Attacus atlas

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L’Atlas (Attacus atlas) est une espèce asiatique de lépidoptères de la famille des Saturniidae, souvent considérée comme le plus grand papillon du monde.

Le record du plus grand papillon a justement été battu par un Attacus Atlas d'environ 30 centimètres.

Description[modifier | modifier le code]

Le papillon[modifier | modifier le code]

Originaire des forêts d'Inde, c'est l'un des plus grands papillons nocturnes du monde ; Thysania agrippina et Attacus caesar le dépassent légèrement en envergure moyenne mais sa surface alaire est bien plus faible[1].

La surface alaire de l'imago de l'atlas atteint 160 cm2, toutefois Coscinocera hercules le dépasse et peut donc prétendre détenir le titre de « plus grand papillon du monde ».

Atlas dans une main humaine.

Il mesure entre 20 et 30 cm. Ses ailes larges et musclées sont de couleur rouge, marron, brune, avec des nuances plus claires jaunes, blanches et orange, composées de deux « fenêtres » translucides et triangulaires sur chaque paire d'ailes. De plus, l'extrémité des ailes fait penser à un serpent, ce qui lui a valu aussi le nom de Papillon cobra.

Tête d'un mâle

La femelle, plus verdâtre et plus claire que le mâle, porte comme lui deux antennes pectinées, mais plus étroites.

La chenille[modifier | modifier le code]

La chenille est de couleur entre le bleu, le vert et le blanc grisâtre d'aspect pruineux, aspect qui évoque pour le prédateur éventuel un débris moisi indigeste[2]. Cette chenille se nourrit dans son pays d'origine des plantes suivantes : Nephelium lappaceum, Pittosporum tobira, Psidium guajava, Annona muricata, Excallonia macrantha, Vitex negundo... et parfois elle est considérée comme nuisible quand elle se nourrit dans les plantations de Théier (Camellia sinensis, Theaceae)[3].

Elle peut mesurer jusqu'à 11,5 cm de long et 2.5 cm de large.

Cette chenille se nymphose dans un énorme cocon brunâtre.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Répartition

L'atlas vit dans les forêts tropicales et les prairies alpines en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Asie de l'Est.

Biologie[modifier | modifier le code]

Ce papillon ne s'alimente pas car son appareil buccal est atrophié, il ne vit donc que pour se reproduire. Les mâles vivent environ 4 jours et les femelles 7 à 8 jours.

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Attacus atlas a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758 dans la 10ème édition de Systema Naturae.

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Liste des sous-espèces

  • Attacus atlas atlas
  • Attacus atlas ryukyuensis

L'Atlas et l'Homme[modifier | modifier le code]

Élevage[modifier | modifier le code]

En captivité, on peut aisément nourrir la chenille avec du saule et du peuplier, du troène[4] et de l'ailante, plantes au feuillage persistant, permettant d'assurer la croissance de la larve en toute saison.

Philatélie[modifier | modifier le code]

Timbre japonais représentant un papillon Atlas

Ce papillon figure sur une émission des îles Ryūkyū (occupation américaine) de 1959 (valeur faciale 3 cents) et sur une émission du Laos de 1965 (valeur faciale : 20 k).

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Dans la version des aventures de Tintin les 7 boules de cristal parue sous forme de feuilleton dans Le Soir en 1944[5], le professeur Hornet, conservateur du muséum d'histoire naturelle et sixième victime de la malédiction de Rascar Capac, reçoit un papillon identifié comme étant un Attacus atlas de la part de son correspondant à Java. Pourtant, celui-ci ne ressemble pas à un Attacus atlas. Hergé corrigera cette erreur dans l'album en mentionnant « espèce inconnue »[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Delphine Montagne, « Quand la cartographie devient bête », Carto, le monde en cartes, no 46,‎ , p. 54 (lire en ligne, consulté le )
  2. Pascal Goetgheluck et Vincent Albouy, Insectes, Paris, Artémis, , 224 p. (ISBN 2-84416-394-7, lire en ligne), Chenille du papillon atlas pages 116, 118 et 119
  3. Dominique Martiré et Frank Merlier, Guide des plus beaux papillons du monde, Belin, , 352 p. (ISBN 978-2-410-02617-7), Papillon cobra page 206
  4. David Carter (trad. de l'anglais par Patrice Leraut), Papillons, Paris, Bordas, , 304 p. (ISBN 2-04-760041-3), Atlas page 221
  5. a et b Hergé Goddin et Philippe Goddin, La malédiction de Rascar Capac : le mystère des sept boules de cristal, Bruxelles, Casterman, , 135 p. (ISBN 978-2-203-08777-4), p. 57-59

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Géo, collection Insectes du monde, n° 99, , p. 168.