Bernard Saisset

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Bernard Saisset
Image illustrative de l’article Bernard Saisset
Biographie
Naissance  ?
France
Décès  ?
Pamiers
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Premier évêque de Pamiers

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Bernard Saisset ou Bernard Saget[1] est un prélat français né vers 1232 et mort vers 1314. D'abord abbé des chanoines de Saint-Antonin de Pamiers, il devient évêque de cette même ville lorsque Boniface VIII l'érige en siège d'un nouveau diocèse.

Son conflit avec Philippe le Bel

Saisset est resté célèbre pour ses démêlés avec le roi Philippe le Bel (1268-1314). Ce dernier l'accusa d'avoir contesté la légitimité du pouvoir des Capétiens en Languedoc. Saisset aurait suggéré au comte de Foix Roger Bernard III, et au comte de Comminges, de se libérer de la tutelle française. Philippe le Bel ouvrit une enquête et mit les biens de l'évêque sous séquestre, au mépris de l'immunité ecclésiastique et sans doute par provocation envers Boniface VIII.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1301, alors qu'il est sur le point de s'échapper à Rome, Saisset est arrêté et transféré à Senlis en Picardie (alors chasse royale). Il y comparaît devant le conseil royal le 24 d'octobre 1301.

À l'accusation de haute trahison et d'injures contre la personne du roi sont alors ajoutées, à l'instigation de Guillaume de Nogaret, des accusations d'hérésie à son encontre. L'évêque d'Auxerre Pierre de Mornay le défend, tant à Châteauneuf-sur-Loire qu'à Senlis[1].

L'arrestation et la procédure royale contre Saisset déclenchèrent le grand conflit de Philippe le Bel avec Boniface VIII, qui déboucha sur l'attentat d'Anagni en 1303. En effet, pour prétendre à une procédure à l'encontre de l'évêque, Philippe IV doit obtenir la dégradation de Saisset par le pape. Au lieu de cela, Boniface VIII ordonne au roi de libérer l'évêque afin que ce dernier puisse se rendre à Rome pour lui donner l'occasion de s'expliquer. Ce fait envenime à nouveau les relations entre le roi et le pape, prolongeant une querelle qui couvait depuis la bulle Clericis laicos de 1296. Aussi, pour le 1er novembre 1302, Boniface VIII convoque à Rome tous les prélats français afin d'examiner d'éventuelles sanctions.

Son retour en grâce

Au milieu de cette lutte, Saisset est quelque peu oublié après avoir été chassé du royaume. Il part à Rome en février 1302, ville qu'il quitte l'année suivante après l'attentat d'Anagni.

En 1308, grâce à un pape plus conciliant, (Clément V, premier pape d'Avignon), Saisset est gracié par le roi. Il reprend alors sa charge d'évêque de Pamiers. Il s'engagera même en 1308 sur le paréage de la bastide de Villeneuve-du-Paréage, près de Pamiers avec Philippe le Bel.

Il décède à Pamiers vers 1314.

Bibliographie

  • Jean-Marie Vidal, "Bernard Saisset, évêque de Pamiers (1232-1311)", Revue des Sciences religieuses 5 (1925), p. 417-438 et 565-590, 6 (1926), p. 50-77, 177-198 et 371-393, réimpr. en volume sous le titre Bernard Saisset (1232-1311), Toulouse, Paris, 1926
  • (en) Jeffrey H. Denton, "Bernard Saisset and the Franco-papal Rift of December 1301", in Revue d’histoire ecclésiastique, 102/2, 2007, p. 399-427
  • Jean Favier, Philippe le Bel, Paris, 1978
  • Julien Théry :
    • « Philippe le Bel, pape en son royaume », dans Dieu et la politique. Le défi laïque, (lire en ligne), p. 14-17, revue L'Histoire n° 289.
    • (it) Julien Théry, « Allo scoppio del conflitto tra Bonifacio e Filippo il Bello : l'affare Saisset », dans I poteri universali e la fondazione dello Studium Urbis. Il pontefice Bonifacio VIII dalla Unam sanctam allo schiaffo di Anagni, Rome, G. Minnucci, (lire en ligne), p. 21-68.
    • Julien Théry, Le pionnier de la théocratie royale. Guillaume de Nogaret et les conflits de Philippe le Bel avec la papauté. Dans Guillaume de Nogaret. Un Languedocien au service de la monarchie capétienne, Nîmes, B. Moreau, (lire en ligne), p. 101-128.

Notes et références

  1. a et b Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne), p. 419.

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