Andrei Kuzkin
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| Naissance | Moscou |
|---|---|
| Autres noms |
Andrey Kuzkin, Андрей Кузькин |
| Nationalité |
Russe |
| Activité |
performance, installation, sculpture, dessin |
| Lieu de travail |
France |
| Distinction | Prix Innovation, Prix Kandinsky, Prix Soratnik, |
Andrei Kuzkin ( Andrey Kuzkin ; en cyrillique Андрей Кузькин), né le 12 décembre 1979 à Moscou, est un artiste connu pour ses performances ainsi que ses sculptures faites avec du pain.
Depuis 2022 il vit et travaille à Paris.
Biographie[modifier | modifier le code]
Famille[modifier | modifier le code]
Né le 12 décembre 1979 à Moscou, Andrei Kuzkin a grandi dans un milieu intellectuel et artistique de Moscou[1]. Son père, Alexander Kuzkin, artiste du mouvement d'art conceptuel de Moscou, est décédé à l'âge de 33 ans[2]. Sa mère, Olga Lozovskaïa, est artiste graphiste. Son beau-père, Evgueni Gor, est également peintre, graphiste et auteur d'installations d’art[3],[4].
Formation[modifier | modifier le code]
En 2001, Andrei Kuzkin a obtenu son diplôme de l’Université d'État de Moscou de l’Imprimerie en tant qu’artiste graphiste[5].
Carrière[modifier | modifier le code]
Début[modifier | modifier le code]
Après ses études Andrei Kuzkin a travaillé comme graphic designer indépendant pour plusieurs éditions et a été responsable pour la conception visuelle de livres, de revues, et d'affiches[6]. Vers 2004 Kuzkin a commencé ses expérimentations artistiques avec d’autres matériaux que l’art graphique. Il utilisait des éléments naturels tels que la terre, le foin, le métal, le béton liquide.
2008-2015[modifier | modifier le code]
Performance « En Cerle », 2008[modifier | modifier le code]
En 2008, l'âge de 28 ans il est invité à participer dans la première biennale internationale de l'art jeune de Moscou, intitulée «Stop ! Qui va là ?»[7]où il a présenté sa performance « En Cerle ».
Cette performance a duré environ cinq heures. Le mortier de ciment ne peut pas durcir tant qu'il est remué : s'étant attaché, avec une corde, au centre d'un bassin rempli de béton liquide, il marcha en cercle jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer à travers la masse qui se solidifiait[8].
Selon l’intention de l’artiste, la situation créée au sein de la performance est un modèle en action de la vie physique de l’homme[2].
En 2009, pour sa performance « En Cerle », Kuzkin devient le lauréat du prix d'État «Innovation» dans la catégorie de l’art contemporain de la nouvelle génération[9],[2],[10]. Aujourd’hui les vidéos de cette performance font partie de plusieurs collections en Russie et en Europe, notamment, de la collection permanente du Centre Pompidou, Paris[11] et de la collection permanente de la galerie Tretiakov, Moscou.
Performance « Tout ce qui existe est à moi », 2010[modifier | modifier le code]
Pendant quatre heures, l'artiste s'est allongé sur un podium blanc sous un dôme transparent, comme dans un théatre anatomique. Sur son corps nu et rasé de l’artiste, à l’aide d’un marqueur, on été inscrite en latin les noms de toutes sortes de maladies humaines. Le placement des inscriptions correspondait aux endroits affectés par une maladie particulière.
L'artiste a voulu démontre la vulnérabilité et fragilité de l'existence humaine, ainsi Kuzkin a " testé " la maladie et la mort et a tenté de surmonter la peur[12].
Andre Kuzkin a présentée cette performance dans le cadre de la 6e Biennale de Berlin d’art contemporain de 2010.
Projet « Tout est à venir ! », 2011[modifier | modifier le code]
Le projet « Tout est à venir ! » a été conçu et réalisé comme un suicide symbolique du jeune artiste, qui a enfermé dans 58 boîtes métalliques non seulement toutes les œuvres matérielles créées jusqu'à cette époque - peintures, dessins, photographies, objets - mais aussi tous ses biens personnels.
Ce sont ces cubes qui ont été présentés à l’exposition de la galerie. Le projet s’étend dans le temps : son apogée est prévu en 2040, date à laquelle, selon les conditions de l’artiste, les caisses en acier peuvent être rouvertes[12].
Le projet a été présenté à la Galerie Ouverte à Moscou en 2011.
