Koyo Kouoh
Koyo Kouoh, née au Cameroun en 1967, est une commissaire d'exposition indépendante, une conservatrice de musée et une productrice culturelle. Elle constitue en 2015, pour le New York Times, l'une des plus importantes commissaires d'Afrique[1].
Biographie
Elle étudie à Zurich, où sa famille s’installe alors qu'elle a treize ans. Ses parents l'encouragent à suivre une formation en économie. Elle travaille un temps dans le monde bancaire avant de rentrer dans le domaine culturel, dans un premier temps en se consacrant à la littérature et au cinéma[2]. En 1995, elle part à Dakar pour une interview du cinéaste Ousmane Sembène. Puis elle y revient un an plus tard, pour s'y installer. « Retourner au Cameroun, je trouvais ça redondant, explique-t-elle. Le Sénégal était plus cosmopolite. L’islam m’intéressait aussi. »[2]. De 1998 à 2002, elle coordonne le programme culturel de l’Institut Gorée. À partir de 2001, elle est aussi co-commissaire des rencontres africaines de la photographie de Bamako. En 2003, elle collabore à la Biennale de Dakar.
En 2008, elle crée le RAW Material Company[3], un centre d'art, lieu d'exposition mais aussi lieu de débat, à Dakar[4],[5]. Elle influence Eva Barois de Caevel lors de leur rencontre. Elle est également commissaire du 1:54 Contemporary African Art Fair, à Londres[6]. Elle est aussi une des commissaires d'exposition du documenta 12, en 2007, et du documenta 13, en 2012. En 2010, elle intervient à Bruxelles comme co-commissaire de l'exposition Géo-graphics. Elle est également commissaire associée pour le SUD (Salon Urbain de Douala), un festival d'art au Cameroun[7]. En , elle se voit confier par le ministère sénégalais de la culture et l'Union européenne une réforme en profondeur de la Biennale de Dakar. Spécialisée dans la photographie, la vidéo et de l'art dans l'espace public, elle organise de nombreuses expositions à l'échelle internationale[2], et écrit sur l'art africain contemporain. En juillet 2022, elle déclare que « Ce n’est pas à nous de déconstruire les préjugés euro-américains sur l’Afrique » lors d'une interviewà Jeune afrique.[8].
Elle parle couramment anglais, français, allemand et italien[1].
Travaux
- Koyo Kouoh (dir.), Chronique d'une révolte, photographies d'une saison de protestation, Raw Material Company, Dakar ; Haus der Kulturen der Welt, Berlin, 2012, R79 (ISBN 9783943994025).
- Martin Taureg et Koyo Kouoh, 9 x Dakar : 9 artistes contemporains sénégalais, Goethe-Institut Dakar, 2003, 14 p.
- Communautés imaginées, Etat des Lieux, Symposium sur la création d'institutions d'art en Afrique, sous la direction de Koyo Kouoh, Hatje Cantz et Raw Material Company, Dakar, 2013
- Issa Samb (The stranger), Word ! Word ? Word !, textes de Simon Njami, édité par Koyo Kouoh, Office for Contemporary Art Norway (OCA) and Raw Material Company, 2013
- Body talk: Feminism, sexuality and the body in the work of six African women artists, catalogue d'une exposition de 2014 à Bruxelles[9]
Références
- (en-US) Ginanne Brownell Mitic, « Curator Puts Contemporary African Art on the Map », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Roxana Azimi, « Koyo Kouoh, ambitieuse et influente », Le Monde, (lire en ligne)
- « RAW Material » (consulté le )
- (de) Daniela Roth, « Antwort: Wie arbeiten Museen in Afrika, Frau Kouoh? », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne)
- Séverine Kodjo-Grandvau, « Dix femmes qui pensent l’Afrique et le monde », Le Monde, (lire en ligne)
- « 1:54 Contemporary Art Fair » (consulté le )
- « Koyo Kouoh », sur Africultures
- « CULTURE Koyo Kouoh : « Ce n’est pas à nous de déconstruire les préjugés euro-américains sur l’Afrique » », sur Jeune Afrique
- Sabine Cessou, « L’indépendance, un art porté haut par Koyo Kouoh », Radio France internationale, (lire en ligne)
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :