Dum spiro, spero

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Sceau de la Caroline du Sud.

Dum spiro, spero est une locution latine signifiant « Tant que je respire, j'espère ».

Le français possède une expression analogue : « Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. »

Origine

Dum spiro, spero rappelle une formule de Cicéron qui a écrit dans ses lettres à Atticus (ad Atticum, tome IX, lettre 10) :

« Vt aegroto, dum anima est, spes esse dicitur, sic ego, quoad Pompeius fuit, sperare non destiti.  »

« Comme on dit d’un malade, tant qu’il lui reste un souffle, qu’il y a de l’espoir, ainsi je n’ai cessé d’espérer, tant que Pompée fut en Italie. » [1]

On trouve aussi chez Sénèque (Lettres à Lucilius, lettre 70, 6) :

« Itaque effeminatissimam uocem ilius Rhodii existimo, qui cum in caueam coniectus esset a tyranno et tamquam ferum aliquod animal aleretur, suadenti cuidam, ut abstinere cibo : « Omnia, inquit, homini, dum uiuit, speranda sunt. » »

« Il y a, selon moi, une inconcevable lâcheté dans le mot de ce Rhodien qui, mis en cage sur l’ordre d’un tyran et nourri là comme une bête, dit à quelqu’un qui lui conseillait le suicide par la faim : « L’homme peut tout espérer, tant que la vie lui reste. » [2]

Devise

Cette locution latine est utilisée comme devise héraldique. On trouve alors les formes Dum spiro spero (sans ponctuation) ou même Dum Spiro Spero.

Citations

  • Alexandre Dumas, dans le Chevalier de Maison-Rouge (1846) utilise cette locution Dum spiro, spero[4] sans vraiment l’expliciter : elle devait être comprise par ses lecteurs.
  • Jules Verne, dans les Enfants du capitaine Grant (1868) fait de la forme raccourcie spiro, spero (« je respire, j’espère ») la devise personnelle du professeur Jacques Paganel : « — Non, ami John ! On ne revient pas de la Nouvelle-Zélande ! Mais, cependant... enfin, vous connaissez la nature humaine ! Il suffit qu’on respire pour espérer ! Et ma devise, c’est « spiro, spero, » qui vaut les plus belles devises du monde ! »[5].

Autre

Notes et références

  1. Cicéron, Correspondance : tome V, texte établi et traduit par Jean Bayet, troisième tirage revu et corrigé par J. Beaulieu et P. Vial, Paris, société d’éditions « Les Belles Lettres », [première édition 1964], 1983, 314 page, (ISBN 2-251-01041-6) (cartonné) et (ISBN 2-251-01041-6) (relié), « ad Atticum IX, 10, 3 », double page 272 pour le texte latin et la traduction française en regard.
  2. Sénèque, Lettres à Lucilius : tome III (Livres VIII-XIII), texte établi par François Préchac et traduit par Henri Noblot, Paris, société d’éditions « Les Belles Lettres », [première édition 1957], 1979, 172 pages, (ISBN 2-251-01244-3) , « Livre VII, lettre 70, 6 » in fine, doubles pages 9 et 10 pour le texte latin et la traduction française en regard.
  3. Le Clan MacLennan sur Wikipedia, en anglais
  4. Alexandre Dumas, le Chevalier de Maison-Rouge, chapitre XLIX « L’échafaud » ; dans Wikisource : s:Le Chevalier de Maison-Rouge/49.
  5. Jules Verne, les Enfants du capitaine Grant, Partie III, chapitre I « Le Macquarie » in fine ; dans Wikisource : s:Les Enfants du capitaine Grant/Partie 3/Chapitre I et s:Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/450.

Liens externes