Aller au contenu

Camp des Fourches

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Camp des Fourches
Vue partielle du camp traversé par la route de la Bonette (M2205).
Vue partielle du camp traversé par la route de la Bonette (M2205).

Type d'ouvrage Casernement
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié du Dauphiné
└─ Ubaye (Jausiers)
Année de construction 1890
Coordonnées 44° 20′ 01″ nord, 6° 51′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes

Le camp des Fourches est un casernement de montagne situé à 2 266 m d’altitude, dans le massif du Mercantour, sur la route de la Bonette (M2205), à 8 km environ du col de la Bonette, sur la commune de Saint-Dalmas-le-Selvage en venant de Saint-Étienne-de-Tinée.

Cette position centrale dans la haute vallée de la Tinée place le camp à 10 min du vallon du Salso Moreno, à 40 min du mont des Fourches, à h de la cime de Pelousette et à h de marche du village de Ferrere (Argentera) (it) en Italie.

Histoire du camp

[modifier | modifier le code]

Utilisé comme emplacement de bivouac dès les années 1890, le camp a été construit entre 1896 et 1910 et amélioré jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

L’ensemble est constitué de vingt-six petits bâtiments, dont une vingtaine quasiment identiques ayant des allures de chalets mais qui, compte tenu de la différence des matériaux utilisés, n’ont certainement pas été construits en même temps. On y a ajouté par la suite la recette supérieure d’un téléphérique ainsi qu’un poste de commandement doté d’un mess pour les officiers et d’un poste de télégraphie optique à l’étage.

Ces chalets servaient principalement de logement et pouvaient accueillir un bataillon de chasseurs alpins à quatre compagnies de 150 hommes qui vivaient en quasi-autarcie. Le camp était en effet équipé de cuisines, de magasins, de sanitaires et d’un four à pain. Le téléphérique, construit dans les années trente, qui reliait le hameau du Pra, permettait d’assurer le ravitaillement ou l’évacuation des blessés (La recette supérieure a été détruite en 2005 afin de permettre l’élargissement de la route à l’entrée du village). Des écuries permettaient enfin d'abriter les mulets.

Le camp était occupé en permanence, mais pendant l’hiver il n’y avait qu’un effectif réduit chargé d’assurer le gardiennage ; la circulation entre les chalets se faisait sous la neige dans des galeries en planche. Une esplanade située au sud de la position permettait également de dresser des tentes marabouts à la belle saison.

Bien que situé à proximité immédiate de l'avant-poste du Col-des-Fourches qui a été attaqué en et en , il ne semble pas que le camp lui-même ait été affecté par ces combats.

État actuel

[modifier | modifier le code]

Aujourd’hui (2009), le camp des Fourches est dans un état d’abandon apparent. Les casernes sont toutes en ruine et ouvertes à tous vents, et ne font l’objet d’aucune mesure de sauvegarde de la part du parc national du Mercantour. L’ancien poste de commandement, qui n’a pas encore perdu sa toiture, est encore décoré de peintures murales qui se détériorent d’année en année. On peut voir notamment des scènes de la vie des chasseurs alpins en haute montagne ainsi que d’autres inspirées de la Revue nègre avec Joséphine Baker et sa célèbre ceinture de bananes.

En 1988, le conseil général des Alpes-Maritimes avait décidé d’y aménager une auberge, un restaurant et un musée dans le cadre du projet « les Balcons du Mercantour » qui visait à la mise en place d’un nouvel itinéraire de randonnée entre la haute vallée de la Tinée, la Vésubie, la Roya et la Bévéra. En , fenêtres et portes de ce poste de commandement sont murées, et des panneaux de mise en garde interdisent l'accès et la visite des lieux pour éviter tout accident d'éboulement de ruine sur des promeneurs.

Des travaux de rénovation commencent en . Ils doivent couvrir la réhabilitation de l'ensemble du lieu à moyen terme.

  • Henri Béraud, La Seconde Guerre mondiale dans les Hautes-Alpes et l'Ubaye, Société d'études des Hautes-Alpes, 1990.
  • Philippe Lachal, Fortifications des Alpes, leur rôle dans les combats de 1939-1945, Ubaye-Ubayette-Restefond, éditions du Fournel, 2006.
  • Général Etienne Plan et Eric Lefevre, La Bataille des Alpes, 10-, Charles Lavauzelle, 1982.
  • Claude Raybaud, Fortifications de l'époque moderne dans les Alpes-Maritimes, Serre éditeur, 1992.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :