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Péluse

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Péluse
Ville d'Égypte antique
Noms
Nom grec Pelousion (Πηλούσιον)
Nom actuel Tell el-Farama
Administration
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Région Basse-Égypte
Nome 14e : Nome du Dressoir oriental
Géographie
Coordonnées 31° 02′ 30″ nord, 32° 32′ 42″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Égypte
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Péluse
Géolocalisation sur la carte : Égypte
Voir sur la carte administrative d'Égypte
Péluse

Pelusium ou Péluse était une cité de la Basse-Égypte antique, située à l’extrémité nord-est du delta du Nil, sur ce qui était l’embouchure la plus orientale du Nil nommée branche pélusiaque.

Située à environ trente kilomètres au sud-est de Port-Saïd, la ville était aussi appelée Pelousion (Πηλούσιον) en grec, Sin en chaldéen, Seyân en araméen, et désormais Tell el-Farama en arabe moderne.

La ville est citée (sous le nom de Sin, « la force de l’Égypte ») dans la Bible[1].

Histoire

Ville-clef de l'Égypte du côté de la Palestine, elle a été le siège ou l'objet de nombreuses batailles.

En 700 av. J.-C., les armées de Sennachérib, roi d'Assyrie, y sont frappées de maladie.

Le peintre français Paul-Marie Lenoir (1843-1881) illustre à sa façon la légende dans Le roi Cambyse au siège de Péluse, toile exposée au Salon parisien de 1873 : le roi achéménide et ses cavaliers perses y balancent des chats à bout de bras vers les remparts égyptiens.

En 525 av. J.-C., une grande bataille fut livrée entre Cambyse II, roi achéménide de l'empire perse, et le pharaon Psammétique III. Péluse fut prise et les Égyptiens écrasés, prélude à la domination perse. Dans le livre VII de ses Stratagèmes, le général macédonien Polyen, peu soucieux de véracité historique, raconte une anecdote légendaire à propos du siège de Péluse. Cambyse aurait disposé devant ses troupes des « chiens, brebis, chats, ibis », animaux sacrés aux yeux des Égyptiens, empêchant ainsi ces derniers de tirer sur l'armée perse[2],[3].

Après une brève restauration de l'indépendance égyptienne vers 400 av. J.-C., Péluse est prise de nouveau en 369 av. J.-C. par les Perses.

En 48 av. J.-C., Pompée y est assassiné, ou à proximité. Après la bataille d'Actium, elle tombe, au printemps 30 av. J.-C., entre les mains d’Octave.

Vers 130, un temple de Zeus y est rénové[4].

L'astronome grec Claude Ptolémée (100-168) y aurait résidé.

En 541, la peste de Justinien frappe la région.

En 639, après une forte résistance, Amr ibn al-As s'en empare.

En 749, la zone est ravagée lors des révoltes coptes de Bashmur (en) contre les abus arabes.

Vers 870, Pelusium aurait été un port de première importance dans le réseau commercial des marchands radhanites.

En 1117, Baudouin de Boulogne rase la ville, mais meurt peu après d'une intoxication alimentaire après avoir mangé du poisson local.

Le fameux mathématicien Gaspard Monge fut titré comte de Péluse.

De nos jours, elle est le siège d’un métropolite de l’Église orthodoxe.

Notes et références

  1. Livre d'Ézéchiel, chapitre 30:15).
  2. « Cambyse assiégeait Péluse. Les Égyptiens lui résistaient vigoureusement, lui fermaient les entrées de l'Égypte, et lui opposaient des catapultes et d'autres machines, au moyen desquelles ils lançaient sur ses troupes des traits, des pierres et du feu. Cambyse prit de tous les animaux que les Égyptiens adoraient, comme chiens, brebis, chats, ibis, et les plaça au-devant de ses troupes. Les Égyptiens cessèrent de tirer, de peur de blesser quelqu'un de ces animaux sacrés, et Cambyse ayant pris Péluse, pénétra de cette sorte dans le centre de l'Égypte », Polyen, Stratagèmes, lire en ligne.
  3. (en) Katharine M. Rogers, The Cat and the Human Imagination : Feline Images from Bast to Garfield, University of Michigan Press, , 232 p. (ISBN 978-0-472-08750-1, lire en ligne), p. 13-14.
  4. Anonyme, « Un temple de Zeus mis au jour dans le Sinaï », sur lemonde.fr, (consulté le )

Articles connexes

Liens externes