Bernard II d'Armagnac
Bernard II Tumapaler, mort après 1064, fut comte d'Armagnac de 1020 à 1061. Il est le fils du comte d'Armagnac Géraud Ier Trancaléon (Tranchelion) et d'Adalais d'Aquitaine, elle-même fille de Guillaume V Le Grand, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, et de sa deuxième femme, Brisque, héritière du duché de Gascogne[1]. Son surnom de Tumapaler ou Tumopaillès (peut-être : amasse-paille en gascon) s’appliquait à un homme sombre et taciturne[2],[3].
Après la mort sans postérité du duc Eudes de Poitiers, il revendique son héritage. En 1040 il entre en possession du comté de Gascogne, c'est-à-dire de la partie occidentale de la Gascogne. Mais il ne peut obtenir le comté de Bordeaux et le titre de duc de Gascogne qui reviennent à Guy-Geoffroy en 1044, demi-frère du duc Eudes et le second mari de sa veuve[4].
En 1058, Guy-Geoffroy ayant hérité du comté de Poitiers et du duché d'Aquitaine lui conteste le comté d'Armagnac.
Il essuie en 1063 une défaite face à Guy-Geoffroy de Poitiers, comte de Bordeaux et d'Agen (futur Guillaume VIII de Poitiers) à la bataille de La Castelle (entre Cazères et Grenade-sur-l'Adour), et est obligé de lui vendre 15 000 sous les droits à la Gascogne[5].
Il dote richement le monastère de Saint-Mont, près de Riscle, qui avait été fondé en 1036.
Vers 1060, il lutte avec l'archevêque d'Auch, saint Austinde, partisan des ducs d'Aquitaine, pour le contrôle de la région. L'archevêque fonde à cette époque la ville de Nogaro où il élève une église et un cloître ayant pour but d'y réunir les assemblées ecclésiastiques à la place du monastère de Saint-Mont.
En 1063, après sa défaite à la bataille de La Castelle, il remet le comté d'Armagnac, à son fils Géraud. Il se retire à l'abbaye de Cluny ou il prend la tonsure, puis au monastère de Saint-Mont, près de Riscle, où il meurt, probablement après 1079. L'année de sa mort reste inconnue, des dates différentes sont proposées : de 1064 jusqu'à 1090.
De son épouse Ermengarde, épousée en 1035, il avait eu :
- Géraud II († 1095)
- Arnaud-Bernard († 1080), comte d'Armagnac associé
- peut-être Gisla, mariée à Centulle V († 1090), vicomte de Béarn
Notes et références
- Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, ducs d'Aquitaine : 778-1204, Mougon, Geste éd., coll. « Histoire », , 303 p., ill., couv. ill. en coul. ; 24 cm (ISBN 2-910919-09-9, ISSN 1269-9454, BNF 35804152), p. 143 et 296
- Page de la source Montlezun dans Gallica
- L’article en russe précise qu’il s’agit d’un « dispositif pour constituer des meules de paille » et confirme le sens figuré
- Sous la direction de Georges Courtès, Le Gers. Dictionnaire biographique de l'Antiquité à nos jours, Société Archéologique et Historique du Gers, Auch, 1999 (ISBN 2-9505900-1-2)
- Google Livres : Hélène Débax, Vicomtes et vicomtés dans l'Occident médiéval, Presses universiaires du Mirail, Toulouse, 2008 (ISBN 978-2858169429)
Source
- Jean-Justin Monlezun, Histoire de la Gascogne depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Auch, J.-A. Portes : [puis] Brun, 1846-1850 [détail de l’édition] (OCLC 7020501)