Performance « La question principale », 2013[modifier | modifier le code]
À l’aide d’un scalpel médical, Kuzkin se découpe publiquement sur la poitrine la question " Qu’est-ce que c’est ? ", qui, selon l’auteur, peut être perçue comme existentielle (Qu’est-ce que la douleur ? Le corps ? Moi ? Ma vie ? Etc.), et comme la critique institutionnelle aussi : que signifie un tel geste dans le contexte de l’histoire de l’art, compte tenu de l’expérience des générations précédentes d’artistes performeurs[13]?
La performance a été présentée à la galerie " Triomphe " à Moscou en 2013.
Projet « Droit à la vie », 2015[modifier | modifier le code]
Un projet de 70 tablettes contenant des textes et des photographies représentant l’autobiographie de l’artiste, présentées sous la forme d’un récit détaché et épuré. Chaque texte commence par les mots : « Une personne… ». La collection de tablettes est une collection des principaux événements de la biographie créative de Kuzkin.
En 2016, le Musée d'art moderne de Moscou a accueilli son projet rétrospectif « Droit à la vie », où le musée a montré une documentation complète de tous ses projets. Le musée a publié un catalogue de cette exposition avec description détaillée par l'artiste lui-même de toutes les actions et performances réalisées dans les années 2006-2015[14].
2016-2022[modifier | modifier le code]
Installation « Prières et Héros », 2017—2019[modifier | modifier le code]
Kuzkin a sculpté à la main son œuvre de 1104 figurines du pain dans la durée de 3 ans[15].
Elle est constituée d’une pièce sans un mur, construite à partir de blocs spécialement conçus pour imiter le béton brut, avec des niches. Dans chaque niche se trouve une figurine d’un homme en prière, modelée du pain. Sur le pourtour de l'installation, sur des podiums, sont disposées des têtes d’hommes, en taille réelle, également modelées du pain, et arrosées du sang de l’artiste[16].
L’installation a été présentée pour la première fois au CCI Fabrika en 2019.
Série de performances «Phénomène de la nature, ou 99 paysages avec un arbre», 2010 - à nos jours[modifier | modifier le code]
En 2010, l'artiste a commencé sa série des performances «Phénomène de la nature, ou 99 paysages avec un arbre», qui consiste en une interaction intime avec la nature où l'artiste de fait enraciner dans le sol, la tête en bas, comme un arbre. L'artiste propose de percevoir l'homme comme une émanation de la terre, semblable à la végétation qui y pousse.
Dans le cadre de son projet Andrei Kuzkin a rejoint l'expedition de la premiere Biennale Antarctique. Au bord d'une navire d’expédition scientifique, nommée après Akademik Sergey Vavilovqui, Andrei Kuzkin fait partie d'une équipe de 80 personnes, comprenant des artistes, scientifiques, philosophes et écrivains. Dans la neige de l'Antarctique l'artiste a exécuté sa 49ème performance.[17]
Inspiré par le paysage de 99 arbres de son père, Kuzkin envisage faire au total 99 performances de cet enracinement dans différents coins du monde.[18]
Expositions importantes[modifier | modifier le code]
En 2011, la fondation V–A–C, en collaboration avec la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, a invité Andrei Kuzkin à participer à une exposition d'art contemporain russe, intitulée "Modernikon"[19]à Venise, en parallèle de la 54e Biennale de Venise.
La même année il est invité au 3e Festival international de l'art contemporain d'Alger, FIAC 2011[20] et à la Biennale Performa[21],[22] à New York, dans le cadre du projet dédié à l'histoire de l'art de performance "33 Fragments of Russian Performance".
En 2012, à Londres, la fondation Calvert 22 a organisé une exposition des œuvres des lauréats du Prix Innovation[23], coïncidant avec les Jeux Olympiques d'été de Londres 2012.
En 2013, Andrei Kuzkin expose ses œuvres dans une exposition collective "Russie XXI. Sculpture russe contemporaine"[24] au Museum Beelden aan Zee aux Pays-Bas. En 2013, Andrei Kuzkin a fait sa première expedition au nord, à Anadyr, lepoint le plus nord-est de la Russie, dans le cadre du projet du centre d'art contemporain Garage, où il a fait une performance pour le Festival de la culture contemporaine[25].
