Canons bibliques chrétiens

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Les différentes Églises chrétiennes ne reconnaissent pas les mêmes canons bibliques : d'accord sur une majorité, un petit nombre de livres, ou de chapitres de livres, restent admis seulement par l'une ou l'autre des trois grandes confessions chrétiennes : catholique, orthodoxe et protestante. Voici une liste détaillée de leurs canons respectifs.

Église latine

Pour l'Église catholique, c'est le concile de Trente (1545 - 1563) qui a définitivement confirmé le canon des Écritures, en énumérant par décret les livres reconnus comme inspirés (et par conséquent, en rejetant ceux qui ne le sont pas). Cette décision fut entérinée à cause de la Sainte Tradition, c'est-à-dire à cause de l'usage constant depuis 1 200 ans dans l'Église, laquelle ne peut se tromper dans la durée. C'est dans sa IVe session, en 1546, que le concile de Trente a donné cette liste canonique des Livres saints qui doivent être reçus par tous (Les noms et les attributions des livres sont les noms et les attributions traditionnels ; par conséquent, un nom de livre et une attribution d'auteur sacré ne requièrent pas nécessairement une adhésion dogmatique, dite de foi; seul le contenu des livres requiert l'adhésion de foi). Le Catéchisme de l'Église catholique (1991) qualifie ce canon en tant que « liste intégrale » (art. 120), c'est-à-dire fixe et pour toujours.

Églises grecques

Dans sa Lettre festale XXXIX, en 367, Athanase d'Alexandrie cite les vingt-sept livres du Nouveau Testament. Il indique que les livres qui seront beaucoup plus tard appelés deutérocanoniques par Luther au XVIe siècle dans son désaccord avec l'Église catholique, ainsi que la Doctrine des douze apôtres (la Didachè), et le Pasteur d'Hermas, (aujourd'hui rangés parmi les écrits des Pères apostoliques), ne sont pas inclus dans le canon mais doivent « être lus ».

Les Grecs finirent par accepter l'intégralité du canon occidental au concile in Trullo en 692[1], c'est-à-dire, tous les livres présents dans la Bible catholique, y compris les deutérocanoniques, et recommanda également la lecture des livres d'Esdras 3 et 4, Maccabées 3 et 4, le psaume 151, et la "prière de Manassé".

Églises orientales

Le canon du Nouveau Testament n'a pas toujours été le même pour toutes les confessions chrétiennes orientales.

L'Église éthiopienne orthodoxe a, de toutes les Églises, le canon biblique le plus large, qui inclut notamment l'Ascension d'Isaïe, le Livre des Jubilés et le Livre d'Hénoch.

Églises issues de la Réforme

Le canon protestant de l'Ancien Testament comprend les mêmes livres que le canon juif de l'Écriture (la Bible hébraïque), bien qu'il divise certains livres et les ordonne différemment, ce qui le distingue des canons orthodoxe et catholique, qui ont fait le choix de suivre la Septante. Le canon protestant de l'Ancien Testament comprend 39 livres[2].

Les raisons qui ont conduit les réformateurs à adopter le canon hébreu des Écritures plutôt que le canon élargi des livres de la Septante grecque et de la Vulgate latine sont les suivantes (1) Ni Jésus ni aucun des écrivains du Nouveau Testament ne font de citations directes de ces livres. (2) Certains des deutérocanoniques contiennent des textes qui soutiennent le purgatoire (2 Macc. 12:43-45) et l'efficacité de l'aumône pour couvrir ses péchés (Tobie 4:7-11 ; 12:8-9 ; 14:10-11 ; Siracide 3:30 ; 35:2)[3].

L'article 4 de la Confession de la Foi belge, l'article 2 de la Confession de foi de Westminster où encore la Confessions helvétiques confirment les 66 livres du canon protestant. Les réformés reconnaissent ces livres comme étant inspirés par Dieu.

Voici la liste des livres :

  • Ancien Testament : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, I Samuel, II Samuel, I Rois, II Rois, I Chroniques, II Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther, Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Ésaïe, Jérémie, Lamentations de Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.
  • Nouveau Testament : Évangiles selon Matthieu, Marc, Luc, Jean; Actes des Apôtres, Épîtres de Paul aux: Romains, Corinthiens I, Corinthiens II, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, Thessaloniciens I, Thessaloniciens II, Timothée I, Timothée II, Tite, Philémon; Hébreux, Jacques, I et II Pierre, I, II et III Jean, Épître de Jude, Apocalypse[4],[5].

Selon les églises réformées, le canon est une collection de livres faisant autorité par eux-mêmes ; les livres avaient leur autorité avant d'être collectés par l'Église. Dans le sens le plus élémentaire, ni les individus ni les conciles n'ont créé le canon ; au contraire, ils en sont venus à percevoir et à reconnaître la qualité d'auto-authentification de ces écrits, qui se sont imposés comme canoniques à l'Église. Cette conviction de l'autorité divine "vient de l'œuvre intérieure du Saint-Esprit, témoignant par, et avec, la Parole dans nos cœurs" (Confession de Westminster, 1.5)[6].

Notes et références

  1. Martin Jugie, « Le canon de l'Ancien Testament dans l'Église byzantine », Revue des études byzantines, vol. 10, no 64,‎ , p. 129–135 (DOI 10.3406/rebyz.1907.3668, lire en ligne, consulté le )
  2. F. F. Bruce, The Canon of Scripture,
  3. R. Beckwith, The Old Testament Canon of the New Testament Church,
  4. « La Confession de la Foi Belge (Confessio Belgica) »
  5. « Confession de foi de Westminster »
  6. B. M. Metzger, The Canon of the NewTestament,