nombre de turbines |
2 |
Type de turbines | |
Puissance installée |
97 MW |
Production annuelle |
560 GWh/an |
Facteur de charge |
61822993 % |
La centrale hydroélectrique de Romanche Gavet est une centrale au fil de l'eau d'une puissance installée de 97 MW, située sur le cours de la Romanche, sur la commune de Livet-et-Gavet, dans le département de l'Isère, en France.
Elle comprend un barrage amont à Livet, une galerie souterraine et une centrale hydroélectrique souterraine à Gavet. Cet aménagement livré en remplace plusieurs usines construites en cascade sur la Romanche au début du XXe siècle.
Histoire
[modifier | modifier le code]La demande de concession avait été émise par EDF en [1].
Le , la concession d'exploitation du site est délivrée à EDF, pour une durée de 60 ans[1].
La construction démarre en [1], mais en , à la suite d'un éboulement sur le chantier, une partie de celui-ci est mise à l'arrêt pendant une période de deux ans[2].
En 2015, le barrage-prise d'eau de Livet, qui vise à capter l'eau, est terminé[3].
La centrale hydroélectrique est inaugurée et mise officiellement en service le [4],[5]. Elle est considérée à ce titre comme le dernier grand aménagement hydroélectrique en date en France.
Description
[modifier | modifier le code]Le coût total du projet dépasse les 400 millions d'euros[4]. L'aménagement complet est constitué de trois principaux éléments :
Barrage de Livet
[modifier | modifier le code]Un barrage, implanté à Livet, comprend :
- le barrage proprement dit, de type mobile à clapets, d'une hauteur sur fondation de 13,5 mètres[6]. Il est équipé de 3 vannes secteurs de 10 mètres de large par 4,8 mètres de hauteur, qui peuvent écouler jusqu'à 40 m3/s. La retenue crée en amont fait près de 2 km de long pour un volume d'environ[7] 180 000 m3 ;
- une prise d'eau pour amener l'eau vers la galerie d'amenée jusqu’à un débit[7] de 41 m3/s.
Le barrage est équipé d'une échelle à poissons de 24 bassins successifs permettant aux poissons de gravir les 6,3 mètres de dénivelé de l'ouvrage d'art. Elle rétablit la continuité piscicole de la rivière[8].
Galerie d'amenée
[modifier | modifier le code]La galerie d'amenée, longue de 9,3 km et 4,7 m de diamètre, terminée par une chute d'eau aménagée de 270 mètres[9],[2] ;
Centrale de Gavet
[modifier | modifier le code]La centrale de Gavet, en grande partie souterraine, occupe deux vastes cavités artificielles creusée dans la roche de la chaîne de Belledonne : une de 70 m de long, 25 m de large et 36 m de haut qui accueille les équipements hydrauliques[10]; une autre de 65 m de long, 11 m de large et 15 m de haut, qui abrite les transformateurs et les vannes aval des groupes[11].
Elle est équipée de deux[12] turbines de type Francis représentant une capacité de 97 MW[5],[13]. La puissance génératrice installée est de 93 MW[12]. La chute d'eau est de 268 m[12].
Des dissipateurs d'énergie implantés à l'extérieur, au droit du lit de la rivière assurent la continuité d’écoulement du débit au niveau de la centrale en cas d’arrêt de celle-ci. Ils évitent les variations brutales de débit dans le lit naturel de la Romanche entre le barrage et la centrale[14], et permettent la sécurité des usagers de la rivière.
La production moyenne de la centrale est estimée à 560 GWh/an, correspondant à 1,5 % de la production hydroélectrique d'EDF[10], soit l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 230 000 habitants[4]. En 2023, la production était de 503 GWh[12].
Une ligne à haute tension de 63 000 V permet de distribuer l'énergie au réseau RTE[15][12].
Évolution
[modifier | modifier le code]La centrale de Gavet remplace six centrales électriques historiques[16] :
- 1898-1905 - les centrales de Livet I et II ;
- 1918 - la centrale des Vernes ;
- 1915 - la centrale des Roberts ;
- 1917 - la centrale de Rioupéroux ;
- 1905-1931 - la centrale des Clavaux ;
- 1924 - la centrale de Pierre-Eybesse.
