Elisabeth Feller
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Elisabeth Feller (née le à Horgen et morte au même lieu le ) est une entrepreneuse et mécène suisse.
Biographie
Elisabeth Feller est la fille d'Adolf Feller, fondateur de la société d'ingénierie électrique Feller AG, et d'Emma Feller, née Richi. À la mort de son père en 1931, Elisabeth, alors âgée de 21 ans, abandonne ses études de géographie à l'Université de Zürich et à la School of Economics pour reprendre l'entreprise[1].
A l'instar de son père, elle n'attache que peu d'importance à son manque de connaissances techniques :
« Je ne crois pas que le savoir spécialisé soit décisif pour la direction d’une entreprise. On peut embaucher du personnel spécialisé à cet effet. Ce qui est décisif, par contre, c’est le climat que l’on crée, les relations humaines, savoir susciter et prodiguer la confiance, choisir les bons collaborateurs et les suivre, déléguer la responsabilité. »[2].
Bien avant ses concurrents, l'entreprise bénéficie de sa propre caisse de pension, d'une cantine et de programmes locaux de construction de logements. Dans le but de faciliter leur intégration, des cours d'allemand sont donnés aux employés italiens et des cours d’italien aux employés suisses[1].
Elisabeth Feller est également une pionnière du mouvement des femmes dans la vie publique. Elle s’engage en faveur du droit de vote des femmes et lutte au sein de l’Union patronale pour l'égalité des salaires. De 1950 à 1973, elle dirige la commission pour un salaire égal pour un travail de valeur égale de la Fédération des associations féminines suisses. En 1959, elle devient la première présidente non anglophone de l’International Federation of Business and Professional Women (en)[1].
Elle effectue souvent des donations pour des causes sociales en sollicitant parfois le soutien de son personnel par l’intermédiaire du journal de l’entreprise : pour une école de filles palestiniennes à Ramallah, l’Hôpital Albert Schweitzer à Lambaréné ou encore le Village Pestalozzi à Trogen. L'entrepreneuse parraine aussi des artistes. Avec la pédiatre Marie Meierhofer, elle fait campagne pour la création de crèches modernes. A toutes deux, elles fondent la crèche de Berghalden qui est devenue une des plus grandes institutions pour enfants de la région[3].
En 1970, l’entrepreneuse accueille 37 réfugiés du Tibet à Horgen et leur offre du travail dans son entreprise[3]. En 1974, le Dalaï-Lama visite son entreprise. Malheureusement, Elisabeth Feller décède l'année précédente, aussi subitement que son père[4].
Hommage
En 2012, l'Organisation zürichoise Gesellschaft zu Fraumünster lui rend hommage à l'occasion du prix annuel des femmes à Sechseläuten. Une plaque commémorative est située à Stockerstrasse 9.
Bibliographie
- E. Joris, A. Knoepfli: Une femme forme une entreprise. 1996, (ISBN 3-905312-17-4)
- Susann L. Pflüger, Rosmarie Zapf-Helbling, Rosmarie L. Michel: New Year's Journal of the Society of Fraumünster on the 2012, (Sixth Piece), Edition Gutenberg, Volume 6, No. 6, Zurich 2012, (ISSN 1663-5264)
- Domaine Elisabeth Feller, AGoF 671 dans les instruments de recherche de la Fondation Gosteli, archives sur l'histoire du mouvement suisse des femmes
- Tondokumente von und über Elisabeth Feller Tondokumente von und über Elisabeth Feller
- Elisabeth Feller dans Avenir Suisse
Notes et références
- « Elisabeth Feller (1910- 1973) », sur Avenir Suisse, (consulté le )
- Adler, Tibère., Pionnières de la Suisse moderne : des femmes qui ont vécu la liberté (ISBN 978-2-8321-0638-9 et 2-8321-0638-2, OCLC 999810389, lire en ligne)
- « Elisabeth Feller: une patronne comme dans un livre », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « L'histoire de Feller », sur www.se.com (consulté le )
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative au spectacle :