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Composition (Miró, Villeneuve-d'Ascq)

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Composition (concentration plastique)
Artiste
Date
Type
huile sur toile
Dimensions (H × L)
97 × 130 cm
No d’inventaire
979.4.101Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Composition (Miró, concentration plastique) est un tableau peint par Joan Miró en 1933 à Barcelone.

Contexte

L'année précédente, l'artiste a réalisé le rideau, les costumes et les décors pour le ballet de Léonide Massine Jeux d'enfants sur une musique de Georges Bizet[1]. Revenu à la solitude de son atelier, il songe à la danse, au mouvement, il remplit ses carnets de figures plastiques, de notations griffonnées en catalan et en français[2]et il se lance dans des projets pour d'éventuels décors avant de revenir à la peinture avec une douzaine de petits panneaux sur bois, puis des petits collages aujourd'hui conservés à la Fondation Miró[3].

De ces collages sont issues de très grandes toiles réalisées entre le et le . Pour la Composition concentration plastique le peintre a procédé à un collage préliminaire où les vides sont remplis avec des photos publicitaires[4].

Description

Cette Composition entre dans la catégorie que Jacques Dupin définit sous le terme de Concentration plastique pour désigner une peinture aux formes tranchées, avec des harmonies sombres. Toutefois, Miró laisse parfois échapper des éléments cocasses : une cheminée de poêle avec un robinet, un cœur percé d'épingles[3]. Dans l'angle supérieur droit, une forme se courbe comme pour éviter la menace de trois pointes noires, qui, dans le collage d'origine étaient représentées par une simple cuillère. Certains éléments se rapprochent des formes de Hans Arp, notamment dans les formes principales, blanches, ovoïdes[5].

Si Miro révèle ici un réel sens décoratif selon la définition qu'en donne Henri Matisse, il glisse quantité de clins d'œil qui lui sont propres, avec les éléments de base d'un langage nouveau que l'on retrouve l'année suivante dans Escargot, femme, fleur et étoile[5]. Pour cette raison, il s'est défendu de faire de l'abstraction, déclarant à Georges Duthuit « du moment que les signes que je transcris correspondent à une représentation concrète de mon esprit, ils font partie du réel[6]. »

Bibliographie

Notes et références

  1. Dupin 1961 et 1993, p. 167
  2. Dupin 1961 et 1993, p. 170
  3. a et b Prat 1997, p. 68
  4. Lassaigne 1963, p. 69
  5. a et b Prat 1990, p. 88
  6. Duthuit 1936, p. 10

Liens externes