Alsu Kourmasheva

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Alsu Kourmasheva
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Biographie
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Alsu Kourmasheva, née en 1977, est une journaliste russo-américaine basée à Prague qui travaille au service tatare-bachkir de Radio Free Europe/Radio Liberty[1],[2],[3]. Elle est arrêtée à Kazan, capitale de la République du Tatarstan, en Russie, le et accusée de défaut d'enregistrement en tant qu'agent étranger[4]. L’accusation est passible d’une peine potentielle de cinq ans de prison[2]. Elle est ensuite également accusée de diffusion de « fausses informations » sur l'armée russe.

Détention[modifier | modifier le code]

Alsu Kourmasheva entre en Russie le en raison d'une urgence familiale, selon RFE/RL. Elle est temporairement détenue alors qu'elle attend son vol de retour le à l'aéroport de Kazan et les autorités confisquent ses passeports, l'empêchant de quitter le pays[5]. Des documents judiciaires indiquent qu'elle est condamnée à une amende de 10 000 roubles pour avoir omis d'enregistrer son passeport américain, le [6].

Alsu Kourmasheva est de nouveau arrêtée le et accusée de « non-enregistrement en tant qu'agent étranger », passible d'une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison[6]. Plus précisément, les accusations portées contre Alsu Kourmasheva allèguent qu’elle « a délibérément mené une collecte ciblée d’informations militaires sur les activités russes via Internet afin de transmettre des informations à des sources étrangères »[4]. Son avocat, Edgar Matevosyan, déclare qu'elle plaide non coupable[6]. Le , les autorités russes prolongent de trois jours la détention de Kourmasheva[7]. Le , le tribunal de district de Kazan rejette la demande d'Alsu Kourmasheva de mesures provisoires pour éviter l'incarcération, la plaçant dans un centre de détention jusqu'au [8]. Sa détention est ensuite prolongée jusqu'en avril 2024[9].

Avant d'être libérée, début 2024, elle est ensuite poursuivie pour diffusion de « fausses informations » sur l'armée russe. En cause, sa participation à la publication l'année précédente d'un livre intitulé Dire non à la guerre, 40 histoires de Russes opposés à l'invasion russe de l'Ukraine, dans un contexte d'interdiction de mention de l'invasion de l'Ukraine, décrite comme une « opération militaire spéciale »[10].

La détention d'Alsu Kourmasheva suscite de nombreuses critiques, en particulier de la part des gouvernements occidentaux et des organisations internationales de défense des droits de l'homme et de la liberté des médias. Dmitri Kozelev, un éminent journaliste russe, déclare à propos de son arrestation « un autre otage a été pris »[11]. Le Comité pour la protection des journalistes demande à la Russie de libérer Alsu Kourmasheva, exprimant sa « profonde préoccupation » concernant sa détention et déclarant que « le journalisme n'est pas un crime »[12]. Pour Amnesty international, « La persécution d'Alsu Kurmasheva est un exemple de la répression incessante contre le journalisme et le droit à la liberté d'expression en Russie »[10]. Le département d'État américain affirme que la détention d'Alsu Kourmasheva est un cas de harcèlement russe envers les citoyens américains, ce que nie le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon Associated Press, des analystes affirment que la Russie pourrait utiliser les Américains emprisonnés comme monnaie d'échange après l'augmentation des tensions russo-américaines à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine[7]. Le 1er avril 2024, Un tribunal russe prolonge sa détention jusqu’au 5 juin 2024[13].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Alsu Kourmasheva possède les nationalités américaine et russe[2],[14]. Elle est mariée et mère de deux enfants[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mariya Knight, « US citizen working as journalist detained in Russia », CNN,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c (en-GB) « Russian-American journalist Alsu Kurmasheva detained in Kazan », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Yuliya Talmazan, « American journalist detained and charged in Russia », NBC Mews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Robyn Dixon, « Russia detains radio journalist accused of being ‘foreign agent’ », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « RFE/RL Condemns Detention of Journalist Alsu Kurmasheva in Russia », Radio Free Europe / Radio Liberty, (consulté le )
  6. a b et c « Russian court extends custody of US journalist in 'foreign agent' case », Reuters,‎ (lire en ligne)
  7. a et b (en) « Russia extends detention of a US journalist detained for failing to register as a foreign agent », sur AP News, (consulté le )
  8. (en-US) « US journalist denied release, faces lengthy sentence in Russia on foreign agent charges », sur USA TODAY (consulté le )
  9. « La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva toujours en détention », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  10. a et b « La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva toujours en détention | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  11. (en-US) Ivan Nechepurenko, « Russia Detains a U.S. Journalist », The New York Times, Manhattan et New York, The New York Times Company et Arthur Gregg Sulzberger,‎ (ISSN 0362-4331, 1553-8095 et 1542-667X, OCLC 1645522, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  12. « Russian authorities detain RFE/RL journalist Alsu Kurmasheva », Committee to Protect Journalists, Committee to Protect Journalists (consulté le )
  13. « Russie : la détention de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva prolongée au moins jusqu’au 5 juin », Le Monde (consulté le )
  14. Guy Faulconbridge, « Russia detains Radio Free Europe journalist with dual U.S. and Russian citizenship », Reuters,‎ (lire en ligne)
  15. « RFE/RL Condemns Detention of Journalist Alsu Kurmasheva in Russia », Radio Free Europe/Radio Liberty,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]