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Belostomatidae

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Les Belostomatidae, communément appelés Bélostomides, Belostomes ou punaises d'eau géantes, sont une famille d'insectes hémiptères héréroptères (punaises) aquatiques. On les trouve sur tous les continents sauf l'Antarctique.

Les Belostomatidae présentent également une particularité, constituant un exemple classique de soin paternel, pratiqués par la majorité des 150 espèces dulçaquicoles[1].

Répartition et habitat

On les trouve dans le monde entier, la plupart des espèces vivant en Amérique du Nord, Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est.

On les rencontre typiquement dans les ruisseaux, les étangs et les mares.

Description

Ces punaises aquatiques ont des antennes très courtes, invisibles depuis le dessus. Elles n'ont pas d'ocelles entre les yeux. L'apex de l'abdomen présente un processus respiratoire court et rétractile. Les pattes postérieures sont modifiées en palettes natatoires (sauf chez Limnogeton), et les pattes antérieures sont ravisseuses. Les tarses comptent deux ou trois articles (parfois un seul pour les tarses antérieurs)[2].

La plupart des espèces sont relativement grosses, 2 cm ou plus, avec certaines parmi les plus grosses (telles les Lethocerus) pouvant dépasser 11 cm, et atteignent presque les dimensions (longueur et masse) de certains des plus gros coléoptères dans le monde, d'où leur nom de « punaises d'eau géantes » dans plusieurs langues (giant water bugs en anglais). Ces géants sont les plus grands de tous les hémiptères.

Écologie

Lethocerus patruelis s'attaquant à Pseudorasbora parva.

Ce sont des prédateurs féroces qui capturent et se nourrissent de crustacés aquatiques, de poissons et d'amphibiens. Un spécimen de Lethocerus deyrollei a même été observé se nourrissant d'une jeune tortue[3]. Ils injectent une salive digestive puissante avec leurs pièces buccales, et en aspirent le contenu liquéfié. Leur morsure est considérée largement comme la plus douloureuse qui puisse être infligée par un insecte (l'index de Justin O. Schmidt de notation de la pénibilité des piqures exclut les insectes autres que les Hyménoptères; une morsure de bélostomatidé peut être bien plus douloureuse que n'importe quel exemplaire de cette liste de Schmidt)[réf. nécessaire]. Plus longtemps la punaise peut injecter sa salive, pire sera la lésion résultante, et alors que la salive liquéfie le tissu musculaire, elle peut causer de sérieux dommages permanents.

Capables de voler, ils sortent parfois de l'eau la nuit, et sont attirés vers la lumière.

Reproduction

Mâle de Belostomatidae portant une ponte

Le mâle attire la femelle en effectuant des séries de mouvements périodiques près de la surface de l'eau, créant des ondulations. Après la copulation, la femelle procède à l'oviposition. Il s'ensuit une série d'épisodes de copulation et d'oviposition, la femelle pondant de 1 à 4 œufs à chaque fois. Le couple peut répéter les étapes une trentaine de fois, produisant parfois plus d'une centaine d'œufs. Ce manège pourrait contribuer à augmenter la confiance du mâle en la paternité, une condition potentiellement nécessaire aux soins parentaux masculins prodigués par certaines espèces, par exemple celles du genre Belostoma.

Les femelles de certaines espèces, comme celles du genre Lethocerus, pondent leurs œufs sur des pierres, des plantes ou du bois mort dans des milieux humides. D'autres pondent sur le dos du mâle avec lequel elles copulent. C'est le cas des espèces du genre Belostoma, chez lesquelles le mâle investit temps et énergie en portant les œufs jusqu'à leur éclosion. Il s'assure de leur oxygénation en les portant à la surface de façon périodique ou en créant un courant d'eau sur eux. Les œufs mettent environ trois semaines à éclore, mais cette durée varie en fonction de la température.

Utilisation par l'humain

Préparation de Lethocerus indicus sur un marché, en Thaïlande

Dans certains pays, les Belostomatidae sont un mets et on les trouve dans plusieurs marchés ruraux. Ils sont souvent récoltés dans ce but à l'aide de grands pièges flottants munis d'une lumière noire.

Systématique

Les Belostomatidae appartiennent au groupe basal des Nepomorpha, les Nepoidea. En fait partie le plus ancien fossile connu de Nepomorpha, un exosquelette de Triassonepa solensis, découvert dans une couche du Norien (Trias supérieur), en Caroline du Nord.

La famille est scindée en trois sous-familles, 11 genres, et environ 150 espèces. On recense également 17 genres fossiles.

Liste des sous-familles et des genres

Selon BioLib (2 avril 2022)[4] :

Genres fossiles

Selon BioLib (2 avril 2022)[4] et Paleobiology Database[5] :

Galerie

Voir aussi

Bibliographie

  • Marshall, S. A. (2006) Insects: Their natural history and diversity, Firefly Books Ltd. 720 p.
  • Smith, R. L. (1974) Life history of Abedus herberti in Central Arizona. Psyche 81:272-283 PDF
  • Schuh, R. T.; Slater, J. A. (1995) True Bugs of the World (Hemiptera:Heteroptera): Classification and Natural History. USA: Cornell University Press

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. (en) Kleber Del-Claro, Rhainer Guillermo, Aquatic Insects: Behavior and Ecology, Springer, , p. 322
  2. Henri-Pierre Aberlenc, Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, pp. 508, tome 2, pp. 210, 239
  3. (en) Shin-ya Ohba, « Field observation of predation on a turtle by a giant water bug », Entomological Science, Wiley, vol. 14, no 3,‎ , p. 364–365 (ISSN 1343-8786, DOI 10.1111/j.1479-8298.2011.00450.x).
  4. a et b BioLib, consulté le 2 avril 2022
  5. « Belostomatidae (giant water bug) », sur paleobiodb.org (consulté le )