Les prix et récompenses de l'art contemporain[modifier | modifier le code]
- Lauréat du Prix Innovation : 2008 en catégorie projet de l’année, et 2017 en catégorie livre de l’année[26]
- Lauréat du Prix Soratnik : 2009, 2010, 2011[27],[28],[29]
- Lauréat du Prix Kandinsky : projet de l’année en 2016 pour «Le Droit à la vie», et en 2021 pour «Prières et Héros»[30]
- Russian Art Investment Rating 49ART : en 2017 et 2018 Andrei Kuzkin a été sélectionné parmi les artistes contemporains russes de moins de 50 ans les plus remarquables.
- Grand Prix de la IXe Biennale du Musée de Krasnoyarsk, 2011
Catalogues[modifier | modifier le code]
Andrei Kuzkin. Right to Life. — Moscow: Moscow Museum of Modern Art, 2016. — 318 с. — (ISBN 978-5-91611-073-9). Édition dédiée à l’exposition retrospective d’Andrei Kuzkin, explorant ses thèmes récurrents et ses œuvres majeures[31].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Jérôme Provençal, « Une Russie aux marges. Traces vivaces dans l’espace. »
, sur https://matthewbown.com/
- (ru) Анна Толстова, « Концептуальный романтизм » , sur Коммерсантъ, (consulté le )
- (ru) Дмитрий Тимофеев, « Андрей Кузькин, от которого чего-то ждут », COLTA.RU, (lire en ligne)
- (en) ALEXANDRA GUZEVA, « This Russian artist makes sculptures from bread »,
- (en) « Interview "What is left of freedom?" » , sur Centro Pecci, (consulté le )
- (ru) « Андрей Кузькин, от которого чего-то ждут », Colta.ru, (lire en ligne)
- (ru) « Первая Московская международная биеннале молодого искусства «Стой! Кто идет?» 1 - 30 июля 2008 года »
- (en-US) Alexandra Guzeva, « This Russian artist makes sculptures from bread », sur Russia Beyond, (consulté le )
- (ru) Дарья Курдюкова, « Подведены итоги IV всероссийского конкурса в области визуального искусства "Инновация" / Культура / Независимая газета », sur www.ng.ru, (consulté le )
- (en-US) Phoebe Taplin, « Russian “Turner Prize” Winners unveiled in London », sur Russia Beyond, (consulté le )
- « En cercle », sur Centre Pompidou (consulté le )
- (en) Alexandra Artamonova, « Everything I Wanted to Tell but Could Not », sur Arterritory.com, (consulté le )
- (ru) Ольга Широкоступ, « Художник играющий », sur Aroundart.org, (consulté le )
- (ru) « Andrei Kuzkin. Right to Life. — Moscow: Moscow Museum of Modern Art, 2016. — 318 с. — (ISBN 978-5-91611-073-9) »
- (en) Ekaterina Wagner, « Andrey Kuzkin: bread, blood and body », sur Art Focus Now, (consulté le )
- (en) « Kandinsky Prize : Kuzkin Andrei »
- Jeanette Zwingenberger, « ANTARTIC BIENNALE : UNE PREMIÈRE PAR 66°33’44’’S ET 67°30’ W. »,
- (ru) « ВЫСТАВКА АНДРЕЯ КУЗЬКИНА В ПАРИЖЕ »
- (en) « Modernikon: Contemporary art from Russia - Announcements - e-flux » , sur www.e-flux.com, (consulté le )
- « Catalogue du 3 eme FESTIVAL INTERNATIONAL D'ART CONTEMPORAIN D'ALGER » [PDF]
- (en) « 33 Fragments of Russian Performance », sur garagemca.org (consulté le )
- (pt) « Performa 11 », sur Making Art Happen, (consulté le )
- (en-GB) « The Russian Art Show », sur Calvert 22 Foundation (consulté le )
- Anna Eremina, « L’art russe grandeur nature dans les rues de La Haye », sur Russia Beyond FR, (consulté le )
- (en) « Garage. MUSEUM OF CONTEMPORARY ART 2008–2014 AND BEYOND » [PDF],
- (ru) « Объявлены лауреаты премии «Инновация-2017» », sur Lenta.RU, (consulté le )
- (ru) Анна Толстова, « «Соратник» набирает высоту », sur www.kommersant.ru, (consulté le )
- (ru) « Подследственная премия », sur Газета.Ru, (consulté le )
- (ru) « Вручены премии «Соратник» », sur os.colta.ru, (consulté le )
- (ru) « Андрей Кузькин стал лауреатом премии Кандинского за "Проект года" » , sur TACC, (consulté le )
- (ru) Andrei Kuzkin, « Андрей Кузькин. Право на жизнь »,
