Angèle Le Hen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 3 août 2021 à 16:33 et modifiée en dernier par DCh50 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Angèle Le Hen
Monument aux morts de Limeil-Brévannes portant les noms de Pierre et Angèle Le Hen
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Angèle RappeneauVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Fernande Voillot, JulietteVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Lieux de détention

Angèle Le Hen (ou Angèle Rappeneau, alias Fernande Voillot, ou Juliette, est née le à Saint-André-en-Morvan et morte le à Münsterlingen[1]) est une infirmière et résistante communiste française. Membre du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme et agente de liaison des Francs-tireurs et partisans (FTP), elle est déportée à Ravensbrück et meurt, peu après sa libération, à la suite des mauvais traitements.

Biographie

Angèle, Emilienne, Delphine Rappeneau est née le . Son père est Marie Rappeneau, cultivateur à Villurbain, un hameau de Saint-André-en-Morvan et sa mère, Marie Guillemain. Elle fréquente l’école primaire et obtient le certificat d'études primaires.

Elle devient infirmière et travaille dès 1918 pour l’Assistance publique, d'abord au sanatorium de Brévannes[2].

Elle épouse Pierre Le Hen (né le à Inguiniel) le à Vannes. Le couple a trois enfants, Colette, Jean et Nicole. La famille vit à Brévannes, au 19 rue Paul Painlevé[2].

Angèle Le Hen adhère à l’amicale laïque de la ville ainsi qu’au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme et au Parti communiste, cellule Louise Michel. Son mari, également membre du Parti communiste, est secrétaire de la section. Il est arrêté le , en application du décret-loi du portant dissolution des organisations communistes[3]. Il est interné au camp d’Aincourt , puis au camp de Voves et enfin à Châteaubriant[2].

Après l'arrestation de son mari, Angèle Le Hen s'engage dans les FTP sous le nom de Jeanne, elle est agente de liaison et convoyeuse d'armes. Elle habite à Paris, sous un faux nom, avec la résistante qui l'a recrutée, au 25 avenue des Gobelins à Paris, puis au 15, rue de la Goutte d’Or. En elle entre dans les FTP, région P3, où elle assure les liaisons avec les détachements. Elle transporte des grenades destinées aux attentats du à Pantin et du , boulevard Ney. Les grenades sont lancées contre des autobus qui transportent des soldats allemands[1],[2].

Angèle Le Hen est interpellée le 3 ou le , selon les sources, par des inspecteurs de la Brigade spéciale n°2, vers 10 heures du matin, rue de l’Union à Aubervilliers, alors qu'elle se rend à un rendez-vous avec Pierre Lamandé, interrégional technique des FTP de la région parisienne, en compagnie de la militante communiste Chaja Karaulnik. Durant cette semaine du 5 au , 67 militants communistes et combattants FTP et FTP-MOI seront arrêtés par les Brigades spéciales[1],[2].

Angèle Le Hen est trouvée en possession, entre autres, d'une fausse carte d’identité au nom de Voillot Fernande avec sa photographie et de tickets de rationnement provenant de deux mairies cambriolées par des groupes de FTP. La perquisition du logement de la rue de la Goutte d'Or trouve de nombreux documents et objets compromettants qui confirme qu'Angèle le Hen est un maillon important de l'organisation. Elle est alors livrée aux Allemands pour de nouveaux interrogatoires et de nouvelles tortures[1],[2].

Elle est déportée en sous statut Nacht und Nebel[4], c'est-à-dire condamnée à disparaître. Elle est emprisonnée à Aix-la-Chapelle, puis à Breslau où elle passe en jugement. Condamnée à une lourde peine de travaux forcée, elle est affectée au Kommando de travail de Barth (de) qui dépend du camp de concentration de Ravensbrück. Les détenus, femmes et hommes, y sont soumis au travail forcé, dans des conditions inhumaines, pour l’usine d’avions Heinkel. Angèle Le Hen est transférée au camp de Ravensbrück dans un état sanitaire très dégradé. Elle est libérée par la Croix Rouge le . Très affaiblie, elle meurt au cours de son rapatriement via la Suisse, le à l’Hôpital de Münsterlingen en Suisse[1],[2].

Pierre Le Hen est mort le en camp de concentration, à Hamburg-Neuengamme, à l'âge de 49 ans[5].

Reconnaissance posthume

Angèle Le Hen a été homologuée au titre des FFI, et Internée déportée résistante. Son nom est gravé sur la plaque de l’Hôpital Émile-Roux à Limeil-Brévannes, dédiée à la mémoire du personnel de l’Hospice Mort pour la France. Une avenue de la commune porte le nom de Pierre et Angèle Le Hen.

Un arrêté du autorise d'apposer la mention Mort en déportation sur les actes de décès d'Angèle et Pierre Le Hen[6].

Une avenue de la commune de Limeil-Brévannes porte le nom de Pierre et Angèle Le Hen depuis le [1]

Références

  1. a b c d e et f « Le Hen Angèle Émilienne Delphine 1939-1945 », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  2. a b c d e f et g Daniel Grason, « LE HEN Angèle, Émilienne, Delphine [née RAPPENEAU], alias VOILLOT Fernande », sur maitron.fr (consulté le )
  3. « Décret-loi du 26 septembre 1939. Dissolution des organisations communistes (SFIC). Abrogé par l'ordonnance du 1er juillet 1943 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  4. « Les départs en novembre 1943 (I.157.) », sur bddm.org (consulté le ).
  5. « Généalogie de Pierre Marie LE HEN », sur Geneanet (consulté le )
  6. République française, « Arrêté du 6 mai 1994 portant apposition de la mention << Mort en déportation >> sur les actes de décès NOR : ACVM9440008A JORF n°142 du 21 juin 1994 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )