Bourgeoisie de Genève

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Armoiries des familles possédant la bourgeoisie de Genève en 1792

La bourgeoisie de Genève correspond au sommet d'une hiérarchie sociale de la République de Genève, ayant possédé jusqu'en 1798 différents droits personnels, survivants du droit médiéval urbain et jadis commun à l'ensemble des villes de l'Europe occidentale.

Les habitants de la seigneurie et République de Genève se divisaient en quatre ordres de personnes[1].

Statuts

  • Les citoyens : fils de bourgeois et nés dans la ville. Eux seuls pouvaient parvenir à la magistrature[1],[2].
  • Les bourgeois : fils de bourgeois ou de citoyens mais nés en pays étranger, ou étrangers qui avaient acquis le droit de bourgeoisie auprès du Magistrat[1],[2]. Pour accéder à la bourgeoisie, il fallait l'acheter. Outre la somme d’argent, il était d'usage de payer un « seillot »[3] et souvent aussi une arme à feu. La bourgeoise de Genève était aussi accordée gratuitement ou à prix réduit pour services rendus[4],[5]. Les bourgeois pouvaient être du Conseil général et même du Conseil des Deux-Cents.
  • Les habitants : étrangers qui avaient permission du Magistrat de demeurer dans la ville[1]. Ils devaient payer une taxe d'habitation. Les habitants pouvaient accéder à la bourgeoisie mais il leur fallait avoir séjourné un certain nombre d’années à Genève.
  • les natifs : fils d’étrangers admis à l’habitation, nés dans la ville[1]. Ils étaient privés de tout droit politique et ne pouvaient pas exercer certaines professions.

Histoire

L'assemblée des bourgeois et citoyens de Genève constituait le Conseil général, le nombre de bourgeois ayant droit de voter en Conseil général n'excéda pas quinze cents personnes. Le Conseil général à l'origine élisait pour un an les syndics de Genève, magistrats chargés de l'administration de la commune. Par la suite il désigna le Conseil des Deux-Cents. Fait original, la plupart des bourgeois de Genève venait de la Savoie voisine car beaucoup d'entre eux travaillaient et participaient à l'administration de la ville de Genève[6].

Il y eut un certain nombre de révoltes contre le népotisme (accession gratuite) et l’entrée en masse d’étrangers notamment les réfugiés protestants français que Calvin fit inscrire de force dans la bourgeoisie pour assurer sa domination. Il obtient ainsi la majorité aux élections de 1554 ainsi qu'aux trois conseils. Pendant le XVIIIe siècle, Genève est marqué par de nombreux troubles politiques dont l'origine provient de l'inégalité des droits entre Genevois. Les bourgeois, qui ont obtenu un statut privilégié, et leurs descendants, les citoyens, tiennent le haut du pavé : ils bénéficient de tous les droits politiques et de nombreux privilèges économiques. Face à eux, les habitants et leurs descendants, les natifs, forment une population sans droits politiques et entravée dans ses activités économiques[2]. Après plusieurs révoltes et troubles, la bourgeoisie de Genève n'est plus un privilège depuis 1798, et tous les Genevois sont de simples citoyens depuis cette date.

Familles notables de la bourgeoisie genevoise

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

  1. a b c d et e Jean-Jacques Rousseau, Collection complète des œuvres de J.J. Rousseau : Œuvres mêlées, 1776, p. 451 (lire en ligne
  2. a b et c « Exposition 2014-2015 Genève et les Suisses Notice 7. Troubles politiques à Genève au XVIIIe siècle », série Archives, sur le site de la République et canton de Genève - ge.ch.
  3. Seillot : seau ou petite seille pour porter l’eau lors des incendies. Les seillots demeuraient accrochés aux murs près des fontaines dans les quartiers de la ville.
  4. Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, Volume 6, 1933, p. 136 (lire en ligne).
  5. Histoire du Collège de Genève, 1896, 402 pages, p. 96 (lire en ligne).
  6. Ville de Genève les 400 ans du traité de St-Julien.