Moliko Alet+po
Fondation |
2021 |
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Moliko Alet+po est une association française prônant la préservation de la mémoire des Guyanais et Guyanaises exhibés dans des zoos humains en France au XIXe siècle. L’association travaille pour la reconnaissance des noms des exhibés, du rapatriement des corps et de la mise en place d’évènements et de lieux de mémoire.
Historique
[modifier | modifier le code]L’association est créée en 2021 à Séné dans le Morbihan par Corinne Toka Devilliers après la découverte via un documentaire sur les Zoos Humain l’histoire de Moliko, la grand-mère de son grand-père[1]. Elle est exhibée en 1892 pendant un mois au Jardin d’Acclimatation à Paris[2]. Corinne Toka Devilliers décide alors de faire connaitre son histoire et celle des 45 autres amérindiens Kali’na.
Le travail de recherche de l’association mène à la signature en 2022 d’une convention partenariale culturelle et scientifique avec le musée du quai Branly-Jacques Chirac[1]. L’association et Carine Peltier-Caroff, chargée des collections photographiques du musée, retrouvent des clichés du groupe d’amérindiens photographiés par Roland Bonaparte. Sur les photographies, elles retrouvent l’âge des sujets, mais rarement leur nom. Les noms sont souvent retranscrits phonétiquement et mal orthographiés. La plaque photographique de Moliko indique « Moriko , 18 ans ». En réalité, la jeune fille n'avait pas plus de 12 ou 13 ans au moment de la prise de la photo[2].
En 2022, un comité de pilotage a été mis en place, composé de l’association, de la Collectivité Territoriale de Guyane, des 16 chefs coutumiers, de membres de la jeunesse autochtone et du député Jean-Victor Castor. Ce comité a pour mission de définir les engagements des différents partenaires pour la mise en œuvre, en 2023, d'une commémoration marquant les 130 et 140 ans des expositions coloniales de personnes exhibées au Jardin d’Acclimatation à Paris en 1882, 1883 et 1892[3].
En 2023, grâce à la collaboration avec le musée de l’Homme, l’association a réussi à localiser les restes humains de six des huit amérindiens décédés lors de l’exposition[1]. Les restes des deux autres, donnés à la science, sont perdus[2]. Pour Corinne Toka Devilliers, après avoir restitué les noms des exhibés, il faut ramener les dépouilles en Guyane. Ce défi s'inscrit dans un mouvement plus large visant au rapatriement des corps et restes humains exhibés en France vers leurs terres d’origine. En juin 2023, le Sénat français a adopté une proposition de loi visant à simplifier les procédures de restitution et à éviter les traitements au cas par cas. Toutefois, comme cette loi conditionne la restitution à une demande officielle d'un État et ne prend pas en compte les territoires d'Outre-mer, elle exclut en pratique la requête guyanaise[2].
L’association et le comité de pilotage militent pour la construction d’un monument qui rend hommage au 47 Kali’na et Arawak exhibés en 1882 et en 1892 au Jardin d’Acclimatation à Paris. Ce monument sera érigé le 11 août 2024 sur la commune d’Iracoubo en Guyane[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- La rédaction, « Corinne Devilliers parvient à identifier 45 amérindiens exhibés pendant les « zoos humains » du XIXe siècle », sur Mo News - Hebdomadaire d'informations de la Guyane, (consulté le )
- « Les restes humains (1/3). Rendre les noms, ramener les corps, combat pour les Kali'na exhibés à Paris », sur Outre-mer la 1ère, (consulté le )
- Leïka Thiam, « [Histoire] Découvrez la conférence « Zoos Humains », proposée par l'association Moliko Alet+Po avec le soutien de la CTG le mercredi 26 avril 2023 - Collectivité Territoriale de Guyane », sur www.ctguyane.fr (consulté le )
- Cynthiana Greene-Sewgobind, « [Culture/Tradition] Journées des Peuples Autochtones, du jeudi 8 au dimanche 11 août 2024 - Collectivité Territoriale de Guyane », sur www.ctguyane.fr (consulté le )