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Paulin Makaya

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Paulin Makaya est un homme politique congolais né en 1966 à Brazzaville. Ancien collaborateur de Bernard Kolélas, il est le président-fondateur du parti d'opposition « Unis pour le Congo » (UPC).

Parti en exil à la suite de la guerre civile de 1997, il revient au Congo en 2014. Opposé au référendum constitutionnel de 2015, il est arrêté pour avoir organisé une manifestation non-déclarée, et est condamné à 2 ans de prison ferme en 2016 pour « incitation aux troubles à l'ordre public ». Soupçonné plus tard de « complicité d'évasion », son emprisonnement est rallongé de plusieurs mois. Amnesty International, notamment, dénonce l'emprisonnement de Paulin Makaya, le considérant comme un « prisonnier d'opinion ». Il est finalement libéré en , après 3 ans d'emprisonnement.

Biographie

Jeunesse et débuts en politique

Né à Brazzaville en 1966[1], Paulin Makaya est diplômé de l'Université de Brazzaville (sociologie politique) ainsi que de l'Université de Westminster (communication et management)[2].

En 1991, il devient un proche collaborateur de l'opposant Bernard Kolélas, président du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI). Au sein du MCDDI, Paulin Makaya intègre le bureau exécutif du parti en tant que secrétaire national chargé de la culture, de la paix et de l'unité nationale. Il participe notamment à pacifier le pays lors des troubles ayant suivi l'élection présidentielle de 1992 (que Bernard Kolélas, candidat arrivé au second tour, perd face à Pascal Lissouba)[2].

Exil

À l'issue de la guerre civile de 1997, il suit Bernard Kolélas en exil. Il part tout d'abord à Kinshasa (RDC), puis va au Gabon, au Bénin, au Mali et en Côte d'Ivoire, avant de s'installer au Royaume-Uni en 2002. Depuis Londres, il dirige plusieurs sociétés et tente de fédérer des membres de la diaspora congolaise (individus, associations, entreprises) autour de sa personne dans un but politique[2].

En 2007, Paulin Makaya prend ses distances avec Bernard Kolélas lorsque ce dernier, de retour au Congo par amnistie présidentielle, se rapproche du Président Denis Sassou-Nguesso et de son parti, le PCT[2].

En 2011, il crée son propre parti politique, intitulé « Unis pour le Congo » (UPC), composé de cadres et d'intellectuels de la diaspora congolaise. Une base militante se développe également à l'intérieur du Congo, mais la direction du parti est dispersée entre plusieurs pays (Royaume-Uni, France, Benelux, Afrique de l'Ouest, Canadaetc.)[2].

Retour au Congo et emprisonnement

Paulin Makaya rentre au Congo le après 17 ans d'exil, dans le but de participer à la présidentielle de 2016. Il souhaite en effet « tenir front pacifiquement au régime de Brazzaville et prendre le pouvoir par des moyens légaux », selon son porte-parole[2].

En , opposé au référendum constitutionnel initié par le gouvernement (qui permettrait à Denis Sassou-Nguesso de briguer un 3e mandat consécutif), il organise une manifestation pacifique non-déclarée, qui tourne à l'affrontement avec les forces de l'ordre[3]. Le , il est inculpé pour « incitation aux troubles à l'ordre public », « complicité d'incendie volontaire » et « détention illégale d'armes et de munitions de guerre », en lien avec cette manifestation. En décembre, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) dénonce cette arrestation et fait part de ses « vives inquiétudes » face aux arrestations en série d'autres opposants au référendum[4]. En , Amnesty International appelle à la libération de Paulin Makaya, ainsi qu'à l'abandon de toutes les charges retenues contre lui, considérant qu'il ne faisait qu'exercer son droit à la liberté d'expression[5]. Il reste cependant incarcéré durant 6 mois sans jugement, avant de passer le devant un juge d'instruction, qui le renvoie devant le tribunal correctionnel, ne retenant cependant que le chef d'inculpation d'« incitation aux troubles à l'ordre public »[6]. Le , il est condamné à 2 ans de prison ferme et à une amende de 2,5 millions de francs CFA (environ 3 000 ). Son avocat, Me Ibouanga, dénonce une condamnation illégale et fait appel[3]. Le , la cour d'appel confirme le jugement en première instance de 2 ans de prison ferme[7].

Ayant purgé sa peine, Paulin Makaya est libérable dès , mais est maintenu en détention durant 9 mois supplémentaires, car ayant été inculpé en pour « complicité d'évasion » à la suite d'une fusillade ayant eu lieu en à la maison d'arrêt de Brazzaville[8],[9]. Amnesty International dénonce des accusations infondées et appelle à sa libération, considérant que « Paulin Makaya est un prisonnier d'opinion à qui les autorités congolaises font encore payer le prix fort de l'engagement politique et de l'exercice du droit à la liberté d’expression »[10]. Le , il est condamné à un an de prison pour ces faits, mais est finalement libéré 4 jours plus tard, le , sa peine ayant été considérée comme purgée après 3 ans d'emprisonnement[9],[11].

Opposition

En , lors de sa première prise de parole publique à l'occasion des vœux à la presse, Paulin Makaya appelle le gouvernement à organiser une concertation nationale intégrant l'opposition, le pouvoir et la diaspora, afin de sortir le Congo de la crise, et exige la libération d'autres opposants incarcérés, tels Jean-Marie Mokoko et André Okombi Salissa[12]. Il exprime également avoir des ambitions pour la présidentielle de 2021, envisageant soit de se présenter, soit de soutenir un candidat unanimement choisi par l'opposition[13]. En , son parti l'UPC est exclu de la liste officielle des partis agréés par le gouvernement, car non-représenté sur tout le territoire national, décision que Paulin Makaya conteste[14].

Références

  1. « Sassou-Nguesso devant la Cour pénale internationale ? », Afrique Education, no 444,‎ , p. 25 (lire en ligne) - [lire en ligne]
  2. a b c d e et f Jean-Claude Miangouayila, « Qui est monsieur Paulin Makaya ? », sur opinion-internationale.com,
  3. a et b « L’opposant Paulin Makaya condamné à deux ans de prison », sur rfi.fr,
  4. « Vague de répression contre les opposants au projet de nouvelle constitution », sur fidh.org,
  5. « Amnesty International demande la libération de Paulin Makaya », sur rfi.fr,
  6. « Paulin Makaya renvoyé devant le tribunal correctionnel », sur rfi.fr,
  7. « Congo-Brazzaville: peine de prison confirmée pour l’opposant Paulin Makaya », sur rfi.fr,
  8. Michel Lachkar, « L'opposant politique Paulin Makaya attend toujours sa libération », sur francetvinfo.fr,
  9. a et b « Au Congo, l’opposant Paulin Makaya libéré », sur lemonde.fr,
  10. « Le prisonnier d’opinion Paulin Makaya doit être libéré », sur amnesty.org,
  11. « Congo : libération de l’opposant Paulin Makaya après trois ans de prison », sur jeuneafrique.com,
  12. Jean Jacques Koubemba, « Vie des partis : Paulin Makaya appelle à la tenue d’un dialogue inclusif », sur adiac-congo.com,
  13. « Paulin Makaya, la présidentielle de 2021 en ligne de mire », sur rfi.fr,
  14. « Congo-Brazzaville: l’UPC de Paulin Makaya exclu de la liste des partis agréés », sur rfi.fr,