Louise Augustine Gleizes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 28 juillet 2021 à 09:03 et modifiée en dernier par 2a01:cb01:2073:a198:acdf:f7d2:cc99:2753 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Louise Augustine Gleizes
Biographie
Naissance

Louise Augustine Gleizes, généralement évoquée par son prénom Augustine, née le , est une domestique française. Elle est surtout connue comme la patiente la plus notoire du neurologue Jean-Martin Charcot à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris.

Biographie

Louise Augustine Gleizes, née de deux parents domestiques dans une grande maison, passe son enfance dans un internat religieux[1] Elle commence, elle aussi, à travailler comme domestique à l'âge de 13 ans dans la même maison que ses parents[2],[1],[3]. La même année elle est violée sous la menace d'un rasoir par son patron, qui avait déjà auparavant, agressée sexuellement sa mère. Les fortes crises d'hystérie qu'elle ressent à la suite de ces événements sont généralement associées à cette agression sexuelle[1] et provoquent, le , son internement à l'hôpital de la Salpêtrière à l'âge de 14 ans[2],[3].

Durant ses années à la Salpêtrière, le neurologue Jean-Martin Charcot se trouve fasciné par la puissance des crises d'hystérie de la jeune fille. Il décide alors d'en faire sa patiente attitrée et commence à organiser des réunions mondaines convoquant journalistes, médecins et politiciens afin d'observer la puissance de l'hystérie[1]. Le neurologiste s'est aussi servi d'Augustine afin de tester ses nouvelles techniques d'hypnose. La jeune fille y étant très réactive, Charcot la faisait entrer en transe et les spectateurs étaient autorisés à venir la manipuler[1]. Pour la première fois des photographes pénètrent au sein de l'hôpital afin d'immortaliser les impressionnantes contorsions de la patiente[2],[4]. Les photos prises d'Augustine sont par la suite utilisées par Charcot pour exposer l'hystérie comme une véritable maladie[5],[6],[7].

le tableau d'André Brouillet
Une leçon clinique à la Salpêtrière

Quand Augustine refusait de participer aux expériences elle finissait en isolement. Elle finira par s'évader de l'hôpital en 1880 habillée en homme[8].

Filmographie

Deux films sont consacrés à Augustine :

  • Jean-Claude Monod et Jean-Christophe Valtat, Augustine[9]
  • Alice Winocour, Augustine, 2012[10].

Bibliographie

  • Medical Muses: Hysteria in Nineteenth-Century Paris, par Asti Hustvedt (2011)
  • Iconographie photographique de la Salpêtrière, vol. 2, 1878.

Références

  1. a b c d et e Luc Perino, Patients zéro : Histoires inversées de la médecine, Paris, La découverte, , 207 p. (ISBN 978-2-348-05864-6), Chapitre 4 : Les trois héroïnes de l'hystérie
  2. a b et c Entertainment, « Medical history's mystery woman finds her voice », Smh.com.au,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Olivier Walusinski, MD, Jacques Poirier, Hubért Duchy, « Film Review, 'Augustine' », European Neurology, (consulté le )
  4. C.G. Goetz, « Visual art in the neurologic career of Jean-Martin Charcot », Archives of Neurology, vol. 48,‎ , p. 421–425 (PMID 2012518, DOI 10.1001/archneur.1991.00530160091020)
  5. A Hustvedt, Medical muses: Hysteria in nineteenth-century Paris, Norton & Co.,
  6. Amelia Jones, The Feminism and Visual Culture Reader, New York NY, Routledge, , 248–258, 300–308
  7. « The History of Hysteria: Sexism in Diagnosis »,
  8. « Alice Winocour’s Augustine | Fiction and Film for French Historians », H-france.net, (consulté le )
  9. « Augustine », sur telerama.fr, (consulté le ).
  10. Aureliano Tonet, « "Augustine" : derrière le cobaye du docteur Charcot, une héroïne des temps modernes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).