La puissance totale cumulée des six centrales était de 82 MW pour une production de 405 GWh/an[17].
Le remplacement de ces six centrales par la nouvelle infrastructure permet d'augmenter la production électrique de 40 % sur le même tronçon de la Romanche[4]. Il s'agit d'un exemple de repowering appliqué à l'hydroélectricité.
À horizon 2024, les cinq barrages et trois des six centrales (Pierre-Eybesse, Les Roberts et Les Clavaux) seront démolis[8]. Des opérations de renaturation et de requalification des sites déconstruits concerneront au total 11,5 hectares dont 1,9 hectare pour le reprofilage du lit de la rivière au niveau des anciens barrages[18]. La centrale des Vernes sera conservée et rénovée, car classée au titre des Monuments historiques depuis 1994[19].
Biodiversité
[modifier | modifier le code]L'objectif des travaux permet de retrouver la continuité piscicole de la Romanche. Outre l'équipement du barrage de Livet par une passe à poissons, la destruction des installations en rivière, contribuera à cette recherche.
La construction du barrage a nécessité de déboiser, de terrasser et de dériver le lit de la Romanche sur le site d'implantation. Une fois les travaux terminés, les berges ont été renaturées grâce à des enrochements et des techniques du génie végétal, par la mise en place de lits de plants et plançons au-dessus d’un enrochement de pied de berge. Des espèces ligneuses et herbacées sauvages ont été récoltées dans un rayon maximal de 25 km, tel que le silène enflé, la vipérine commune, le dactyle d'Ascherson ou encore le plantain lancéolé[20].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Nouvel Aménagement Hydroélectrique Romanche Gavet, EDF, avril 2012
- Centrale hydroélectrique Romanche Gavet: il était une fois un chantier colossal qui avance doucement, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 21 juin 2016
- Jean-Christophe Pain, Romanche-Gavet, le plus gros chantier hydroélectrique d'EDF en France, sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 16 septembre 2015
- « EDF met en service la nouvelle centrale hydroélectrique de Romanche-Gavet (Isère) », sur EDF France, (consulté le )
- « Quel avenir pour l’hydro d'EDF après l’inauguration de la centrale Romanche Gavet », L'Usine Nouvelle, (lire en ligne, consulté le )
- EDF 2015, p. 5.
- EDF 2015, p. 4.
- Nathalie Mayer, « Insolite : à Romanche Gavet, une centrale hydroélectrique entièrement souterraine », sur Futura (consulté le ).
- EDF 2015, p. 6.
- Jean-Christophe Féraud, « A Romanche-Gavet, EDF met une nouvelle centrale «hydro» au turbin », sur Libération.fr, (consulté le )
- EDF 2015, p. 7.
- Registre national des installations de production et de stockage d'électricité au 31/12/2023
- « Le chantier Romanche-Gavet : un projet d’eau et d’avenir », sur EDF France, (consulté le )
- EDF 2015, p. 8.
- EDF 2015, p. 2.
- EOLAS, « Les centrales hydroélectriques de la vallée de la Romanche », sur culture.isere.fr (consulté le )
- EDF 2015, p. 1.
- lessor38.fr, « 2021 / 2024 : Faire disparaître les ouvrages anciens », sur L'Essor Isère (consulté le )
- Sophie Chanaron, « Hydroélectricité : construction et déconstructions dans la vallée de la Romanche », sur Actumontagne (consulté le )
- C. Delage, A. Evette, N. Daumergue, G. Huyghe, F. Jacob. 2017, p. 2.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- EDF, Chantier Romanche Gavet : un grand projet hydraulique pour EDF, un nouveau visage pour la vallée de la Romanche, , 8 p. (lire en ligne [PDF])
- C. Delage, A. Evette, N. Daumergue, G. Huyghe, F. Jacob., Évaluation de la réussite de l’ouvrage deprotection de berges de la Romanche au barrage de Livet, réalisé à l’aide de techniques de génie végétal. Sciences Eaux & Territoires, INRAE, , 6 p. (lire en ligne [PDF])